Nicolas Sarkozy veut redimensionner la dissuasion nucléaire française

Ceci est une page protégée.
Une nouvelle de Wikinews, la source d'informations que vous pouvez écrire.
Le sous-marin nucléaire français lanceur d'engins Le Redoutable.

Publié le 21 mars 2008
Lors d'une visite à Cherbourg pour une présentation du dernier-né des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) français Le Terrible, le Président français Nicolas Sarkozy a tenu son premier discours sur les questions militaires, dans lequel il a simultanément annoncé une diminution de l'outil français de dissuasion nucléaire et lancé une initiative internationale en matière de désarmement.

« Tous ceux qui menaceraient de s'en prendre à nos intérêts vitaux s'exposeraient à une riposte nucléaire sévère, entraînant des dommages inacceptables pour eux, hors de proportions de leurs objectifs ». C'est par ces mots que le chef de l'État, qui a jugé que la France ne risquait pas d'invasion militaire lors des 15 prochaines années, a mis en garde les pays ou groupes qui menacent la sécurité de l'État avec, en premier lieu, l'Iran qui accroît la portée de ses missiles tout en développant son programme nucléaire. Pour Nicolas Sarkozy, la dissuasion nucléaire, à la fois océanique et aéroportée, reste donc au cœur du dispositif de défense nationale et que, bien que strictement défensive (« elle nous protège de toute agression d'origine étatique contre nos intérêts vitaux, d'où qu'elle vienne et quelle qu'en soit la forme »), elle pourrait être employée dans le cadre d'un « avertissement » si la situation l'exigeait.

Si le budget de la Défense, qui représente 1,8 % du produit intérieur brut, ne devrait pas baisser, des réformes sont toutefois envisagées, en particulier la diminution d'un tiers du nombre d'ogives aéroportées. Le modèle d'armée 2015, qui demanderait une augmentation annuelle du budget de 6 milliards d'euros, semble donc bien mort et doit être remplacé par une nouvelle loi de programmation militaire.

Enfin, le Président français a appelé un nouvel élan mondial de désarmement nucléaire, passant selon lui par une ratification du traité interdisant totalement les essais nucléaires, en particulier par la Chine et par les États-Unis d'Amérique, ainsi que par « l'ouverture de négociations sur un traité interdisant les missiles sol-sol de portée courte et intermédiaire ». Il a finalement relancé l'idée d'un traité interdisant la production de matières fissiles à usage militaire, idée proposée sans succès en 2006 par les États-Unis d'Amérique devant la Conférence du désarmement de l'ONU à Genève.

Sources