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France : ouverture du procès d'Yvan Colonna à Paris

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Publié le 13 novembre 2007
Le procès d'Yvan Colonna s'est ouvert lundi 12 novembre à la cour d'assises spéciale de Paris, qui traite des affaires de terrorisme. Le militant indépendantiste corse, accusé de l'assassinat du préfet Claude Érignac le 6 février 1998, risque la perpétuité. Arrêté en juillet 2003, l'accusé, qui a toujours clamé son innocence, entend mettre à mal une « vérité d'État » lors de ce procès, selon ses avocats.

Une centaine de témoins ont été convoqués pour ce procès, qui devrait durer un mois, parmi lesquels Roger Marion, chef de la division nationale anti-terroriste au moment des faits où Bernard Bonnet, le préfet qui a succédé à Claude Érignac. Les huit autres membres du commando (condamnés le 11 juillet 2003 à des peines allant de 15 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité) témoigneront le 3 décembre, quatre d'entre-eux ayant désigné Yvan Colonna comme le tueur du préfet avant de se rétracter. Le secrétaire général de l'Élysée Claude Guéant devrait s'expliquer le 5 décembre à propos de la convocation de Roger Marion afin de s'assurer que ce dernier « s'abstiendrait de tout règlement de comptes avec des policiers chargés de l'enquête ».

Plusieurs militants élus étaient présents à l'audience aux côtés de la famille et des proches d'Yvan Colonna pour rappeler leur soutien à l'accusé. « Tous les Corses sont convaincus qu'il n'a rien à faire dans cette histoire mais il fallait un coupable. » a ainsi déclaré Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica Nazione. Dans le même temps, invitée du journal de 20 heures de France 2, Dominique Érignac s'est déclarée convaincue de la culpabilité d'Yvan Colonna. « Je voudrais qu'il reconnaisse ce qu'il a fait et qu'il dise la vérité, qu'il ait le courage. J'attends cela vraiment. Je pense que cela m'apporterait quelque chose de fort et d'important pour le reste de ma vie. » a déclaré la veuve du préfet.

La défense plaide pour l'acquittement, arguant que les charges contre Yvan Colonna, dont le casier judicaire est vierge, reposent uniquement sur les déclarations initiales de membres du commando, qui se sont par la suite rétractés. Pierre Alessandri, condamné à la prison à perpétuité en juillet 2003, s'est même présenté comme le vrai tireur dans une lettre adressée au juge d'instruction en 2004. Les sept magistrats de la cour spéciale ne disposeront ni de preuves matérielles, ni de témoignages directs, puisque l'accusé n'a pas été identifié par les témoins oculaires du crime.

Sources