La franchise de Dmitri Medvedev surprend les spécialistes américains

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Publié le 17 novembre 2008
Les experts américains qui ont rencontré le président russe Dmitri Medvedev samedi à Washington ne s'attendaient pas à des réponses aussi franches de sa part.

Dmitri Medvedev est intervenu samedi devant le Conseil des relations internationales, l'une des ONG les plus influentes de la capitale américaine, qui exerce une influence directe sur la politique étrangère américaine.

« Je travaille sur la Russie depuis longtemps et je ne m'attendais pas à ce que le président russe arrive ici et ait un discours aussi sincère sur tout ce qui se passe en Russie, sur les différends qui opposent nos deux pays », a déclaré après la rencontre le célèbre présentateur TV de NBC, Tim Brokaw, qui avait dirigé le second débat télévisé entre les candidats à la Maison Blanche.

Au cours de son intervention et des questions qui ont suivi, le chef de l'État russe a abordé pratiquement tous les problèmes importants. Il a évoqué la constitution russe et le déploiement du bouclier anti-missile américain en Europe, il a expliqué que la Russie n'avait pas l'intention de déployer ses missiles de théâtre dans l'enclave de Kaliningrad en premier, mais uniquement en tant que réponse au déploiement de l'ABM américain en Europe.

Le président du Conseil des relations internationales, Richard N. Haass, a lui-même été surpris par la sincérité du président russe.

« Il est toujours difficile de parler ouvertement devant des centaines de journalistes », a-t-il estimé, aussitôt après l'intervention de M. Medvedev

L'un des fondateurs et directeurs de la société de consulting Cambridge Energy Research Associates, Daniel Jurgen, a considéré pour sa part que Dmitri Medvedev s'était adressé aux journalistes et souhaitait qu'on le perçoive comme l'auteur du discours du 5 novembre, mais également comme un leader prêt au dialogue avec la nouvelle administration américaine.

« Je pense que ce que nous avons entendu du président, ce n'est pas un regard jeté derrière, mais devant vers les nouvelles relations avec la nouvelle administration américain », a-t-il dit.

M. Haass a pour sa part souligné que Moscou et Washington auraient beaucoup de mal à régler la question du bouclier anti-missile.

« La question est, la Russie pourra-t-elle aider les États-Unis à trouver une réponse au dossier nucléaire iranien. Si oui, alors la nécessité du l'ABM disparaîtra en partie », a-t-il expliqué, ajoutant que la question était de savoir si la Russie voulait ou non utiliser son influence sur l'Iran de façon constructive.

Le directeur du Conseil des relations internationales a en outre noté que le chef de l'État russe avait dit qu'il ne fallait « jamais dire jamais », s'agissant de la question de l'adhésion de la Russie à l'OTAN.

Selon lui, l'intervention de Dmitri Medvedev a constitué la première occasion pour les Américains de voir le nouveau président russe.

« C'est très important que nous ayons pu voir un président jeune, capable de parler de ses actes de président, c'est très important », a-t-il confié.

Selon le Tim Brokaw, la Russie et les États-Unis, proches par leur situation, doivent moins penser au déploiement d'armes et plus à l'amélioration de la vie quotidienne.

Il s'agit de « deux présidents jeunes, deux pays qui font actuellement face aux mêmes problèmes économiques et sociaux », a-t-il conclu.

Cet article reprend la totalité ou des extraits de la dépêche de l'agence de presse RIA Novosti intitulée
«  La franchise de Dmitri Medvedev surprend les spécialistes américains » datée du 16 novembre 2008.

Sources



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