Russie : six civils tués lors du sabotage du pont de Crimée

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Illustration publiée après l'attentat par la poste ukrainienne.

Publié le 10 octobre 2022

Le 8 octobre, six civils ont trouvé la mort dans l'attentat du pont de Kertch (Crimée, Russie) perpétré par les services spéciaux ukrainiens selon un responsable ukrainien cité par le Washington Post et le New York Times. Les quotidiens ukrainien Ukrayinska Pravda et Meduza, ont également affirmé que le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) était à l'origine du sabotage. Le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Reinsalu, a félicité les services spéciaux ukrainiens pour le succès de l'opération. Sans revendiquer directement la responsabilité de l'Ukraine, le conseiller du président, Mykhaïlo Podoliak, a déclaré que « tout ce qui est illégal doit être détruit, tout ce qui a été volé doit être rendu à l'Ukraine ». Le 17 août, Mykhaïlo Podoliak avait placé le pont comme un objectif militaire légitime :

« ce pont est une structure illégale et l'Ukraine n'a pas donné sa permission pour sa construction. Il porte préjudice à l'écologie de la péninsule et doit donc être démantelé. Peu importe comment : volontairement ou non »

Mykhaïlo Podoliak, 17 août.

Dans The Times du 7 juillet, l'ancien commandant des forces de l'OTAN en Europe, Philip M. Breedlove, avait estimé que l'attaque par l'Ukraine du « pont de Kertch est une cible légitime » :

« maintenant que l'Occident a fourni à l'Ukraine des missiles de croisière Harpoon, d'une portée allant jusqu'à 200 miles, je pense que les Russes ont toutes les raisons de craindre que l'Ukraine n'attaque le pont »

Philip M. Breedlove, le 7 juillet.

Lors d'une interview dans Apostrophe, le général de division des forces armées ukrainiennes, Dmytro Marchenko, avait déclaré le 13 juillet que le pont deviendrait la « cible numéro un » dès que l'Ukraine disposerait d'armes pour l'attaquer. De hauts responsables ukrainiens avaient précédemment déclaré que le pont serait une cible légitime pour une frappe de missile.

Le 9 octobre, sur BFMTV, le général Christian Quesnot a expliqué le modus operandi des services secrets ukrainiens, responsables de l'attentat :

« c'est évident que c'est un acte des services secrets ukrainiens »

— Général Christian Quesnot, 9 octobre.

En Bulgarie, les services secrets ukrainiens ont dissimulé une vingtaine de tonne d'explosif dans 22 tonnes de rouleaux d'emballages alimentaires (invisible au contrôle radiographique) dans un DAF XF de 44 tonnes. Le camion a embarqué au port de Bourgas sur la mer Noire pour le port de Poti (Géorgie), puis a pris la route pour l'Arménie, l'Ossétie du Nord et enfin pour l'entrepôt « Agro Business » situé rue Vorovsky à Armavir, une ville de l'oblast de Krasnodar (Russie) où il est arrivé dans l'après-midi du 7 octobre.

La cargaison « tare et emballage » a aussitôt été transférée dans un second camion, un International ProStar appartenant à Samir Yousoubov, mais conduit par son oncle, Makhir Yousoubov, qui devait la décharger chez un client à Simferopol (Crimée) pour le lendemain à 10 h 00. Makhir Yousoubov a pris la route et le soir du 7 octobre, il s'arrêta au pied du pont de Crimée dans le village de Svetlyi Put Lenina, pour y passer la nuit.

Le 8 octobre, peu avant 06 h 00, Makhir Yousoubov entra sur le pont. Selon le général Christian Quesnot, les ukrainiens ont « payé le conducteur » du second camion (48 000 roubles, 800 euros) pour « transporter une charge sans lui dire » qu'il y avait une bombe dissimulée dans sa cargaison :

« sur le pont, il y avait un observateur et un déclencheur des services secrets ukrainiens qui était à proximité qui a bien attendu le croisement du train et du camion et il a fait exploser le camion »

— Général Christian Quesnot, 9 octobre.

Avec Makhir Yousoubov, cinq autres civils, conducteurs et passagers de deux véhicules - une Cadillac et une Mitsubishi - ont été tués dans l'explosion.

Quelques heures après l'explosion, un timbre géant illustrant le pont avec deux explosions, a été installé devant la mairie de Kiev (Ukraine) tandis que dans la soirée, le trafic ferroviaire et automobile (sur une voie seulement), ont repris sur le pont.

Depuis le 24 février, la Russie a subi plus d'une trentaine d'actes militaires ou de services secrets, comme l'attentat du gazoduc Nord Stream, l'explosion à l'aéroport de Novofedorivka ou celui du dépôt de munition de Djankoï. Le gouverneur de l'oblast de Koursk, Roman Starovoït, a accusé le 9 octobre les forces ukrainiennes d'avoir bombardé le monastère Gornalski Saint-Nicolas.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Dossier
Pour plus de détails sur ce sujet, Wikinews a établi le dossier Conflit russo-ukrainien.
Ce dossier permet de situer cet article dans son contexte.


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