Aller au contenu

France : Ségolène Royal se met la droite à dos

Ceci est une page protégée.
Une nouvelle de Wikinews, la source d'informations que vous pouvez écrire.
Ségolène Royal pendant son meeting de Toulouse du 19 avril 2007 pour l'élection présidentielle de 2007.

Publié le 9 juillet 2008
Après avoir suscité la polémique en fin de semaine en soulignant que Nicolas Sarkozy n'avait eu aucune influence dans la libération d'Íngrid Betancourt, Ségolène Royal s'est mise à dos la droite en tentant d'établir un rapport entre le cambriolage de son appartement et Nicolas Sarkozy.

La présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes présentait hier soir au journal télévisé de France 2 son nouveau livre (un dialogue avec le sociologue Alain Touraine). « Je ne dépends d'aucune puissance d'argent, d'aucun système médiatique, je ne suis sujette à aucune pression car je n'ai jamais rien fait de malhonnête dans ma vie donc je ne peux être sujet d'aucun chantage et donc ma liberté de parole sera totale » a-t-elle affirmé à David Pujadas.

Ségolène Royal a établi « un rapport » entre la fouille de son appartement et son accusation de « mainmise du clan Sarkozy sur la France », parlant d'une « drôle de coïncidence ». Revenant sur la libération d'Íngrid Betancourt, elle a rappelé « n'[avoir] fait que reprendre les propos de l'Élysée et du Quai d'Orsay. Non, [Nicolas Sarkozy] n'a été pour rien dans cette libération, c'est une opération militaire colombienne » et a dénoncé « une espèce de lynchage médiatique ridicule ».

À propos de la réforme de France Télévision, elle considère qu'« il y a un rapt, il y a un vol sur la publicité de France 2 et de France 3 pour enrichir les amis de M. Sarkozy, MM. Bouygues, Lagardère, Bolloré, qui s'apprêtent en plus à se positionner pour la privatisation d'EDF et d'Areva [...] à un moment où il y a une crise énergétique ».

L'UMP a dénoncé dans un communiqué des « propos honteux ». Bernard Accoyer, le président UMP de l'Assemblée nationale, juge les déclarations de Ségolène Royal d'« un niveau de stupidité affligeant », l'accusant de ne « reculer devant rien pour exister ».

« Mme Royal perd le contrôle d'elle-même, elle utilise d'ailleurs toujours la même méthode » a réagit François Fillon. Selon le Premier ministre, « elle a fait une grosse bourde il y a quelques jours en rompant seule ce qui était l'unanimité nationale autour de la libération d'Ingrid Betancourt. Elle se rend compte qu'elle a fait une bourde, donc elle allume un deuxième incendie ». Ayant été interrogé sur les éventuelles intimidations qu'aurait subies Ségolène Royal, il estime que « les seules compétitions qu'il y a en ce moment avec Mme Royal sont à l'intérieur du parti socialiste ».

Le socialiste Laurent Fabius refuse quant à lui d'« entrer dans la polémique » : « Soit ce que [Ségolène Royal] dit est tout à fait exact, dans ce cas-là évidemment c'est scandaleux, soit ce n'est pas exact et il ne faut pas le dire », a-t-il déclaré sur Europe 1.

Selon Gérard Grunberg, politologue spécialiste du PS, les « réactions [de Ségolène Royal] sont excessives mais pas surprenantes. À mes yeux, cette accusation - lier le cambriolage de son appartement à Nicolas Sarkozy - va être très mal perçue par l'opinion, tout comme ses propos sur la libération d'Ingrid Betancourt. Ces déclarations ne sont pas les bienvenues. Car même si son idée est de se positionner comme la rivale de Nicolas Sarkozy, certaines paroles sont parfois trop poussées ». « Son idée est de recréer le duel de 2007 afin de se placer comme la force numéro 1 au PS » ajoute Gérard Grunberg.

Sources