République démocratique du Congo : Kabila investi malgré la contestation
Publié le 21 décembre 2011
Trois semaines après un scrutin marqué par de nombreuses irrégularités, et cinq jours après la publication des résultats officiels qui le proclament vainqueur, Joseph Kabila a prêté serment hier dans une capitale placée sous très haute surveillance après les violences de ces dernières semaines en République démocratique du Congo.
Des milliers de ses partisans ainsi qu'une dizaine d'invités étrangers étaient rassemblés sur l'esplanade de la cité de l'Union africaine. De tous les chefs d'État attendus, seul le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, s'est déplacé jusqu'à Kinshasa. Les membres de la Cour suprême de justice ont également assisté à la cérémonie et ont par ailleurs confirmé en audience publique leur arrêté du 16 décembre 2011 proclamant J. Kabila vainqueur des élections avec 48,15 % des suffrages, devant dix autres candidats, dont l'opposant Étienne Tshisekedi qui atteint, à l'âge de 79 ans, la seconde place avec 32,22 % des voix.
Ce dernier a rejeté les résultats officiels et s'est proclamé « président élu ». Il a annoncé qu'il prêtera également serment « devant le peuple » au stade des Martyrs de Kinshasa, vendredi. Plusieurs chars de la garde républicaine sont d'ores et déjà déployés autour du stade en question. Ce défi lancé au président sortant laisse craindre de nouvelles violences entre les deux camps, à l'image de celles qui ont secoué le pays à la suite de l'annonce des résultats provisoires le 9 décembre dernier.
Dans son discours, J. Kabila a entre autres promis d'améliorer le social des Congolais par la mise en place d'un conseil économique et social. Il s'est aussi engagé à poursuivre la modernisation du pays et lutter contre la pauvreté. Le président sortant s'est dit « disposé à travailler avec les Congolais épris de patriotisme pour un Congo émergent ». Pour cela, il s'engage à développer les voies des communications pour permettre aux villages de se moderniser.
- Les observateurs dénoncent des irrégularités
Les irrégularités mises en évidences lors du scrutin ont été dénoncées par des observateurs internationaux ainsi que plusieurs à l'intérieur du pays. Ceci n'a pas empêché Joseph Kabila d'encourager la Commission électorale « à conclure de façon satisfaisante et crédible le chapitre des élections législatives » couplées à la présidentielle et dont les résultats provisoires sont attendus pour le 13 janvier.
Joseph Kabila a hérité du pouvoir en 2001 à l'âge de 30 ans après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila. Il avait modifié la Constitution en janvier pour que la présidentielle ne se fasse qu'en un seul tour (au lieu de deux). Il est élu une première fois en 2006, promettant alors le retour de la paix et la reconstruction du pays, dévasté par deux guerres à la fin des années 1990.
Sources
- ((fr)) – Georges Malbrunot, « RDC : Kabila investi malgré la contestation ». Le Figaro, 20 décembre 2011.
- ((fr)) – « RDC : les chefs d'état boudent l'investiture de Kabila ». Euronews, 20 décembre 2011.
- ((fr)) – « Ce soir : investiture du président Joseph Kabila ». Radio Okapi, 21 décembre 2011.