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États-Unis : inquiétant taux de suicide au sein de l’armée

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Publié le 19 novembre 2009
Le nombre de suicides au sein de l’armée américaine est en hausse pour la cinquième année consécutive malgré les efforts déployés par le Pentagone pour lutter contre ce phénomène. Le chef d’Etat major-adjoint de l’armée, le général Peter Chiarelli, a recensé, pour 2009, 140 suicides parmi les soldats d’active et 71 parmi les réservistes et les membres de la Garde nationale.

Il se veut franc au sujet de ces sombres statistiques. « Nous parlons de ces suicides en termes de chiffres et de pourcentage. Toutefois, la sombre réalité est que chaque cas représente un individu, une personne, avec sa famille et ses amis, et qui avait un avenir devant lui ou elle », a expliqué le général Chiarelli.

Une note positive, selon le chef d’état-major adjoint de l’armée américaine : près de 30 % des suicides ont eu lieu entre janvier et février et le nombre n’a cessé de baisser depuis lors, à l’exception de deux mois.

En dépit d’efforts intenses, les responsables militaires et les médecins ne sont toujours pas à même d’expliquer ce phénomène. « J’essaie de regarder la situation sous tous les angles dans l’espoir de déterminer une relation de cause à effet, et je n’y parviens pas ; et c’est pourquoi nous pensons qu’il faut examiner différents problèmes dans leur globalité », a noté le chef d’état-major adjoint de l’armée en soulignant que cela prendra du temps.

Les causes qui semblent les plus évidentes ne sont pas confirmées par les données, a constaté le général Chiarelli. Ainsi par exemple, environ un tiers des soldats s’étant donné la mort n’avaient jamais été déployés en zone de combat.

Les soupçons s’orientent tout de même vers certains facteurs, notamment le stress post-traumatique, des lésions cérébrales non détectées. Il pourrait également s’agir de l’utilisation de narcotiques et du déploiement de petits groupes de soldats loin des bases offrant des services de santé mentale.

Le général Chiarelli avoue qu’il a besoin d’un supplément d’au moins 750 spécialistes de santé mentale en plus des 900 ajoutés aux troupes ces deux dernières années. À cela, il faudra ajouter jusqu’à 300 conseillers spécialisés dans les narcotiques, a-t-il dit.

« C’est une question de vie et de mort, et il est absolument inacceptable que des individus souffrent en silence par crainte des moqueries de leurs camarades ou de leurs supérieurs ou parce qu’ils redoutent un impact négatif sur leur carrière », a déclaré le général Chiarelli.

Le débat sur la santé mentale des troupes a été relancé début novembre lorsqu’un officier a ouvert le feu sur une base militaire du Texas, tuant 12 soldats et un civil. Le suspect, un officier et psychiatre, allait être déployé en Afghanistan. Musulman, il est soupçonné d’avoir un penchant pour les idées radicales.

L’armée américaine finance une grande étude sur la santé mentale qui suivra jusqu’à un demi million de soldats sur cinq ans. Elle a, par ailleurs, élaboré des programmes pour encourager les soldats à exposer leurs problèmes ou à aider des camarades ayant des tendances suicidaires.

Sources