Ukraine : Ioulia Timochenko reste emprisonnée

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Manifestation de soutien
à Ioulia Timochenko en 2012

Publié le 15 novembre 2013
C'est l'affaire qui empoisonne les relations entre l'Ukraine et l'Union européenne, Ioulia Timochenko, première ministre ukrainienne jusqu'en 2010 est gardée prisonnière depuis 2011. Sa condamnation à 7 ans d’emprisonnement pour « abus de pouvoir » est considérée par les capitales occidentales comme une condamnation pour motifs politiques.

Le 30 avril dernier la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné l'Ukraine pour « l'arrestation et la détention illégale de Ioulia Timochenko ». La CEDH déclarait également que la justice ukrainienne avait violé plusieurs articles de la Convention européenne des droits de l'homme dont le droit à la liberté et à la sûreté, le droit d'obtenir à bref délai une décision sur la légalité de sa détention, le droit à réparation pour une détention illégale et la limitation de l'usage des restrictions aux droits. La Cour concluait que l'emprisonnement avait été décidé « pour d'autres motifs que l'établissement de la vérité ».

Les signes d'une libération se faisaient plus précis depuis quelques mois, le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, déclarant le 17 octobre qu'il pourrait signer une loi autorisant le transfert de l'ancienne première ministre à l'étranger pour des soins, celle-ci souffrant de hernies discales. Cependant, mardi 12 novembre, lors d'une session extraordinaire le président du Parlement a clos la séance sans qu'aucun vote ou projet de loi permettant de résoudre le cas de Ioulia Timochenko n'ait été entrepris. Une nouvelle séance au Parlement ukrainien devrait avoir lieu mardi prochain.

Dans le même temps on apprenait que l'avocat de Ioulia Timochenko, Serhiy Vlasenko, était convoqué chez le procureur général après avoir été visé par la justice en mars dernier pour violences conjugales.

Ce revirement de situation intervient à quelques jours du sommet de Vilnius où un accord de rapprochement entre l'Union européenne et l'Ukraine devait être discuté, un revirement de situation à mettre en parallèle avec la rencontre entre les présidents ukrainien et russe du week-end dernier qui a provoqué dès lundi un changement de ton de l’exécutif ukrainien afin de donner des gages de bonne conduite à la Russie.

L'accord ne semble désormais tenir que par un fil et la décision qui sera prise mardi prochain au Parlement ukrainien sera décisive, l'émissaire du Parlement européen et ancien président du Parlement européen, Pat Cox, déclarait jeudi dans la journée : « Nous ne savons pas si nous réussirons mais je l’espère sincèrement. Et pas seulement parce qu’il s’agit d’une personne, mais parce qu’il s’agit aussi d’un processus et du système judiciaire. ».

L'Ukraine est désormais face à un dilemme : se rapprocher de l'Occident sans se mettre à dos la Russie. Ce qui semble de plus en plus compliqué car Moscou est déterminé à faire signer son accord de rapprochement par l'Ukraine n'hésitant pas à menacer l'économie ukrainienne de faillite, rappelant ainsi les récents conflits gaziers entre les deux pays.

Ioulia Timochenko a toutefois appelé les dirigeants européens à que tout soit fait pour permettre l'accord entre l'Union européenne et l'Ukraine et ce « quelles que soient les circonstances ». Précisant : « On ne peut pas admettre que des accords en coulisses et les phobies personnelles de Ianoukovitch mettent une croix sur les aspirations européennes de l’Ukraine ».

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15 novembre 2013

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