Côte d'Ivoire : la « zone de confiance » en cours de démantèlement

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Carte de la « zone de confiance »
██ Pays limitrophes ██ Territoires contrôlés par les Forces nouvelles ██ « Zone de confiance » (ZDC) ██ Territoires contrôlés par les forces gouvernementales
avec indication des limites et noms des 19 régions, et localisation de trois villes :
– Bouaké (place forte des rebelles),
– Yamoussoukro (capitale administrative),
– Abidjan (capitale économique).

Publié le 17 avril 2007
Neuf jours après l'entrée en fonction du gouvernement de « réconciliation nationale » dirigé par Guillaume Soro, la Côte d'Ivoire a commencé, lundi 16 avril 2007, à démanteler la « zone de confiance » (ZDC), qui séparait le pays en deux depuis 2003. Selon les estimations de certains experts militaires présents sur place, le processus de réunification territorial du pays pourrait prendre plusieurs semaines.

La « zone de confiance »

La « zone de confiance » est une zone tampon créée en juin 2003 pour séparer les combattants des Forces nouvelles, occupant la moitié Nord de la Côte d'Ivoire, des troupes gouvernementales, contrôlant la motitié Sud.

Elle s'étire d'Est en Ouest sur environ 600 km. La largeur théorique de cette zone tampon est de 25 km, avec diverses variations, liées notamment à l'éloignement entre, dans certaines régions, les positions les plus avancées des Forces nouvelles et celles des troupes gouvernementales. La superficie de la ZDC est estimée à environ 12 000 à 20 000 km² (soit entre 4 et 6 % du territoire ivoirien) et sa population à environ un million d'habitants (soit environ 6 % de la population du pays).

La seule présence militaire autorisée dans cette zone tampon était celles des « Forces impartiales », expression désignant les soldats participant à l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), composée d'environ 4 500 soldats français relevant de l'opération Licorne et environ 5 500 soldats dépêchés par divers pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

L'accord de Ouagadougou

Le 4 mars 2007, le président Laurent Gbagbo et le chef des Forces nouvelles, Guillaume Soro, avaient conclu à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso voisin, un accord dit de « réconciliation nationale », sous l'égide du président burkinais Blaise Compaoré.

Cet accord prévoyait la mise en place rapide d'un gouvernement d'union nationale, ce qui s'est traduit par la nomination, le 28 mars, de Guillaume Soro au poste de Premier ministre, puis par la nomination, le 7 avril, d'un gouvernement représentant l'ensemble des forces politiques ivoiriennes.

Le volet militaire de l'accord prévoit la fusion des deux armées en une seule entité, grâce à un Centre de commandement intégré (CCI) chargé de regrouper les états-majors des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et les Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (FDS-CI). Le CCI est désormais commandé par le colonel Nicolas Kouakou, issu des rangs des FDS-CI, assisté du lieutenant-colonel Karim Ouattara, délégué pour sa part par les FAFN.

Le volet politique devrait être complété, à une date non encore connue, par l'organisation d'élections législatives et présidentielle, jusqu'ici impossible tant que le territoire de la Côte d'Ivoire restait coupé en deux. Le CCI devrait jouer un rôle dans ce processus puisque lui revient la tâche d'organiser des patrouilles mixtes FDS-CI/FAFN, chargées de surveiller les opérations d'établissement des listes électorales.

Le Premier ministre a d'ores et déjà fait savoir qu'il n'entendait pas se porter candidat lors de la future élection présidentielle.

La « ligne verte »

La « zone de confiance » laisse la place à une « ligne verte » tout au long de laquelle devraient progressivement s'installer des patrouilles mixtes, tandis qu'une présence internationale d'observation est temporairement maintenue, mais devrait être peu à peu réduite jusqu'à disparaître d'ici à la fin de l'années 2007, si le processus de réunification du pays se poursuit sans encombre.

L'amnistie

L'accord de Ouagadougou prévoit également une loi d'amnistie, que le président Gbagbo, avec l'approbation du Premier ministre, a promulguée vendredi 13 avril. Toutes les « infractions » contre la sûreté de l'État commises depuis 2000 sur le territoire ivoirien ou par des Ivoiriens en exil devraient entrer dans le cadre de cette loi d'amnistie, ce qui inclut notamment divers crimes de guerre commis dans les deux camps.

Sources

Sources anglophones
Sources francophones



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