Robert Badinter entre au Panthéon, 44 ans après l’abolition de la peine de mort

Entrée de Robert Badinter au Panthéon.

Publié le 19 octobre 2025

Robert Badinter, ancien garde des Sceaux et militant pour l’abolition de la peine de mort en France, a été panthéonisé jeudi 9 octobre 2025, jour anniversaire de la promulgation de la loi de 1981. La cérémonie, présidée par le président de la République Emmanuel Macron, s’est déroulée en présence de nombreuses personnalités politiques, judiciaires et culturelles, ainsi que d’une foule rassemblée rue Soufflot, dans le 5e arrondissement de Paris.

Une cérémonie solennelle et symbolique

Arrivée du cercueil de Robert Badinter à 18 h 32.

La panthéonisation a débuté à 18 h 40, après l’arrivée du cercueil de Robert Badinter, transféré depuis le cimetière parisien de Bagneux où il reposait jusqu’alors. Le corbillard a été accueilli par un public silencieux et ému, avant que six hommes en noir ne portent le cercueil jusqu’à un promontoire blanc, face au Panthéon. La photo officielle de l’ancien ministre, les bras croisés, dominait la scène. La cérémonie, d’une durée d’environ une heure, a été marquée par des lectures de textes et des interprétations musicales. Parmi les moments forts, l’acteur Guillaume Gallienne a lu un texte de Victor Hugo, tandis que la chanteuse Catherine Trottmann a interprété Lascia ch’io pianga de Georg Friedrich Haendel lors de l’entrée du cercueil dans le monument. Julien Clerc a également repris L’assassin, assassiné, chanson contre la peine de mort sortie un an avant son abolition.

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  Cercueil de Robert Badinter.
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  Cercueil de Robert Badinter.
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  Garde républicaine présente sur place.
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  Présentoir.
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  Guillaume Gallienne lisant Victor Hugo, accompagné d'un membre de la Garde républicaine.
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  Déplacement du cercueil par la garde républicaine.
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  Déplacement du cercueil par la garde républicaine.

Emmanuel Macron a prononcé un discours saluant « l’homme inséparable de l’idéal républicain » et promettant de poursuivre le combat de Robert Badinter jusqu’à « l’abolition universelle » de la peine de mort. Le président a également dénoncé ceux qui, selon lui, « dénoncent le laxisme d’une justice qui ne tue plus » et a rappelé que « défendre l’État de droit, c’est protéger chacun dans sa dignité et la nation dans sa liberté ».

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  « Justice »
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  Présentoir.
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  Entrée du Panthéon avant la cérémonie.
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  « Mémoire »
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  Julien Clerc interprétant L’assassin, assassiné.
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  Discours de Robert Badinter à l'Assemblée nationale.
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  Entrée de Robert Badinter au Panthéon.
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  Discours d'Emmanuel Macron.
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  Discours d'Emmanuel Macron.
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  Emmanuel Macron rendant hommage.
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  Entrée de Robert Badinter au Panthéon.
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  Entrée de Robert Badinter au Panthéon.

Une foule émue et des hommages unanimes

Foule à 19 h 41.

Dès le milieu de l’après-midi, des centaines de personnes s’étaient rassemblées rue Soufflot pour assister à l’événement. Des applaudissements ont accompagné l’entrée du cercueil dans le Panthéon, tandis que des témoignages d’avocats, d’étudiants en droit et de personnalités politiques ont souligné l’héritage laissé par Robert Badinter.

Plusieurs invités de marque, dont les anciens présidents de la République, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu, ainsi que des figures comme Bernard-Henri Lévy ou Valérie Pécresse, étaient présents. François Hollande a pu saluer plusieurs personnes de la foule avant de rejoindre sa place.

Olivier Faure, secrétaire général du Parti socialiste, a rappelé que Badinter avait « défendu une vision humaniste de la société » et avait été « celui qui a aboli la peine de mort et dépénalisé l’homosexualité ».

Une tombe profanée, une mémoire honorée

Quelques heures avant la cérémonie, la tombe de Robert Badinter au cimetière de Bagneux avait été profanée. Des tags liés à ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité y avaient été découverts. La classe politique a unanimement condamné cet acte. Emmanuel Macron a réagi sur Twitter : « Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire. La République est toujours plus forte que la haine. ». Jean-Luc Mélenchon a condamné la dégradation : « Ignoble agression d'extrême droite contre la tombe de Robert Badinter. Ça suffit. La France c'est Robert Badinter. ». Marine Le Pen a affirmé : « Le respect des morts est sacré et un marqueur de notre civilisation. La profanation de la tombe de Robert Badinter est d’une ignominie sans nom. J’apporte tout mon soutien à sa famille et à ses proches affligés par cet acte inqualifiable. » La président du CRIF, Yonathan Arfi, a déclaré : « La profanation de la tombe de Robert Badinter est une ignominie. Cet acte lâche et révoltant en dit long sur la haine ordinaire de notre époque. Mais rien n'empêchera ce soir la Nation d'exprimer sa reconnaissance à l'une des plus grandes consciences françaises de l'Histoire. ».

Le Panthéon rouvre ses portes au public

Entrée du Panthéon avant la cérémonie.

À partir du 11 octobre, le Panthéon rouvrira ses portes au public, avec une entrée libre et gratuite les 11 et 12 octobre. Une exposition inédite, intitulée Robert Badinter, la justice au cœur, sera accessible dans la crypte du monument jusqu’au 8 mars 2026. Des visites commentées et des animations familiales seront également proposées pour évoquer son combat pour l’abolition de la peine de mort et ses engagements en faveur de la justice.

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Wikinews

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Sources

• ((fr)) – « Panthéonisation de Robert Badinter: l'ancien garde des Sceaux est entré au Panthéon après une cérémonie d'une heure ». BFM TV, 9 octobre 2025.
• ((fr)) – Gurvan Kristanadjaja, « Hommage Robert Badinter au Panthéon : dans la foule parisienne, des larmes et de la reconnaissance ». Libération (journal), 9 octobre 2025.
• ((fr)) – « Hommage solennel de la Nation à Robert Badinter au Panthéon ». Centre des monuments nationaux, 9 octobre 2025.
• ((fr)) – Alexandre Simoes, « Hommage solennel de la Nation à Robert Badinter au Panthéon ». BFM TV, 9 octobre 2025.