Canada : les travaux des Communes prorogés

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Une manifestation pour le renversement du gouvernement s'est déroulée sur la colline parlementaire

Publié le 4 décembre 2008
Le premier ministre canadien Stephen Harper a obtenu ce matin de la Gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean la suspension des travaux de la Chambre des Communes. Réélu minoritaire le 14 octobre dernier, le gouvernement conservateur avait déposé le 27 novembre un énoncé économique qui prévoyait plusieurs mesures de réduction des dépenses. Soumis à un vote de confiance, il aurait pu précipiter le Canada en élection de nouveau.

L'opposition avait fortement réagi à l'annonce de l'abolition du financement des partis politiques, au gel des salaires des fonctionnaires, députés et sénateurs fédéraux et à la suppression du droit de grève pour ces derniers. Le ministre des finances Jim Flaherty avait aussi prévu de rendre facultative l'équité salariale dans la fonction publique. Différents syndicats et groupes avaient bruyamment fait part de leur colère. Tandis que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) qualifiait le comportement du gouvernement de « machiavélisme », la présidente de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada l'accusait de « piétiner les droits des employés de la fonction publique ». Le Congrès du travail du Canada, le Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au travail du Québec, la Fédération canadienne des municipalités, les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), les Métallos, le Syndicat canadien de l'énergie, des communications et du papier et la Fédération des chambres de commerce du Québec avaient aussi réservé un accueil glacial à l'énoncé. Des manifestations pro coalition ont eu lieu sur la colline parlementaire et à Halifax, Charlottetown, Moncton, Edmonton, Vancouver, Régina et London en Ontario.

Malgré le recul du gouvernement dans certaines de ces mesures, les trois partis d'opposition ont juré de faire tomber le gouvernement lors du vote de confiance qui devait faire adopter le plan. Ils lui reprochent de ne pas proposer de mesures concrètes pour relancer une économie vacillante. Ils ont élaboré un plan de coalition qui aurait partagé le pouvoir entre le Nouveau parti démocratique (NPD) et le Parti libéral durant 30 mois.

Pour éviter ce scénario, le premier ministre s'est rendu à Rideau Hall et a annoncé au terme d'une rencontre de deux heures avec la Gouverneure générale la prorogation du parlement jusqu'au discours du Trône, le 26 janvier prochain. Dans un discours à la nation fait la veille au soir, Stephen Harper avait dit vouloir « utiliser tous les moyens légaux possibles » pour bloquer l'arrivée au pouvoir d'une coalition soutenue par un parti « dont le but avoué est de briser le Canada ».

Les chefs de l'opposition ont unanimement condamné le geste du premier ministre, le qualifiant d'« immoral » et de « fuite ».

Sources