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Bilan sanitaire des essais nucléaires américains de 1946-1958

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Publié le 17 avril 2005
L'Institut national du cancer (NCI, National Cancer Institute) a remis en septembre 2004 au Sénat américain un rapport, rendu public en avril 2005, sur une réévaluation à la hausse du bilan sanitaire des essais nucléaires américains de 1946-1958 aux îles Marshall.

Cette étude a été réalisée à la demande de Peter V. Domenici (sénateur républicain du Nouveau-Mexique depuis 1973) et de Jeff Bingaman (sénateur démocrate du même État depuis 1982), respectivement président et simple membre de la commission sénatoriale sur l'Énergie et les Ressources naturelles (U.S. Senate Committee on Energy and Natural Resources). La commission sénatoriale a en effet prévu de procéder à de nouvelles auditions dans le cadre d'une éventuelle réévaluation des indemnisations accordées aux habitants des îles Marshall liée aux irradiations subies entre 1946 et 1958.

Selon cette étude, on devrait compter au moins 530 nouveaux cas de cancers dans l'archipel en supplément des pathologies déjà observées depuis les années 1950, soit un surcroît de 9 % par rapport aux proportions habituellement observées dans les échantillons de population n'ayant pas été exposés aux effets proches ou lointains d'essais nucléaires aériens.

Plus de 85 % des cas d'irradiation relevés par l'étude concernent des personnes ayant été exposées par leur séjour, en 1954, dans les atolls de Rongelap, Ailinginae, Ailuk, Mejit, Likiep, Wotho, Wotje et, mais de façon hypothétique, Ujelang. Cette exposition était liée à l'explosion de la bombe BRAVO sur l'atoll de Bikini. Outre cette explosion, 66 essais nucléaires aériens furent menés entre 1946 et 1958 par les États-Unis dans les atolls de Bikini et d'Enewetak, faisant partie de l'archipel, formellement indépendant depuis 1990.

Se basant sur le recensement de 1958, le rapport estime qu'environ 13 940 personnes ont été exposées lors de l'essai BRAVO en 1954 et que, en l'absence de toute exposition, le nombre de cancers observés depuis lors aurait dû se limiter à environ 5 600, mais que l'on peut craindre, dans les années à venir, au moins 530 nouveaux cas concernant pour une grande part des personnes encore très jeunes au moment du test de 1954.

Sources