Aller au contenu

Le président israélien Moshe Katsav, inculpé de viol et d'abus de pouvoir, pressé de démissionner

Ceci est une page protégée.
Une nouvelle de Wikinews, la source d'informations que vous pouvez écrire.
Le président Moshe Katsav, en 2003

Publié le 24 janvier 2007
Les pressions se multiplient, en Israël, pour convaincre le président Moshe Katsav, dont le mandat vient à échéance en juillet prochain, de démissionner sans plus attendre, en raison de l'annonce, mardi 23 janvier 2007, de sa prochaine inculpation pour viol et abus de pouvoir.

Le procureur général Menahem Mazouz a fait savoir que, pour le moment, M. Katsav disposait toujours du droit de s'entretenir avec lui au sujet des faits qui lui sont reprochés, avant rédaction définitive de l'acte d'inculpation. Cette inculpation fait suite à au moins deux plaintes pour viol déposées par d'anciennes collaboratrices [1]. Le procureur général n'a pour le moment retenu qu'une plainte pour viol et trois pour harcèlement sexuel. Il est également reproché au président israélien, dont le rôle est essentiellement honorifique, de s'être rendu coupable d'obstruction à la justice, en raison de tentatives faites depuis l'éclatement du scandale, en octobre dernier.

Le président Katsav, pour le moment, n'envisage qu'une sorte de « mise en congé » de la présidence de l'État d'Israël, et devrait annoncer sa décision lors d'une conférence de presse dans la soirée de mercredi, mais il a déjà fait savoir à Mme Dalia Itzik, speaker de la Knesset, qu'il envasigeait de se déclarer « temporairement dans l'incapacité d'exercer ses fonctions ».

Tzipi Livni, vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et ministre de la Justice, donnée comme possible successeur d'Ehud Olmert en cas de démission prématurée de celui-ci, a ainsi estimé que, malgré la présomption d'innocence, le président Katsav ne serait pas dans la meilleure des positions pour assurer sa défense tant qu'il occupera ses fonctions actuelles.

Son collègue Yuli Tamir, ministre de l'Éducation, juge pour sa part difficile d'enseigner aux élèves le respect de l'institution présidentielle et de conserver dans chaque école le portrait officiel d'un président soupçonné de graves délits.

Le ministre de la Sécurité publique, Avi Dichter, a appelé pour sa part le président Katsav à ne pas se cacher d'errière une incapacité temporaire.

Parmi les parlementaires ayant appelé à la démission immédiate du président Katsav, on peut citer Yossi Beilin, leader du Meretz-Yachad (opposition de gauche),

Dans le même temps, au sein de la Knesset (le parlement monocaméral israélien), est organisée la collecte de signatures pour une pétition visant à démettre d'office le président. Il suffit de réunir au moins vingt signatures (sur les 120 membres de la Knesset) pour pouvoir lancer une procédure d’impeachment. La motion, déposée par la députée de Meretez-Yachad Zahava Gal-On, a réuni pour le moment trente signatures.

Dans l'éventualité d'une simple mise en congé temporaire volontaire du président Katsav, il semble que l'intérim de ses fonctions serait assuré par l'actuelle présidente de la Knesset, Dalia Itzik, de même qu'elle assurerait l'intérim en cas de démission volontaire ou d'empêchement voté par la Knesset, et ce jusqu'à l'élection d'un successeur. Mme Itzik, membre du Parti travailliste, semble en tout cas s'être préparée à toutes éventualités, puisqu'elle a annulé à la dernière minute un déplacement qu'elle devait entreprendre en Espagne ce mercredi.

Notes

Sources

Sources anglophones
Sources francophones
  • ((fr)) – Lefigaro.fr, avec AP, AFP et Reuters« Le président Katsav va être inculpé pour viol ». Lefigaro.fr, 23 janvier 2007.