« Affaire Karachi : les révélations d'Hélène de Yougoslavie » : différence entre les versions

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{{Chapeau|Le 8 mai 2002 à Karachi au Pakistan, un attentat a tué 14 ouvriers de la Direction des constructions navales (DCN) dont 11 Français. L'enquête sur l'attentat, (affaire Karachi ou [[w:affaire des frégates d'Arabie saoudite et des sous-marins du Pakistan|affaire des frégates d'Arabie saoudite et des sous-marins du Pakistan]]), est confiée au juge Jean-Louis Bruguière qui favorise la piste islamiste en 2007, le juge est remplacé par Marc Trévidic qui privilégie la piste des commissions suggérés dans un rapport de Claude Thévenet commissionné par la DCN à compte privé et rendu public en 2008. Le juge Renaud van Ruymbeke débute une enquête sur les rétrocommissions en 2010 à la suite d'une plainte des familles des victimes de l'attentat. ''Wikinews'' fait le point sur l'affaire au 24 septembre 2011.}}
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Selon le témoignage d'Hélène de Yougoslavie, la femme à l'époque des faits de Thierry Gaubert, ancien-conseiller de [[w:Nicolas Sarkozy|Nicolas Sarkozy]], placé en garde à vue les 20 et 21 septembre 2011 et mise en examen, {{citation1|passait systématiquement, à l'aller comme au retour, par Londres, afin (...) d'éviter des contrôles douaniers à la frontière franco-suisse}}, elle poursuit, {{citation1|Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire}}, qui est en 1995, le directeur de campagne d'[[w:Édouard Balladur|Édouard Balladur]]. {{w|Nicolas Bazire}} est mis en examen le jeudi 22 septembre 2011 par le juge van Ruymbeke. Hélène de Yougoslavie précise que {{citation1|parfois Thierry (Gaubert) allait chercher l'argent seul, d'autres fois accompagné de (Ziad) Takieddine}}. [[w:Ziad Takieddine|Ziad Takieddine]], un intermédiaire des négociations dans le volet saoudien puis pakistanais de l'affaire financière, où il aurait obtenu une commission de la DCN via la société écran luxembourgeoise Heine SA, qui aurait été avalisé par Nicolas Sarkozy, ministre du Budget. La société écran aurait servi à verser des rétrocommissions pour la campagne présidentielle d'Édouard Balladur.
Selon le témoignage d'Hélène de Yougoslavie, la femme à l'époque des faits de Thierry Gaubert, ancien conseiller de [[w:Nicolas Sarkozy|Nicolas Sarkozy]], placé en garde à vue les 20 et 21 septembre 2011 et mis en examen, {{citation1|passait systématiquement, à l'aller comme au retour, par Londres, afin (...) d'éviter des contrôles douaniers à la frontière franco-suisse}}, elle poursuit, {{citation1|Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire}}, qui est en 1995, le directeur de campagne d'[[w:Édouard Balladur|Édouard Balladur]]. {{w|Nicolas Bazire}} est mis en examen le jeudi 22 septembre 2011 par le juge van Ruymbeke. Hélène de Yougoslavie précise que {{citation1|parfois Thierry (Gaubert) allait chercher l'argent seul, d'autres fois accompagné de (Ziad) Takieddine}}. [[w:Ziad Takieddine|Ziad Takieddine]], un intermédiaire des négociations dans le volet saoudien puis pakistanais de l'affaire financière, où il aurait obtenu une commission de la DCN via la société écran luxembourgeoise Heine SA, qui aurait été avalisé par Nicolas Sarkozy, ministre du Budget. La société écran aurait servi à verser des rétrocommissions pour la campagne présidentielle d'Édouard Balladur.


