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L'ancien maire de Téhéran vainqueur au second tour de l'élection présidentielle en Iran

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Mahmoud Ahmadinejad.

Publié le 25 juin 2005
Selon des chiffres officiels, Mahmoud Ahmadinejad, maire de Téhéran depuis 2003 aurait remporté le second tour de l'élection présidentielle iranienne avec 61,69 % des suffrages exprimés. Son concurrent, le modéré Ali Akbar Hachemi Rafsandjani étant accrédité de 35,92 %. La participation se situait un peu en-deça du premier tour avec environ 60 % de votants.

M.Rafsandjani avait déjà reconnu sa défaite plus tôt dans le matin, dès les premières estimations : « C'est terminé, nous concédons notre défaite » avait-il déclaré sans commentaire aux journalistes. L'ancien président âgé de plus de 70 ans se posait comme modéré « réaliste » qui voulait rétablir le dialogue avec les puissances occidentales et notamment les États-Unis. Sans être un réformateur comme le président sortant Mohammad Khâtami, il recueillait le soutien de tous ceux qui souhaitaient un changement dans la République islamique.

Au contraire, Mahmoud Ahmadinejad, laïc mais ultraconservateur qui s'était assuré le soutien de tous les pouvoir religieux (Guide suprême, Conseil des gardiens, etc.) et promet d'être le « petit serviteur, le balayeur des rues de la nation iranienne ». Il avait également affirmé que l'Iran « avait donné une leçon à ses adversaires » en portant un coup décisif (« échec et mat ») dans la « bataille psychologique » qui l'opposait à ses ennemis. Durant toute la campagne, on l'avait senti très près du peuple qui a été séduit par la simplicité et l'authenticité dégagées par un homme qu'on disait « bon musulman ».

Ali Khameinei, Guide suprême de l'Iran se réjouissait de la « transparence » des élections et de la « résistance unie face à la puissance arrogante » [les États-Unis]. Il a également recommandé aux partisans de M.Rafsandjani de faire preuve de « patience et de sagesse ».

Ceux-ci ont rétorqué à l'annonce de la victoire du maire de Téhéran par de nombreuses accusations portant sur l'irrégularité du scrutin, soulignant que de nombreux observateurs que M.Rafsandjani avait dépéché sur place avaient été « arrêtés et parfois battus ». La presse occidentale se faisait d'ailleurs, dès avant la fin du scrutin, porte-parole des nombreuses plaintes (environ 300 dans la capitale) recueillies pour « irrégularité ».

Les États-Unis ont rapidement affirmé leur scepticisme « sur la fait que le régime iranien puisse se préoccuper des aspirations légitimes de son propre peuple comme des inquiétudes de la communauté internationale ». Washington dit considérer le nouveau président comme « déphasé » avec le mouvement mondial de libéralisation politique. Condoleeza Rice avait déjà affirmé qu'elle ne considérait pas le processus électoral iranien comme démocratique, parce-qu'il ne permettait pas à chaque citoyen de devenir candidat à la présidentielle.

Jack Straw, ministre britannique des affaires étrangères a déclaré dans un communiqué : « J'espère que sous la présidence de M. Ahmadinejad, l'Iran prendra des mesures rapides pour répondre aux craintes de la communauté internationale concernant son programme nucléaire, sa politique vis-à-vis du terrorisme, des droits de l'homme et du processus de paix au Proche-Orient ».

Le nouveau président devra mettre en réalisation ses promesses électorales, telle la formation d'un « gouvernement (...) de la justice » ; les observateurs étrangers s'attendent surtout à un virage radical dans la politique iranienne, désormais plus tournée vers les valeurs de la Révolution de 1979. M.Ahmadinejad prendra officiellement ses fonctions le 3 août 2005.

Sources