Syrie : affrontements et recompositions parmi les rebelles

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Publié le 3 février 2017
Depuis le 20 janvier, les rebelles syriens s'affrontent dans la région d'Idleb, principal fief de l'opposition armée. Dès la défaite d'Alep, les pressions s'étaient accrues en faveur d'un grand rassemblement de la myriades de groupes armés. La recomposition de la rébellion semble désormais se polariser en deux principaux groupes rivaux, l'un djihadiste et anciennement lié à Al-Qaïda, l'autre islamo-salafiste, soutenu par les pays du Golfes.

Affrontements meurtriers

Des combats, souvent sporadiques, ont souvent eu lieu entre les différentes factions rebelles engagées contre le pouvoir syrien. En mars 2016, le groupe rebelle « modéré » appelé 13e division de l'Armée syrienne libre est par exemple chassé de Ma'arrat al-Numan par le Front al-Nosra, alors affilié à Al-Qaïda. Depuis la défaite d'Alep en décembre 2016, les factions rebelles sont principalement regroupées dans le gouvernorat d'Idleb, où elles contrôlent un vaste territoire. Mais elles sont désormais en nette position de faiblesse face à l'armée syrienne et ses alliés. Les pressions en faveur d'un regroupement en un seul groupe rebelle se sont alors intensifiées, afin de faciliter la cohésion dans le combat et d'éviter les concurrences contre-productives. Alors que les négociations en faveur d'un cessez-le-feu parrainées par la Turquie et la Russie débutent, l'ex Front al-Nosra attaque les autres groupes de l'opposition. Exclu des négociations, il craint ainsi d'être marginalisé.

Recomposition de la rébellion autour des islamistes radicaux

Le déclenchement des combats a immédiatement forcé la recomposition des factions rebelles en deux grands groupes qui se détachent désormais. L'ex Front al-Nosra et Jund al-Aqsa ont formé le groupe « Tahrir al-Cham » avec d'autres alliés djihadistes. Il est favorable à l'établissement d'un califat et à un islam ultra-radical. Il a profité de défections venant d'autres brigades, comme Abou Jaber qui prend la direction du groupe après avoir quitté Ahrar al-Cham. C'est justement ce dernier qui forme désormais l'autre branche des insurgés, fusionnant avec d'autres groupes islamistes comme Suqour al-Cham ou Jaysh al-Islam. Elle se distingue surtout de la première par sa participation aux négociations de cessez-le-feu à Astana, alors qu'il bénéficie du soutien de la Turquie, de l'Arabie saoudite et du Qatar notamment. Les quelques derniers groupes dits « modérés », c'est-à-dire affiliés à l'Armée syrienne libre, se sont rangés derrière Ahrar al-Cham afin d'éviter leur anéantissement complet, alors qu'ils sont déjà très marginaux. Chacun des deux groupes seraient composés d'environ 30 000 combattants, et il est difficile pour le moment de savoir lequel prend le pas sur l'autre.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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