Dans une conversation interceptée par la police et rapportée par ''[[w:Le Monde|Le Monde]]'' la fille de Thierry Gaubert, Nastasia explique à un ami, {{citation1|Ouais. Et euh... personne pour l'aider parce que euh... Copé est trop dans la merde. Hortefeux est trop dans la merde. Et si euh... Sarko ne... ne passe pas au deuxième tour, euh... lui aussi est (inaudible) dans la merde et personne ne l'aide. Il a dit... Mon père, il a dit à ma mère : personne m'aidera. Parce que tout le monde est dans la merde (...). Sarko, il veut même pas l'aider. Enfin là, ça va encore, mais si... si Sarko il passe pas en 2012 euh..., vraiment, ils sont tous dans la merde.}}
Dans une conversation interceptée par la police et rapportée par ''[[w:Le Monde|Le Monde]]'' la fille de Thierry Gaubert, Nastasia, explique à un ami, {{citation1|Ouais. Et euh... personne pour l'aider parce que euh... Copé est trop dans la merde. Hortefeux est trop dans la merde. Et si euh... Sarko ne... ne passe pas au deuxième tour, euh... lui aussi est (inaudible) dans la merde et personne ne l'aide. Il a dit... Mon père, il a dit à ma mère : personne m'aidera. Parce que tout le monde est dans la merde (...). Sarko, il veut même pas l'aider. Enfin là, ça va encore, mais si... si Sarko il passe pas en 2012 euh..., vraiment, ils sont tous dans la merde.}}


Thierry Gaubert, responsable des relations publiques du groupe [[w:BPCE|BPCE]] et président d'Efidis, société d'habitation à loyer modéré, aurait admis toucher des commissions dans le cadre de projets immobiliers. {{citation1|Je touche des commissions lorsque je trouve un acheteur ou un vendeur. Je fais cela depuis plusieurs années, environ dix-quinze ans}}, explique-t-il. Lorsque les policiers lui demandent {{citation1|Est-ce dans le cadre d'une activité non déclarée, illégale?}}, M. Gaubert répond d'un {{citation1|Oui}}.
Thierry Gaubert, responsable des relations publiques du groupe [[w:BPCE|BPCE]] et président d'Efidis, société d'habitation à loyer modéré, aurait admis toucher des commissions dans le cadre de projets immobiliers. {{citation1|Je touche des commissions lorsque je trouve un acheteur ou un vendeur. Je fais cela depuis plusieurs années, environ dix-quinze ans}}, explique-t-il. Lorsque les policiers lui demandent {{citation1|Est-ce dans le cadre d'une activité non déclarée, illégale?}}, M. Gaubert répond d'un {{citation1|Oui}}.

Version du 27 septembre 2011 à 22:45

Le 8 mai 2002 à Karachi au Pakistan, un attentat a tué 14 ouvriers de la Direction des constructions navales (DCN) dont 11 Français. L'enquête sur l'attentat, (affaire Karachi ou affaire des frégates d'Arabie saoudite et des sous-marins du Pakistan), est confiée au juge Jean-Louis Bruguière qui favorise la piste islamiste en 2007, le juge est remplacé par Marc Trévidic qui privilégie la piste des commissions suggérées dans un rapport de Claude Thévenet commissionné par la DCN à compte privé et rendu public en 2008. Le juge Renaud van Ruymbeke débute une enquête sur les rétrocommissions en 2010 à la suite d'une plainte des familles des victimes de l'attentat. Wikinews fait le point sur l'affaire au 24 septembre 2011.

Publié le 24 septembre 2011
Selon le témoignage d'Hélène de Yougoslavie, la femme à l'époque des faits de Thierry Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, placé en garde à vue les 20 et 21 septembre 2011 et mis en examen, « passait systématiquement, à l'aller comme au retour, par Londres, afin (...) d'éviter des contrôles douaniers à la frontière franco-suisse », elle poursuit, « Il m'a dit un jour qu'il allait chercher ces espèces en Suisse pour les remettre à Nicolas Bazire », qui est en 1995, le directeur de campagne d'Édouard Balladur. Nicolas Bazire est mis en examen le jeudi 22 septembre 2011 par le juge van Ruymbeke. Hélène de Yougoslavie précise que « parfois Thierry (Gaubert) allait chercher l'argent seul, d'autres fois accompagné de (Ziad) Takieddine ». Ziad Takieddine, un intermédiaire des négociations dans le volet saoudien puis pakistanais de l'affaire financière, où il aurait obtenu une commission de la DCN via la société écran luxembourgeoise Heine SA, qui aurait été avalisé par Nicolas Sarkozy, ministre du Budget. La société écran aurait servi à verser des rétrocommissions pour la campagne présidentielle d'Édouard Balladur.

