Global Sumud Flotilla interceptée par Israël : tensions internationales et réactions vives
Publié le 1er octobre 2025

L'initiative maritime internationale Global Sumud Flotilla, menée par des organisations non gouvernementales, composée d’environ 45 bateaux et 500 militants, a été interceptée ce mercredi 1er octobre 2025 au soir par la marine israélienne, à environ 100 milles nautiques des côtes de la bande de Gaza. L’opération, qualifiée de « provocation » par Israël et de « mission pacifique » par les organisateurs, a suscité une vague de réactions internationales et de condamnations.
Une interception annoncée et contestée
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La Global Sumud Flotilla, partie d’Espagne et rejointe par des navires en Italie et en Tunisie, transportait des denrées alimentaires, des médicaments et des militants de plus de 40 pays, dont la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et Mandla Mandela, petit-fils de Nelson Mandela. Depuis plusieurs jours, la flottille dénonçait des « manœuvres d’intimidation » de la part de navires israéliens, notamment des brouillages de communication et des approches dangereuses.
Mercredi soir, les organisateurs ont annoncé sur les réseaux sociaux que plusieurs navires, dont l’Alma, le Sirius et l’Adara, avaient été « illégalement interceptés et abordés par les forces d’occupation israéliennes dans les eaux internationales ». Des vidéos diffusées en direct montraient des navires militaires israéliens encerclant les bateaux de la flottille, tandis que les communications étaient coupées.
Israël, de son côté, a confirmé avoir « sommé la flottille de changer de cap », disant qu’elle violait un « blocus naval légal » et approchait d’une « zone de combat active ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a réitéré son offre de transférer l’aide humanitaire « de manière pacifique » via des canaux sécurisés, notamment le port d’Ashdod.
Réactions internationales et tensions diplomatiques
[modifier | modifier le wikicode]L’interception a provoqué une volée de réactions de la part de plusieurs pays et organisations :
Turquie : Le ministère turc des Affaires étrangères a accusé Israël de commettre un « acte de terrorisme » et une « violation grave du droit international », mettant en danger la vie de civils innocents.
France : Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé Israël à « assurer la sécurité des participants » et à « garantir le droit à la protection consulaire ». Il a également rappelé que la France avait « formellement déconseillé » à ses ressortissants de participer à la flottille.
Italie et
Grèce : Les deux pays, qui avaient déployé des navires militaires pour escorter la flottille après des attaques par drones en septembre, ont appelé à éviter toute confrontation et à privilégier la voie diplomatique. La première ministre italienne, Giorgia Meloni, a critiqué la flottille, estimant qu’elle risquait de « saper les tentatives de paix ».
Espagne : Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé que les militants ne représentaient « ni un danger ni une menace pour Israël » et a appelé à leur protection.
Afrique du Sud : Le pays a demandé la « protection » de la flottille, soulignant l’importance de la sécurité des participants non armés.- L'ONU et Croix-Rouge : La Croix-Rouge a annoncé la suspension de ses activités dans la ville de Gaza en raison de l’intensification des opérations militaires israéliennes, tandis que l’Organisation des Nations unies a rappelé l’urgence humanitaire dans l’enclave.
L’interception de la flottille intervient dans un contexte de crise humanitaire aiguë à Gaza. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 66 000 personnes ont été tuées depuis le début de la guerre en octobre 2023, et la famine touche des centaines de milliers de civils. La Croix-Rouge a dénoncé des « conditions humanitaires effroyables » et la suspension de ses activités en raison des combats.
La flottille, qui se présentait comme une initiative citoyenne et non violente, visait à briser symboliquement le blocus israélien et à attirer l’attention sur la situation à Gaza. Ses organisateurs ont rejeté les propositions israéliennes de déposer l’aide à Chypre ou en Israël.
L’interception de la flottille survient alors que la communauté internationale attend la réponse du Hamas au plan de paix proposé par Donald Trump, qui prévoit un cessez-le-feu immédiat et la libération d’otages en échange de prisonniers palestiniens. Le Hamas, qui a jusqu’à vendredi ou samedi pour répondre, a dénoncé un plan « imposé » et une « reddition ».
Les militants interceptés devraient être conduits vers le port d’Ashdod, où ils risquent d’être déportés, comme lors des précédentes interceptions de flottilles. Plusieurs pays, dont la France, ont annoncé se tenir prêts à assurer la protection consulaire de leurs ressortissants.
Sources
[modifier | modifier le wikicode]- ((en)) – Nathan Williams, « Activists say Gaza flotilla circled by Israeli warship ». BBC News, 1 octobre 2025.
- ((en)) – « Gaza latest: 'Military personnel have boarded our ships', says aid flotilla ». Sky News, 1 octobre 2025.
- ((fr)) – Ramzy Bensaadi, Dorian Jullien et Cécile Bouanchaud, « EN DIRECT, Gaza : la flottille humanitaire Global Sumud est en cours d’arraisonnement par Israël, confirme Jean-Noël Barrot ». Le Monde, 1 octobre 2025.
- ((en)) – « Flotilla Bound for Gaza Reports it is Being Intercepted ». maritime-executive.com, 1 octobre 2025.
- 1er octobre 2025
- Article publié
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