Paris Hilton, figure de la « jet set », condamnée à 45 jours de prison

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Paris Hilton, le 20 mai 2005, à Munich
Auteur : Peter Schäfermeier, Universal Photo

Publié le 7 mai 2007
Paris Hilton, 26 ans, co-héritière de la chaîne hôtelière Hilton, figure connue de la « jet set » américaine et habituée des colonnes de la presse « people », a été condamnée, vendredi 4 mai 2007, à 45 jours de prison pour violation d’une mesure de mise à l’épreuve pour trois ans, ordonnée à son encontre le 22 janvier dernier par un juge californien.

Les poursuites initiales

Les poursuites auxquelles a fait face Paris Hilton trouvent leur source dans un contrôle routier, effectué le 7 septembre 2006 sur Hollywood Street à Los Angeles, contrôle à l’issue duquel il s’était avéré que la « jet-setteuse » avait pris le volant de son automobile, de marque Mercedes-Benz, avec une alcoolémie supérieure à 0,08 % (soit 0,8 g par litre de sang) ce qui, dans l’État de Californie, aux termes de la section 23152 [1] du California Vehicle Code, suffit pour caractériser une conduite sous l’empire de l’alcool [2].

Le 21 novembre 2006, le California Department of Motor Vehicles (DMV) procédait à la suspension du permis de conduire de Paris Hilton, pour une période devant s’achever le 29 mars 2007, en raison du flagrant délit de conduite en état d’ivresse. Cette suspension avait été notifiée tant à Paris Hilton qu’à son conseil, par lettres recommandées non retournées à l’expéditeur.

Le 22 janvier 2007, au cours d’une audience [3] à laquelle Paris Hilton s’était fait représenter par deux de ses avocats, Howard Weitzman et Shawn Chapman Holley, et avait par leur intermédiaire reconnu les faits qui lui étaient reprochés, la « jet-setteuse » s’était vu infliger une amende de 1 500 dollars, assortie d’une période de mise à l’épreuve de 36 mois et de l’obligation de s’inscrire, dans un délai de trois semaines, à un programme d’éducation contre l’alcoolisme. Il semble que le juge Michael Sauer, avant de prononcer son arrêt, ait proposé à la prévenue de réduire à 24 mois la période de mise à l’épreuve, si elle fournissait à la communauté 40 heures de travail d’intérêt général.

Il est apparu ultérieurement que, le 15 janvier précédent, Paris Hilton avait été de nouveau interceptée, au volant d’une automobile, par des agents de la California Highway Patrol (CHP), alors que son permis de conduire était suspendu. Les policiers lui avaient rappelé la mesure de suspension de son permis de conduire et avaient enjoint à une personne non identifiée, présente aux côtés de Paris Hilton dans le véhicule, de prendre le volant à sa place pour poursuivre le déplacement entrepris.

Par ailleurs, le 27 février suivant, Paris Hilton était de nouveau interceptée au volant d’une automobile par des agents du Los Angeles Sheriff's Department (LASD), et il était apparu que le constat de la suspension de son permis de conduire avait de nouveau été fait à cette occasion, tandis qu’il était par ailleurs rapporté dans certains médias qu’elle aurait à cette occasion commis un dépassement important de limitation de vitesse et aurait conduit tous feux éteints dans des circonstances où l’usage des feux de croisement aurait été obligatoire.

L’audience du 4 mai

Le 30 avril, le procureur pour la ville de Los Angeles, Rockard J. Delgadillo, à l’issue de nouvelles investigations, déposait auprès du juge Sauer ses réquisitions [4], qui réfutaient sur de nombreux points la défense présentée par Paris Hilton et ses défenseurs et recommandait, en raison de la violation par la prévenue des conditions de sa mise à l’épreuve, une mesure de répression fondée sur la levée de cette mise à l’épreuve et, par conséquent, son incarcération.

Le City Attorney relevait, comme violations de la mesure de mise à l’épreuve :

  • avoir à au moins deux reprises été surprise au volant d’une automobile alors qu’elle était dûment informée de la suspension de son permis de conduire, ce dont témoignerait notamment un procès-verbal sur le sujet, contresigné par Paris Hilton, et qu’elle aurait depuis lors conservé dans la boîte à gants de son automobile. M. Delgadillo estimait d’ailleurs que Paris Hilton aurait eu pleinement conscience, à l’issue des deux incidents des 15 janvier et 27 février, de la mesure de suspension de son permis de conduire ;
  • ne pas s’être inscrite dans le délai enjoint au programme d’éducation contre l’alcoolisme ordonné le 22 janvier ;

Vendredi 4 mai, alors que les médias étaient sur le qui-vive et attendaient avec impatience l’arrivée de la prévenue, Paris Hilton avait fait son entrée à l’audience dix minutes après l’heure théorique fixée pour son début.

