L'opposition zimbabwéenne proclame sa victoire à l'élection présidentielle

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Robert Mugabe en 1991.

Publié le 30 mars 2008
Le principal parti d'opposition du Zimbabwe, le Mouvement pour le changement démocratique (MCD), a publié prématurement des résultats aux élections de ce jour, qui indiquent une large victoire de son candidat à la présidence Morgan Tsvangirai contre le sortant Robert Mugabe.
Les dirigeants du MCD ont indiqué que ce résultat non officiel, basé sur un tiers des dépouillements, donnerait à Morgan Tsvangirai 67 % des suffrages. Les résultats ont été affichés sur les portes des bureaux de vote, puis envoyé aux dirigeants des partis par SMS. Le Secrétaire général du MCD Tendai Biti a déclaré : « à moins d'un miracle, Mugabe ne peut l'emporter ».

Les résultats officiels sont attendus pour lundi, mais les dirigeant du MCD ont demandé à ce que leur publication soit avancée, craignant que le gouvernement d'utilise ce délai pour truquer le scrutin. Il existe en effet des témoignages non confirmés selon lesquels les autorités militaires feraient pression sur la Commission électorale zimbabwéenne pour faire déclarer Mugabe vainqueur.
Tendai Biti a qualifié ce délai de « menace constitutionnelle » sur l'issue de l'élection. « Nous sommes très concernés par l'absence de résultats de [la Commission électorale] et nous soupçonnons le régime est sans doute en train de s'interroger sur la réponse à faire aux résultats qui montrent que le MCD est en train de l'emporter dans la plupart des régions du pays » a-t-il indiqué.

George Chiweshe, président de la Commission électorale zimbabwéenne, a déclaré que la commission ne subirait pas de pression pour une publication anticipée du décompte officiel. « Nous avons à faire avec un problème de dimension nationale », a-t-il dit, ajoutant : « notre mandat est clairement établi par la Constitution et nous avons essayé - et en fait suivi - ceci ».

Les critiques envers le gouvernement ont depuis longtemps annoncé que cette élection serait entâchée par la fraude. Tendai Biti accuse le ZANU-PF, parti du président Mugabe, d'avoir chassé ses partisans de certains bureaux de vote. De plus, Amnesty International ainsi que d'autres associations de protections des droits de l'Homme ont accusé le gouvernement d'harceler l'opposition et de menacer de couper les vivres à ceux qui ne voteraient pas pour le parti de Mugabe.
Plus tôt, le porte-parole de Robert Mugabe, george Charamba avait averti le MCD que déclarer une victoire anticipée de de Morgan Tsvangirai serait assimilable à un coup d'état, « et nous savons tous comment les coups d'état sont perpétrés » a-t-il ajouté.

Il existe des tendances indiquant que la violence pourrait survenir si les deux paris revendiquaient la victoire lundi. L'ambassade des États-Unis d'Amérique a émis un communiqué prévenant les citoyens américains d'une « situation volatile » et de la « possibilité de violence au Zimbabwe ».

À Harare, capitale du Zimbabwe, les soutiens de l'opposition sont descendus dans la rue pour fêter l'annonce du MCD. Un électeur a ainsi remarqué : « le vieil homme s'en est allé et nos souffrances sont terminées. Essayons un autre chef, Morgan Tsvangirai ». Mais dans les quartiers de Harare, la fête a été réprimée par une police lourdement armée, qui avait été déployée dans l'ensemble du pays afin de prévenir toute violence politique.

Le commissaire de police Augustine Chihuri a indiqué que ses troupes n'hésiteraient pas utiliser « toutes leurs forces » contre la violence politique. Le commandant militaire Constantine Chiwenga et lui ont juré de ne pas saluer Tsvangirai si il l'emportait. Cependant, l'efficacité de l'armée est douteuse, selon certains qui indiquent des désertions en masse et un financement faible. « Ce que les militaires indiquent dans les structures de commandement et ce qui se passe dans le rang sont deux choses très différentes », indique Henri Boshoff, analyste militaire.

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