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France : Affaire Leonarda

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Publié le 20 octobre 2013

L'arrestation le 9 octobre dernier de la famille de Leonarda Dibrani est à l'origine d'une polémique sur les reconduites à la frontière et les modalités d'interpellations des personnes en situation irrégulière. C'est l'arrestation et l'expulsion vers le Kosovo, avec sa famille, de Leonarda âgée de 15 ans qui, bien que légale, a levé une vague de protestation.

Une arrestation en milieu scolaire

D'abord présentée comme une arrestation dans le temps scolaire et sous les yeux de ses camarades de classe dans un bus lors d'une sortie scolaire celle-ci s'est en fait déroulée, selon l’inspection générale de l’administration française, à l'abri des regards dans la cour du collège après que Leonarda est descendue du bus avec une enseignante avant l'arrivée des forces de l'ordre.

« Mme GIACCOMA et M.GUINOT, sortis du collège en voyant la voiture de police (sérigraphiée), se signalent alors auprès du fonctionnaire (« venez, elle est ici ») et demandent à pouvoir regagner la cour du collège pour rester à l’abri des regards. La police accède à leur requête et explique alors à Mme GIACCOMA que M.DIBRANI a quitté le territoire la veille pour son pays d’origine, que la maman de Leonarda et ses frères et sœurs doivent partir, et qu’il serait bon que Leonarda les accompagne pour que la famille ne fût pas séparée. »

— Ministère de l'intérieur - Rapport sur les modalités d'éloignement de Leonarda Dibrani

Une proposition de retour pour « elle seule »

À la suite de la polémique, le président de la république François Hollande a annoncé le 18 octobre 2013 que l'adolescente pourra poursuivre sa scolarité en France « si elle en fait la demande », il a aussi rajouté que cela n'est possible que pour « elle seule », il a par ailleurs commenté l'interpellation : « il n’y a pas eu de faute, la loi a été parfaitement respectée, mais il y a eu un manque de discernement dans l’exécution de l’opération ». Leonarda a cependant refusé la proposition.Le ministre de l'intérieur, principal mis en cause dans cette affaire, Manuel Valls a déclaré que cette proposition avait été faite car la prise en charge de Leonarda était « maladroite près d'un lieu scolaire ».

Une vague émotionnelle modérée

Cependant la vague émotionnelle est modérée, en effet selon un sondage effectué les 17 et 18 octobre (avant la publication du rapport de l'inspection générale) 65 % des Français sont contre un retour de Leonarda et moins d'un sur deux se dit choqué par une interpellation en milieu scolaire. Le ministre de l'intérieur est également très soutenu avec 74 % de Français « approuvant » sa position sur cette affaire.

Des réactions politiques multiples

Le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon a demandé à « sanctuariser » l'école tandis que le premier secrétaire du parti de la majorité présidentielle, Harlem Désir, souhaite « que tous les enfants de la famille de Leonarda puissent finir leurs études en France accompagnés de leur mère ». François Fillon, l'ancien premier ministre déclare trouver François Hollande « ambigu face à l'immigration irrégulière et lâche par rapport à une adolescente, condamnée à choisir entre la France et sa famille », Éric Ciotti, député UMP, rajoute que le président de la république « ridiculise notre pays en renonçant à l'autorité de l'État par sa proposition d'accueillir Leonarda en dépit des décisions de justice ».

Des manifestations étudiantes

Entre 2500 et 7000 étudiants ont manifesté jeudi 17 octobre dans les rues de Paris à l'appel de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne bloquant 24 lycées. Vendredi ce sont une cinquantaine de lycées qui se sont retrouvés bloqués dans tout le pays. Le nombre des étudiants dans la rue était de 4000 à Paris selon la police et de 10 000 selon le syndicat lycéen. La fédération indépendante et démocratique lycéenne annonce également le chiffre de 12 000 manifestants en province. Ils étaient encore 700 samedi à Paris se déclarant « beaucoup plus déterminés » et certains qualifiant le ministre de l’intérieur de « fasciste dans un gouvernement sarkozyste ».

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