Après la « mort croisée », l'Équateur se prépare à des élections anticipées

Publié le 23 juin 2023

Le 16 mai 2023, Guillermo Lasso a décrété la « mort croisée ».

Le 24 mai, le président de l'Équateur, Guillermo Lasso, a terminé sa deuxième année au pouvoir. Dans quelques mois, il quittera ses fonctions, après avoir décidé le 17 mai de dissoudre l'Assemblée nationale par un processus constitutionnel connu sous le nom de « mort croisée », au motif qu'il y a une grave agitation dans le pays.

Le banquier conservateur est arrivé à la présidence avec 52 % des voix contre son adversaire de gauche Andrés Arauz. Au début de son gouvernement, Lasso était généralement approuvé par son peuple en raison du succès de son plan de vaccination contre le COVID 19, cependant, peu de temps après, sa popularité a baissé en raison des affrontements avec la législature et de l'augmentation et du manque de solution aux problèmes affectent citoyens.

Le mécanisme de mort croisée introduit dans la Constitution de 2008 n'a jamais été utilisé jusqu'à présent. La décision de Lasso de le décréter survient alors qu'il est accusé de détournement de fonds.

L'opposition considère que cette décision a été prise pour éviter son renvoi. Lasso a pour sa part soutenu qu'elle a été prise pour rassurer le pays, lui donnant l'opportunité de se réorganiser à travers des élections présidentielles et législatives.

Problèmes insolubles et scandales

Non seulement les scandales ont affecté l'image du président, mais aussi les taux de violence et d'insécurité se sont aggravés au cours des deux dernières années avec des vols, des meurtres, des enlèvements, des extorsions et d'autres crimes. D'autre part, plusieurs prisons du pays ont été le théâtre de massacres entre prisonniers et des gangs criminels se battent pour le contrôle du trafic de drogue sur les routes vers les États-Unis et l'Europe. Même plusieurs médias numériques ont impliqué Lasso dans les liens présumés avec le trafic de drogue, notamment avec la mafia albanaise, par l'intermédiaire de son beau-frère, Danilo Carrera. Tout cela, ajouté au manque d'opportunités d'emploi, a conduit des milliers d'Équatoriens à emprunter des itinéraires dangereux et illégaux pour quitter le pays.

L'année dernière, Lasso a également fait face à de fortes tensions sociales avec des mobilisations de divers secteurs qui ont provoqué une grève nationale historique. De même, le Parlement a promu un processus de destitution du président en raison de la grave crise politique et des troubles internes, mais il n'y a pas eu suffisamment de votes et il est resté au pouvoir.

8 candidats à la présidentielle anticipée

L'Équateur est à un mois de l'élection des nouvelles autorités le 20 août. Le prochain souverain, qui prendra ses fonctions en novembre, ne sera au pouvoir qu'un an et demi pour conclure le mandat interrompu par Lasso.

Huit candidatures présidentielles ont été enregistrées au sein du Conseil national électoral, qui doit procéder aux élections dans 90 jours, alors qu'il faudrait normalement un an. Parmi les principaux candidats figurent l'ancien vice-président Otto Sonnenholzner, Luisa González du parti de l'ancien président Rafael Correa, Yaku Pérez, un leader indigène et militant écologiste, et Jan Topic, un jeune homme d'affaires sans expérience politique qui a été soldat en la Légion étrangère française, a combattu en Afrique, en Syrie et en Ukraine et possède une société de technologie. Aujourd'hui, le regard se porte désormais plus que sur l'actuel président, en son remplaçant qui devra prendre des mesures dans peu de temps pour faire face à la grave crise à laquelle l'Équateur est confronté.

Sources

((es)) – « Dos años de Lasso en el poder, desastre social para Ecuador ». Prensa Latina, 24 mai 2023.

((es)) – « El presidente de Ecuador, Guillermo Lasso, disuelve el Parlamento para evitar su posible destitución ». El País, 17 mai 2023.

((es)) – « Ocho son los binomios presidenciales preinscritos para las elecciones anticipadas en Ecuador ». El Universo, 14 juin 2023.