Côte d'Ivoire : Gbagbo ne cède pas

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Laurent Gbagbo ne veut pas laisser le pouvoir au vainqueur reconnu par la communauté internationale.

Publié le 21 décembre 2010
Alors que la communauté internationale hâte Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir et que les premières sanctions sont tombées, le président autoproclamé de Côte d'Ivoire est resté droit dans ses bottes mardi soir lors de son allocution à la télévision d'État RTI[1], la première depuis le second tour contesté de l'élection présidentielle. « J'ai remporté le scrutin, je suis le président de la république de Côte d'Ivoire » a déclaré le président sortant avant de remercier les Ivoiriens de leur confiance. La Commission électorale a pourtant déclaré son rival Alassane Ouattara vainqueur avec 54 % des voix au second tour de la présidentielle le 28 novembre dernier, un résultat reconnu par l'ensemble de la communauté internationale. Mais le Conseil constitutionnel en a décidé autrement et son président, ami du candidat sortant, avait déclaré ce dernier vainqueur avec 52 % des voix.

Laurent Gbagbo a tenu un discours offensif quant au désaveu de la communauté internationale à sa victoire revendiquée : « Ils nous font la guerre » a-t-il affirmé. « Cela n'est pas acceptable et cela ne sera pas accepté » a-t-il prévenu. Il a également renouvelé son exigence de voir partir les troupes de l'ONU[2] ainsi que les soldats français de l'opération Licorne : « J'entends obtenir satisfaction sur cette exigence capitale de notre souveraineté ». Le président sortant s'est toutefois dit « prêt à accueillir un comité d'évaluation sur la crise post-électorale » en Côte d'Ivoire. Cette mission serait dirigée, d'après lui, par un représentant de l'Union africaine et comprendrait notamment des représentants de la CEDEAO[3], de l'ONU et de l'Union européenne. Son but serait d'« analyser objectivement les faits et le processus électoral pour un règlement pacifique de la crise ».

Il s'est aussi adressé aux « personnalités qui se trouvent à l'hôtel du Golf », le QG de son rival. Il les a appelées à regagner leur domicile. « Personne ne les contraint […], elles sont libres de leurs mouvements » a-t-il assuré. Plus tôt dans la journée, le premier ministre du gouvernement de Ouattara, Guillaume Soro, avait appelé à « la désobéissance au gouvernement factice jusqu'à son départ ».

À la suite du discours présidentiel, le porte-parole de l'armée fidèle à Laurent Gbagbo s'est également exprimé à la télévision d'État pour annoncer la levée du couvre-feu nocturne en vigueur depuis la veille du scrutin du 28 novembre. « Cette mesure permettra assurément aux différentes familles de vivre les fêtes de fin d'année et de Nouvel An dans de très bonnes conditions » a estimé le colonel-major Hilaire Babri Gohourou.

Le camp de Laurent Gbagbo s'est moqué de sanctions qui font « sourire », alors que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé la communauté internationale à apporter son aide aux forces de l'ONUCI, la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire.

Notes

Sources