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France : Jean-Luc Mélenchon candidat probable du Front de gauche en 2012

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Le secrétaire national du Parti communiste français Pierre Laurent a proposé hier lors de l'ouverture du conseil national que Jean-Luc Mélenchon soit le candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle de 2012. Les différents partenaires de cette alliance ont cependant des divergences sur leur nombre respectif de candidats aux prochaines élections législatives.

Jean-Luc Mélenchon (PG) et Marie-George Buffet (PCF) au meeting de lancement du Front de gauche, le 8 mars 2009.

Publié le 9 avril 2011
Lors de son discours d'inauguration à la réunion du conseil national du Parti communiste français (PCF), l'organe de direction du parti, Pierre Laurent, secrétaire national, s'est prononcé hier en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle de 2012. En effet, depuis les élections européennes de 2009, le PCF et le Parti de gauche (PG), que co-préside M. Mélenchon, sont alliés au sein du Front de gauche et ont conduit de nombreuses candidatures communes aux élections. M. Laurent a déclaré : « je pense que la candidature de Jean-Luc Mélenchon peut être envisagée par notre parti, dans le cadre d'un accord avec nos partenaires ».

Si une ligne politique doit être adoptée par le conseil national, le candidat ne sera toutefois pas choisi ce week-end. Pour le moment, les propos de Pierre Laurent sont donc tenus à titre personnel. Le PCF, qui est le parti du Front de gauche qui compte le plus d'élus, pose comme condition à la nomination du candidat commun un « accord global incluant le programme partagé, la stratégie politique et les législatives ». Les négociations entre responsables des différentes formations achoppent justement sur la question des élections législatives de 2012 : pour M. Laurent, l'accord « doit respecter la place du PCF » et il propose comme base de discussion le maintien de ses 17 députés (dont 5 apparentés) et 80 % de candidats communistes. Au Parti de gauche, on parle plutôt de 50 %, considérant que « si c'est pour avoir 75 % de candidats PCF, ça ne va pas. Il faut un équilibre qui reconnaisse son poids, mais pas dans un rapport hégémonique », selon les mots d'Éric Coquerel. Il plaide pour que 30 % des candidats soient issus du PG et les 20 % restants de la Gauche unitaire (GU) ou des autres associatifs ou syndicalistes qui font partie du Front de gauche. Christian Picquet, porte-parole de la GU, estime lui « essentiel d'afficher la diversité du Front de gauche. Nous sommes un rassemblement de partenaires égaux, même si nous ne sommes pas de taille équivalente ». En plus des candidatures il y a, sur des questions comme le nucléaire, la laïcité, l’Europe ou la « répartition et la création de richesses », « un problème de priorité » selon le PCF. Cela dit, la « préférence » annoncée de Pierre Laurent pour M. Mélenchon a été vue comme « [positive] » par M. Coquerel. Ces points seront étudiés lors du conseil national du PCF, de même que le texte sur la stratégie politique adopté le 31 mars dernier lors d'une rencontre au sommet du Front de gauche.

Deux personnes se sont portées candidates à l'investiture du Front de gauche : le communiste André Chassaigne, membre du conseil national, et Jean-Luc Mélenchon, dont la candidature a d'ores et déjà reçu le soutien du Parti de gauche et de la Gauche unitaire. Deux autres membres du conseil national du PCF se sont déclarés candidats, André Gerin et Emmanuel Dang Tran, mais pour l'investiture par leur seul parti. Les deux principaux candidats sont MM. Chassaigne et Mélenchon ; toutefois ce dernier, plus connu à l'échelle nationale et plus médiatisé, est donné favori. Du 9 au 21 avril, les militants communistes débattront dans les organisations locales et départementales de la ligne politique et des candidatures et, les 4 et 5 juin prochains, éliront leurs délégués à la conférence nationale du parti qui devra se prononcer sur le nom du candidat du Front de gauche. En cas de rejet des noms annoncés, les adhérents seraient appelés à voter directement les 16, 17 et 18 juin.

Au Parti communiste, le principe d'une candidature commune à la présidentielle ne fait pas l'unanimité. André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, a déclaré avoir une appréciation « extrêmement positive » de cette alliance, qui « redonne envie de se battre » et « élargit le rassemblement », mais a demandé un « vrai processus démocratique » pour la désignation du candidat et mis en garde contre des « démarches d'appareil », regrettant que la direction de son propre parti valorise sans le dire clairement la candidature de M. Mélenchon. Mais si pour lui, il n'y a pas d'obligation à ce que le candidat du Front de gauche soit membre du Parti, cela n'est pas vrai pour les deux autres candidats communistes à la candidature. Ceux-ci rappellent qu'il faut remonter à 1974, à l'époque du programme commun, pour trouver une élection présidentielle sans candidat communiste. Ils représentent ainsi la partie dite « identitaire » ou « orthodoxe » du PCF qui craint que ce dernier ne disparaisse derrière la personnalité médiatique de Jean-Luc Mélenchon. Cependant, la constitution du Front de gauche a permis au PCF de freiner, voire de stopper, la baisse de ses résultats électoraux, comme l'ont montré notamment les récentes élections cantonales et le bon score (8,8 %) réalisé au premier tour.

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