Canada : Stephen Harper propose de reconnaître les Québécois comme une nation au sein d'un Canada uni

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Situation du Québec au sein du Canada

Publié le 23 novembre 2006
Stephen Harper, Premier ministre du Canada, a causé une certaine surprise, mercredi 22 novembre 2006, en proposant à la Chambre des communes le vote d'une motion ainsi libellée :

« Que cette Chambre reconnaisse que les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni. » (That, this House recognize that the Québécois form a nation within a united Canada.)

Cette motion devrait être proposée au vote des député de la Chambre des communes dans le courant de la semaine prochaine.

Son dépôt intervient en réponse à une autre motion, déposée la veille sur le bureau de la Chambre des communes par Gilles Duceppe, président et chef de file des députés du Bloc québécois, libellée ainsi :

« Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation. »
Stephen Harper en 2007.

Dans une intervention devant les députés fédéraux, M. Harper a justifié le dépôt de cette motion-surprise, en indiquant que, selon lui, le Bloc québécois visait à inciter les électeurs québécois, en cas d'adoption de sa motion, à se rallier à la position du Bloc lors d'un éventuel futur référendum sur la séparation entre le Québec et le Canada[1] en incitant les Québécois à appuyer « de bonne foi » et « malgré eux » la séparation.

M. Harper a conclu son intervention ainsi :

« Les Québécois forment-ils une nation au sein du Canada ? La réponse est oui. Les Québécois forment-ils une nation indépendante ? La réponse est non, et la réponse sera toujours non, puisque des Québécois de toutes tendances politiques [...] ont dirigé ce pays et, comme eux, des millions [de Québécois] de toutes tendances politiques ont aidé à le bâtir. »
(Do the Québécois form a nation within Canada? The answer is yes. Do the Québécois form an independent nation? The answer is no, and the answer will always be no, because Quebecers of all political persuasions ... have led this country, and millions like them of all political persuasions have helped to build it.)

Parmi les réactions favorables à l'initiative de M. Harper, on peut citer celle de Jean Charest, Premier ministre du Québec, membre du Parti libéral du Québec et fédéraliste convaincu, qui estime que le vote de la motion proposée par le Premier ministre fédéral pourrait permettre de faire progresser « de façon très significative la place du Québec à l'intérieur du Canada ».

Parmi les réactions défavorables à la motion de Stephen Harper, on note celle du Premier ministre de l'Alberta, Ralph Klein, membre de la Progressive Conservative Association of Alberta, qui explique l'initiative de son homologue fédéral par des considérations « politiques » et estime que tant que la motion proposée par M. Harper n'a pas force de loi, « il n'y a pas lieu de s'en inquiéter ».

On note par ailleurs une profonde division au sein du Parti libéral du Canada, passé dans l'opposition depuis sa défaite à l'élection fédérale de février dernier, et qui se trouve dans une phase délicate, à six jours de l'ouverture de son congrès bisannuel ordinaire, le 29 novembre, aussitôt suivi, les 2 et 3 décembre, de son congrès d'investiture, auquel reviendra la tâche de désigner le nouveau leader du parti, censé le conduire lors des prochaines batailles électorales.

Notes

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Sources

Sources anglophones
Sources francophones