Carla del Ponte publie ses mémoires dans un livre qui dérange

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Portrait de Carla del Ponte.

Publié le 14 avril 2008
La sortie d'un livre intitulé « La caccia, io e i criminali di guerra » (en italien « La chasse, moi et les criminels de guerre ») publié en Italie par Carla Del Ponte, provoque de nombreux remous à la suite des révélations selon lesquelles des leaders kosovars seraient impliqués dans un trafic d'organes. Le Département fédéral des Affaires étrangères, actuel employeur de Carla Del Ponte, lui a interdit de participer à une conférence de presse à Milan pour la sortie son livre.

Dans cet ouvrage co-signé avec Chuck Sudetic, un journaliste du New York Times, l'ancien procureur général du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, révèle que 300 prisonniers serbes de l'UCK, dont des femmes, ont été victimes d'un trafic d'organes pendant l'été 1999. Transférés du Kosovo en Albanie, ils étaient opérés par des chirurgiens qui leur retiraient différents organes, dont certains jusqu'à la mort. L'ouvrage précise que Hashim Thaci, actuel chef du gouvernement kosovar, était au courant de cette affaire tout comme plusieurs autres responsables kosovars.

Toujours selon les auteurs, le trafic a été découvert par des officiers de l'Organisation des Nations unies, des journalistes et un juge albanais et une enquête a même été menée, pendant laquelle les suspects ont nié puis expliqué qu'il s'agissait d'un abattoir. Les enquêteurs du TPIYm qui se sont également rendus sur les lieux, n'ont trouvé que « des traces de sang [...], une seringue, des flacons vides de médicaments dont un utilisé lors d'interventions chirurgicales », ce qui était insuffisant comme preuves, selon Carla Del Ponte.

La publication du livre a été jugée « inopportune » par le gouvernement suisse qui a interdit à Carla Del Ponte de participer à une conférence de presse à Milan pour promouvoir son livre. En effet, Carla Del Ponte est actuellement ambassadrice de Suisse en Argentine, et a été priée par le chef de la Direction des ressources et du réseau extérieur du DFAE de retourner au plus vite à Buenos Aires. Ce dernier lui a également demandé expressément de renoncer à toute promotion du livre car « il y a dans l'ouvrage des déclarations qui ne peuvent être faites en tant que représentante du gouvernement suisse ».

Ces déclarations ont eu pour effet de faire décoller les ventes du livre, actuellement uniquement disponible en italien, en Italie ainsi que dans le canton du Tessin.

Sources