Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur fond de vives tensions entre les deux Corées

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Carte de la péninsule coréenne

Publié le 19 décembre 2010
Le Conseil de sécurité des Nations unies a entamé ce dimanche à New York une réunion d'urgence sur la situation dans la péninsule coréenne à la demande de la Russie tandis que la Corée du Nord a renforcé l'alerte de ses forces armées le long de la côte après l'annonce par la Corée du Sud de manœuvres militaires à tirs réel, relate aujourd'hui l'agence sud-coréenne Yonhap citant une source gouvernementale. La réunion rassemble les quinze pays du Conseil de sécurité, dont la Chine, membre permanent et seul allié de la Corée du Nord.

L'ambassadeur russe à l'ONU[1], Vitaly Churkin, a demandé dans une déclaration à la presse au Conseil de sécurité d'envoyer « un signal de retenue » aux deux Corées ainsi que de « contribuer à lancer des initiatives diplomatiques avec pour objectif de résoudre toutes les disputes entre les deux Corées par des moyens politiques et diplomatiques ». Il ajouté que son pays était « très inquiet d'une possible nouvelle escalade de la tension dans la péninsule coréenne ». Ce dernier souhaite que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dépêche un émissaire spécial pour s'entretenir avec les deux pays rivaux, ont indiqué des diplomates. La Chine a fait de même implicitement, en affirmant qu'elle « s'oppose fermement à toute action qui pourrait causer de la tension », selon des propos rapportés aujourd'hui par le ministère chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi. La Chine souligne ainsi qu'un nouvel affrontement entre les deux Corées pourrait déstabiliser la région entière sans désigné nommément aucun des deux pays cependant.

L'ancien ambassadeur des États-Unis à l'ONU Bill Richardson actuellement en Corée du Nord tente de désamorcer les tensions et a indiqué aujourd'hui avoir appelé Pyongyang a faire preuve d'« un maximum de retenue ». Ce dernier a proposé la mise en place d'un téléphone rouge militaire entre les deux Corées, à utiliser en cas d'incidents à leur frontière commune ainsi que la création d'une commission militaire comprenant des membres nord-coréens et sud-coréens, auxquels s'ajouteraient les États-Unis, afin de surveiller les zones dont la souveraineté est contestée en mer Jaune.

La Corée du Sud a annoncé que des exercices de ses forces auraient lieu sur Yeonpyeong pendant une journée, entre le 18 et le 23 décembre, et comporteraient des tirs d'artillerie à munitions réelles. La Corée du Nord a promis quant à elle samedi un « désastre » si la Corée du Sud ne renonce pas à ces manœuvres. Mais Séoul a assuré que les manœuvres auraient lieu en dépit des menaces de Pyongyang. « Il n'y a pas de changement » sur le déroulement des manœuvres, a déclaré samedi à l'AFP un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. En réaction, « l'artillerie nord-coréenne sur la façade de la mer Jaune a accru son niveau d'alerte » a annoncé dimanche la Corée du Sud citant une source gouvernementale. « Des avions de chasse qui se trouvaient sous des hangars ont été sortis », ajoute-t-elle sans préciser si des armes avaient été déplacées vers la frontière avec la Corée du Sud.

Les tensions sont vives entre les deux Corées notamment depuis les échanges de tirs du 23 novembre dernier où l'artillerie nord-coréenne avait tiré sur l'île de Yeonpyeong, à proximité du tracé contesté de la frontière maritime entre les deux pays, tuant quatre personnes. Il s'agissait du premier bombardement d'une zone civile depuis la guerre de Corée (1950-1953).

Notes

Sources