Au cours des deux heures de cette audience, le procureur a récapitulé ses arguments, tandis que les avocats de la prévenue exposaient sa défense. Interrogée à la barre, Paris Hilton a maintenu son affirmation précédente selon laquelle elle ignorait que son permis de conduire était suspendu, ce qui avait été réfuté par l’accusation. Elle s’est également déclarée désolée et a promis de prêter plus d’attention à l’avenir aux conséquences de ses actes.

Le juge s’est semble-t-il montré inflexible et a notamment indiqué, avant de prononcer sa sentence, qu’il n’y avait aucun doute dans son esprit que Paris Hilton « savait que son permis de conduire avait été suspendu » et qu’il pensait que la prévenue avait délibérément ignoré les injonctions et interdictions qui lui avaient été faites. S’appuyant sur cette conviction, le juge Sauer a alors prononcé la révocation de la mesure de mise à l’épreuve et la condamnation de Paris Hilton à 45 jours de prison, à effectuer à partir du 5 juin au Century Regional Detention Center, établissement pénitentiaire pour femmes du comté de Los Angeles situé à Lynwood et qui dispose de 2 200 places. Il a également averti la condamnée que, si elle ne se présentait pas en temps et en heure pour être incarcérée, elle s’exposerait à un doublement de sa peine, soit 90 jours de prison.

Certains médias ont laissé entendre que des manifestations intempestives de Kathy Hilton, mère de la prévenue, au cours de l’audience, pourraient avoir desservi la cause de la « jet-setteuse ». Kathy Hilton avait en effet éclaté de rire lorsque l’accusation a répété sa demande d’incarcération de la prévenue puis, à un autre moment, a apostrophé le juge Sauer pour lui demander un autographe.

Les suites

À l’issue de l’audience, l’un des avocats de la condamnée, Howard Weitzman, a annoncé sa décision d’interjeter appel de la condamnation, au moins dans l’espoir d’obtenir une réduction de la peine.

Sortie en larmes de la salle d’audience, Paris Hilton, les yeux masqués par des lunettes noires, est retournée à son domicile et n’a fait qu’une brève apparition à l’extérieur, samedi soir, pour indiquer aux journalistes et photographes aux aguets qu’elle se serait fiée aux assurances de son attaché de presse, Elliot Mintz, qui lui aurait assuré après l’audience du 22 janvier qu’elle était en droit de conduire un véhicule pour des raisons professionnelles.

Paris Hilton a estimé avoir été « traitée injustement »et qu’elle ne méritait pas une sentence qu’elle a qualifiée de « cruelle et injustifiée ».

M. Mintz a reconnu publiquement dimanche avoir donné des conseils erronés à sa cliente, a présenté des excuses et indiqué qu’il ne faisait désormais plus partie de son équipe.

Une dépêche de l’agence Associated Press, au lendemain de la condamnation de Paris Hilton, revient sur les conditions de détention que la « jet-setteuse » devrait rencontrer si la condamnation n’est pas levée ou modifiée d’ici au 5 juin.

La détenue, en raison de sa célébrité, devrait être séparée du reste de la population carcérale et enfermée à l’écart dans une cellule individuelle ou, éventuellement, avec une seule autre détenue. Comme les autres détenus, elle devrait se voir servir trois repas par jour, à faible teneur en sodium, le dîner constituant le seul repas chaud de la journée. En outre, probablement en raison de la mixité sociale et religieuse dans l’établissement pénitentiaire, aucun repas contenant du porc ou du bœuf ne devrait lui être servi, la seule viande autorisée étant le poulet. Sa cellule devrait mesurer environ quatre mètres sur deux, et bénéficier d’une vue extérieure via une petite fenêtre et comporter des toilettes et un lavabo. En guise de miroir, et compte tenu des risques que pourrait faire encourir aux détenus l’usage d’objets en verre, un miroir en métal dépoli sera mis à sa disposition.

Des sorties hors de sa cellule sont également prévues, notamment pour la promenade, pour prendre des douches, regarder la télévision dans un salon ou téléphoner à l’extérieur grâce à des cartes téléphoniques prépayées.

Notes

Sources