France : Marine Le Pen succède à son père à la tête du Front national
Publié le 15 janvier 2011
Marine Le Pen a succédé à son père à la tête du Front national. Elle recueille 67,65 % des voix contre 32,35 % pour son adversaire, Bruno Gollnisch, longtemps pressenti comme successeur de Jean-Marie Le Pen. Ce dernier a fondé ce parti en 1972. Avant, il fut élu une première fois député sur les listes de Pierre Poujade en 1954. Plus tard, c'est sous l'étiquette du CNIP[1] qu'il fut réélu. Après un première traversée du désert de plus de vingt ans, il parvint à faire élire, en 1986, à la Chambre trente-cinq députés à la faveur de l'introduction de la proportionnelle par François Mitterrand. Jacques Chirac, devenu Premier ministre, s'était empressé de modifier le mode de scrutin pour éliminer définitivement le Front national de l'Assemblée nationale. Hormis quelques rares exceptions, celui-ci ne put faire élire aucun de ses membres à la députation.
C'est donc la benjamine de sa famille qui se trouve aux commandes de ce parti avec, en ligne de mire, l'élection présidentielle de 2012 où elle pourrait engendrer des ennuis à l'actuel locataire de l'Élysée. Elle se trouve néanmoins face à un obstacle récurrent : l'obtention d'au moins 500 signatures de maires en sa faveur. Or, Nicolas Sarkozy est en mesure d'exercer des pressions suffisamment fortes sur ces élus pour empêcher la toute nouvelle présidente de se présenter à l'élection présidentielle.
Pour mémoire, la France est le pays au monde qui modifie le plus souvent le mode de scrutin. Ainsi à la faveur d'un cavalier législatif, un candidat aux futures cantonales de cette année devra recueillir non plus 10 % des inscrits, mais 12,5 % pour avoir le droit de se maintenir au second tour.
- ↑ Centre national des indépendants paysans.
Source
- ((fr)) – Gérard Bon et Mourad Guichard, « Marine Le Pen reprend le flambeau du Front national ». Reuters, 15 janvier 2011.