Dans une conversation interceptée par la police et rapportée par Le Monde la fille de Thierry Gaubert, Nastasia, explique à un ami, « Ouais. Et euh... personne pour l'aider parce que euh... Copé est trop dans la merde. Hortefeux est trop dans la merde. Et si euh... Sarko ne... ne passe pas au deuxième tour, euh... lui aussi est (inaudible) dans la merde et personne ne l'aide. Il a dit... Mon père, il a dit à ma mère : personne m'aidera. Parce que tout le monde est dans la merde (...). Sarko, il veut même pas l'aider. Enfin là, ça va encore, mais si... si Sarko il passe pas en 2012 euh..., vraiment, ils sont tous dans la merde. »

Thierry Gaubert, responsable des relations publiques du groupe BPCE et président d'Efidis, société d'habitation à loyer modéré, aurait admis toucher des commissions dans le cadre de projets immobiliers. « Je touche des commissions lorsque je trouve un acheteur ou un vendeur. Je fais cela depuis plusieurs années, environ dix-quinze ans », explique-t-il. Lorsque les policiers lui demandent « Est-ce dans le cadre d'une activité non déclarée, illégale? », M. Gaubert répond d'un « Oui ».

Il précise qu'il n'aurait rencontré M. Takieddine qu'après l'élection présidentielle de 1995 et qu'il lui aurait ouvert un compte dans une banque libanaise « sans (son) autorisation » précisant que « C'était il y a un an car il pensait que nous ferions affaire ensemble au Koweït ». Il reconnait s'être rendu « en Suisse, mais jamais dans des banques », « Nous y allions en avion, Paris-Genève directement. C'était lui qui payait les vols et les nuits d'hôtel car c'était à sa demande. C'était plutôt dans les années 2000, mais il est possible qu'il y en ait eu en 1995 ». « Il était flatté de côtoyer des personnalités que je lui avais présentées, notamment MM. Hortefeux et Copé entre 2002 et 2004 (…). Je sais qu'il connaissait d'autres personnalités politiques non présentées par moi, comme Léotard et Séguin », lorsque l'on demande à M. Gaubert pourquoi M. Takieddine était aussi généreux avec lui. Sur les remises supposées d'argent à Nicolas Bazire, il déclare simplement qu'il n'a « jamais remis d'argent à M. Bazire », précisant « c'est M. Bazire qui m'a présenté M. Takieddine ».

Brice Hortefeux au courant ?

Brice Hortefeux prévient Thierry Gaubert sur les déclarations de sa femme « Elle balance beaucoup, apparemment, Hélène ». « Qu’est-ce que tu as comme infos là-dessus, toi, parce qu’elle me dit qu’elle dit rien », lui répond Thierry Gaubert. « Ça m’embête de te le dire par téléphone. Il y a beaucoup de choses, hein », poursuit M. Hortefeux. Cependant il précise qu'« il s’agissait juste d’une conversation entre amis après avoir eu vent de ces rumeurs », « des rumeurs de presse ».

Les réactions

Dans un communiqué de presse de l'Élysée, la présidence précise que « s'agissant de l'affaire dite de « Karachi », le nom du chef de l'État n'apparaît dans aucun des éléments du dossier ». Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, précise le communiqué de l'Élysée expliquant, qu'« il ne s'agissait pas du dossier judiciaire mais du dossier administratif », il poursuit que « dans le dossier administratif de l'affaire de Karachi, Nicolas Sarkozy apparaît pour une seule chose, c'est que, ministre du Budget, il avait donné un avis défavorable à l'opération ».

Jean-Marie Le Pen déplore le fait que « C'était devenu tellement banal que les deux partis qui en bénéficiaient ne se faisaient pas la guerre », poursuivant qu'il « va falloir donner un bon coup de torchon dans tout cela ».

Voir aussi

Dossier
Pour plus de détails sur ce sujet, Wikinews a établi le dossier Affaire des frégates d'Arabie saoudite et des sous-marins du Pakistan.
Ce dossier permet de situer cet article dans son contexte.

Sources