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France : à trois semaines de l'élection présidentielle, Eurostat contredit les statistiques françaises sur le chômage

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Publié le 30 mars 2007
Eurostat ou Office statistique des communautés européennes, a publié, vendredi 30 mars 2007, son « euro-indicateur » mensuel des taux de chômage dans la zone euro.

Pour la France, l'organisme européen chargé des statistiques fait état d'un taux de chômage plus élevé que celui ayant été fourni par le gouvernement français. Le taux mesuré par Eurostat est, pour le mois de février 2007, en données corrigées des variations saisonnières, de 8,8% de la population active, en baisse de 0,1% par rapport au mois de janvier, où ce taux s'établissait à 8,9%. Par rapport à la même période de l'an passé (février 2006), la baisse pour le taux français serait de 0,9%, le taux ayant alors été de 9,7%. Eurostat précise, à propos des mesures faites par Eurostat sur la situation de l'emploi en France, que « les estimations pour la France sont basées sur les résultats de l'enquête sur les forces de travail qui sont provisoires et susceptibles d'être révisées en cours d'année ».

L'annonce de ces statistiques émanant d'un observatoire européen est intervenue dans le contexte de la campagne pour l'élection présidentielle, dont le premier tour doit se dérouler le 22 avril prochain, alors que Jean-Louis Borloo, ministre de l'Emploi avait fait état, la veille, pour le mois de février, d'un taux de chômage qui serait, selon les calculs de l'INSEE, de 8,4% de la population active, soit sensiblement inférieur au taux annoncé par l'organisme européen. M. Borloo avait souligné à cette occasion que le taux de chômage pour le mois de février 2007 serait le plus bas observé depuis 24 ans.

Cette différence sensible s'expliquerait par le fait que l'organisme français de statistiques se refuse à prendre en compte les résultats de certaines enquêtes pourtant effectuées par ses services, résultats que l'INSEE considèrerait comme manquant de fiabilité, alors qu'Eurostat, pour sa part, les prendrait en compte. Un porte-parole d'Eurostat est toutefois intervenu pour estimer que cette différence constatée entre les deux taux ne signifierait pas pour autant que les mesures françaises soient non pertinentes.

Cette différence sensible a rapidement été utilisée par plusieurs des candidats à l'élection présidentielle dans leur lutte contre le candidat Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, qui a démissionné lundi dernier de ses fonctions ministérielles et vient justement de recevoir le soutien de Jean-Louis Borloo.

Arlette Laguiller, candidate soutenue par Lutte ouvrière, indique par exemple qu'elle n'a pas l'impression que le chômage ait pu baisser. Marie-George Buffet, candidate soutenue par le PCF, parle quant à elle de « maquillage des chiffres », rejoignant en cela Philippe de Villiers, président du MPF, qui évoque de son côté un « trafic de chiffres ». José Bové, candidat qui se réclame de l'altermondialisme, n'est pas très éloigné de ces positions, en soulignant pour sa part que l'INSEE et, à sa suite, le ministère de l'Emploi, ne prendrait pas tous les éléments en compte, et notamment un certain nombre de radiations parmi les demandeurs d'emploi, ou encore les statistiques émanant des départements et collectivités d'outre-mer.

Sources


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