Israël intercepte Marinette, la dernière embarcation de la Global Sumud Flotilla


Publié le 4 octobre 2025
Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2025, l’armée israélienne a achevé l’interception de la flottille humanitaire Global Sumud Flotilla, composée initialement d'environ 45 bateaux transportant plus de 450 militants, journalistes et personnalités internationales. Le dernier navire, Marinette, battant pavillon polonais, a été intercepté par les forces israéliennes à 42,5 milles nautiques des côtes de Gaza, marquant la fin de la plus grande tentative civile de briser le blocus maritime imposé à l’enclave palestinienne depuis 2009.
Depuis mercredi 1er octobre, la marine israélienne a systématiquement intercepté chaque embarcation de la flottille, détournant les navires et plaçant en détention leurs occupants. Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, 461 personnes ont été arrêtées, dont plus de 20 journalistes étrangers. Les autorités israéliennes affirment que tous les détenus sont « en bonne santé » et que les procédures de déportation sont en cours. Quatre citoyens italiens ont déjà été expulsés, et les autres le seront « dans les meilleurs délais ».
Les images diffusées en direct ont montré des soldats israéliens montant à bord des bateaux, parfois de manière musclée. Le capitaine australien du Marinette, identifié sous le prénom de Cameron, avait déclaré quelques heures avant l’interception : « Nous avons à bord des Turcs déterminés, une femme d’Oman et moi-même. Nous continuons notre route vers Gaza. ». Le navire, retardé par des problèmes mécaniques, était le dernier encore en mer après que la majorité de la flottille eut été stoppée entre mercredi et jeudi.
Reporters Sans Frontières (RSF) a vivement condamné l’arrestation des journalistes présents à bord, qualifiant ces actes de « violation grave du droit à l’information ». « Arrêter des professionnels des médias et les empêcher de couvrir une opération humanitaire d’une telle envergure est inacceptable », a déclaré Martin Roux, responsable du desk crise de RSF. L’organisation rappelle que la liberté de la presse doit être respectée, y compris en haute mer.
L’interception de la flottille a suscité une vague de condamnations. Le président colombien Gustavo Petro a annoncé l’expulsion des diplomates israéliens et la rupture de l’accord de libre-échange entre les deux pays. Plusieurs États européens (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Grèce, Irlande) ont appelé Israël à respecter les droits des militants détenus.
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU pour la Palestine, a qualifié ces interceptions d'« enlèvements illégaux » et dénoncé « les champs de mort israéliens à Gaza ». Le secrétaire général de la Fédération internationale des travailleurs des transports (ITF), Stephen Cotton, a rappelé qu'« attaquer des navires humanitaires non violents en eaux internationales est illégal ».
Les organisateurs de la flottille ont annoncé que plusieurs détenus avaient entamé une grève de la faim pour protester contre leur arrestation. La communauté internationale attend désormais une réaction officielle des Nations unies. La question de la légalité du blocus maritime israélien, déjà contestée par de nombreux juristes, est plus que jamais au cœur des débats.
Sources
[modifier | modifier le wikicode]- ((en)) – Alastair McCready, « Last boat in Gaza humanitarian flotilla intercepted by Israel ». Al Jazeera, 3 octobre 2025.
- ((en)) – Lorenzo Tondo, « Final boat of 42-strong pro-Palestinian flotilla intercepted by Israel ». The Guardian, 3 octobre 2025.
- 4 octobre 2025
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