France : UFC-Que Choisir dénonce le démantèlement de la politique de prévention de l'obésité

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Publié le 24 novembre 2009
« L'UFC-Que Choisir dénonce le projet du Gouvernement de démanteler la politique de prévention de l'obésité, révélé par des manoeuvres portant atteinte à la mission d'information du public et aux règles élémentaires de gouvernance », lit-on dans un communiqué de l'association.

Composition du Conseil national de l’alimentation.

Cet organisme consultatif est régi par le décret n° 2009-1429 du 20 novembre 2009. Il modifie l'article D. 541-3 du code de la consommation concernant sa composition. Le texte dispose : « Le Conseil national de l’alimentation comprend :
1° Quarante-neuf membres répartis en sept collèges :
a) Le collège constitué de neuf représentants des associations nationales de consommateurs ou d’usagers ;
b) Le collège constitué de neuf représentants des producteurs agricoles ;
c) Le collège constitué de neuf représentants de la transformation, dont un représentant de l’artisanat ;
d) Le collège constitué de trois représentants de la distribution ;
e) Le collège constitué de six représentants de la restauration ;
f) Le collège constitué de cinq représentants des syndicats de salariés de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la distribution des produits alimentaires ;
g) Le collège constitué de huit personnalités désignées en raison de leurs compétences en matière d’alimentation. »

« 2° Huit membres de droit :
a) Le directeur de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, ou son représentant ;
b) Le directeur de l’Institut national de la recherche agronomique, ou son représentant ;
c) Le directeur de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, ou son représentant ;
d) Le directeur de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, ou son représentant ;
e) Le directeur de l’Institut national de la consommation, ou son représentant ;
f) Le président de l’Association des maires de France, ou son représentant ;
g) Le président de l’Association des départements de France, ou son représentant ;
h) le président de l’Association des régions de France, ou son représentant.
En outre, assistent de plein droit aux séances du conseil, et participent aux débats avec voix consultative,les représentants des ministres chargés :
– de la recherche ;
– de l’industrie ;
– de l’agriculture ;
– de la santé ;
– de la consommation ;
– de l’éducation nationale ;
– de la pêche ;
– du commerce et de l’artisanat ;
– de l’économie ;
– de l’emploi. »

L'association dénonce deux manœuvres politiques tendant à la mise au pas l'Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé (INPES). Cet organe de communication du ministère de la santé pourrait prochainement passer également sous la tutelle du ministère de l'agriculture. Ce changement est programmé par le futur projet de loi de modernisation agricole. Selon Actu-Santé, ceci permettrait à l'industrie agro-alimentaire d'avoir un droit de regard sur les activités de l'Institut par le biais du Conseil National de l'Alimentation. Cet organisme est composé notamment de 9 membre parmi associations de consommateurs, et 9 parmi l'agro-alimentaire serait plus favorable à ces derniers. Toute campagne de l'INPES devrait être validée par le CNA avant toute diffusion.

Par ailleurs, l'INPES, se serait vu refuser la diffusion d'un spot publicitaire « incitant le public à modérer la consommation d'aliments trop riches. » « Sous la pression des annonceurs de l'agro-alimentaire, les régies publicitaires des chaînes de télévision auraient dans un premier temps refusé de diffuser la campagne, avant de se raviser. » Cet épisode avait été révélé le 4 novembre dernier par Le Canard enchaîné. « Malgré ce revirement de dernière minute, cette tentative de boycott constitue une ingérence sans précédent de l'industrie agro-alimentaire pour bloquer une campagne d'information officielle et confirme la volonté de mettre au pas cet institut », ajoute l'UFC-Que Choisir.

Et à l'union fédérale de dénoncer « les manoeuvres de l'industrie pour museler l'INPES » et de demander à « Bruno Le Maire, ministre de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche, de surseoir à son projet de rattachement ».

« Les campagnes officielles de prévention de la santé publique ne doivent pas être soumises à un ministère de l'information des industries agro-alimentaires ! » conclut Alain Bazot, président de l'association.

Sources


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