Berlinale : un film iranien remporte l'Ours d'or

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Asghar Farhadi lors de la Viennale de 2009

Publié le 19 février 2011
Le film de l'iranien Asghar FarhadiUne Séparation — a obtenu l'Ours d'or, la plus prestigieuse des récompenses décernée lors du Festival de Berlin. Dans ce thriller, le réalisateur met en scène un couple en crise tout en évoquant les divisions sociales de l'Iran, son conservatisme religieux et son appareil judiciaire. Le jury présidé par l'actrice Isabella Rossellini a aussi décerné les Prix d'interprétation masculine et féminine pour ce même film. Asghar Farhadi avait déjà reçu l'Ours d'argent du meilleur réalisateur à Berlin en 2009 pour À propos d'Elly.

« Je n'aurais jamais cru que je gagnerais le prix. La dernière fois que j'étais ici, je n'aurais pas cru que je reviendrai à nouveau sur cette scène », s'est exclamé Asghar Farhadi en recevant sa statuette. « Je voudrais en profiter pour adresser une pensée au peuple de mon pays, le pays où j'ai grandi et où j'ai appris l'histoire », a-t-il dit avant de rappeler le cinéaste iranien Jafar Panahi n'a pas pu siéger au sein du jury car il est emprisonné en Iran. Ce dernier est accusé d'avoir voulu faire un film sur les manifestations d'opposants en 2009 à Téhéran et a été condamné à six ans de prison et 20 ans d'interdiction de travailler par la justice iranienne. Bien qu'il est fait appel de ces condamnations et attend la décision, il est assigné à résidence à Téhéran. Dans un entretien récent à l'AFP, Farhadi s'était interdit de « penser » à un éventuel Ours d'or. « Comme tous les réalisateurs iraniens », il avait dit avoir « peur de ne pouvoir un jour faire de film ».

Jafar Panahi n'a pas été autorisé à faire le voyage pour assister à la Berlinale, comme il avait été privé de Cannes et de la Mostra de Venise. « Ils m'ont condamné à vingt ans de silence. Cependant dans les rêves, j'appelle en criant pour une époque où nous pouvons nous tolérer les uns les autres, respecter nos opinions et vivre ensemble », a écrit Panahi, dans une lettre adressée à la Berlinale. L'ambassadeur d'Iran en Allemagne, Alireza Sheikh Attar, a déclaré « espérer » que Panahi « puisse à nouveau exercer son métier, si ses problèmes juridiques sont réglés », dans une lettre à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Pour finir, le Grand prix du jury revient au hongrois Béla Tarr et son film de deux heures et demie en noir et blanc le Cheval de Turin (A Torinói Ló) qui prend pour point de départ un incident traumatisant dans la vie du philosophe allemand Friedrich Nietzsche pour raconter l'histoire de deux paysans et de leur cheval. Quant à l'Ours d'argent du meilleur réalisateur, il récompense l'allemand Ulrich Köhler, un des représentants de la jeune génération du cinéma allemand pour son film La maladie du sommeil (Schlafkrankheit) qui met en scène une famille occidentale accomplissant des travaux humanitaires en Afrique.

Sources