Gilets jaunes : vendredi 25 janvier 2019

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Publié le 25 janvier 2018
Cette journée des « Gilets jaunes » du vendredi 25 janvier 2019 est la 70ème journée qui fait suite à la journée du 24 décembre, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

Le journaliste David Dufresne dénombre, au 25 janvier 2019, 152 blessures à la tête, 17 éborgnés et quatre mains arrachées.

Le journal Le Parisien a affirmé que Gabriel, 21 ans, qui a eu la main soufflée par l’explosion d’une grenade GLI-F4 lors de l'acte 2 (24 novembre), a été abandonné par ses assurances car dans les contrats des assurances et des complémentaires santé, les blessures causées lors des manifestations ne sont souvent pas prises en charge.

Dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25, aux alentours de minuit, à Varaville, le radar sur la D27 a été incendié dans la nuit, tout comme celui de la D7 (axe Douvres-la-Délivrande / Caen) à Matthieu.

Le site internet de Maître Sven Rauline signale que le grand nombre de radars vandalisés se trouve en « périphérie » des villes (campagne) tandis que les radars « urbains semblent » être en grande majorité épargnés.

D'après BFM, quotidiennement, moins de 1000 Gilets jaunes se rendraient encore sur les ronds-points.

Le baromètre Odoxa confirme une remonté de la popularité à 30 % (+3) du président de la République rattrapant son Premier ministre à 32 % (+1) pour Edouard Philippe et une baisse du soutien au mouvement des Gilets jaunes où 49 % souhaitent qu'il s’arrête :

  • mesures de gauche en décembre pour les petits revenus (prime d'activité, heures sup défiscalisées);
  • mesures de droite en janvier (loi anticasseurs, intégration du sujet immigration dans le débat).

À Cherbourg-en-Cotentin, une gendarme en civil a reçu plusieurs gifles de la part d'un Gilet jaune sur le Rond-Point des Marettes.

À Lorient, ce matin, des Gilets jaunes et la CGT ont réalisé une action ensemble au Pôle Emploi Marine pour dénoncer « le flicage des chômeurs » .

À Saint-Avold, les Gilets jaunes irréductibles se maintiennent dans une baraque de chantier électrifiée par Energis située sur le parking de Leader Price (terrain privé). Mais la clientèle déserte la zone, surtout le samedi, jour de forte mobilisation des Gilets jaunes.

À Bourges, l’appel à la manifestation place Séraucourt a été retiré de la page Facebook « Blocage national dans le Cher ». L’événement s’intitulait « Les Gaulois envahissent le centre de la France » .

La préfecture du Finistère a interdit la chaîne humaine finistérienne au départ de Châteaulin.

À Albert, désapprouvant que des automobilistes aient été contraint de participer financièrement à une cagnotte des Gilets jaunes ont quitté le mouvement en dénonçant un racket.

À Clermont-Ferrand, certaines doléances des Gilets jaunes divisent notamment sur la question de la régularisation de tous les sans-papiers, le différentiel est favorable de peu au OUI (72) face au NON (60), mais un tiers (63) des personnes n'ont pas d'avis. La prise en compte des besoins des gens du voyage ne fait pas non plus l'unanimité. Concernant la fin de vie (euthanasie), 143 sont pour, 8 sont contre et 44 ne se prononcent pas.

Au hameau d’Etouvans, à La Raydans (Doubs), le passage de 70 à 50 km/h de la RD 126 sur 800 mètres ne passe pas : le maire d’Étouvans a reçu une lettre d’insultes d'un Gilet jaune et les automobilistes mécontents klaxonnent intempestivement dans la portion limitée avec le reparamétrage du radar.

À Orange, les Gilets jaunes ont installé une caravane sur le terrain qu'ils ont déboisé il y a quelques jours en contrebas du rond-point de l'Avion.

À Castelnaudary, les Gilets jaunes pourraient être expulsés du rond-point.

À Saint-René, les Gilets jaunes briochins délogés de Brézillet, ont un nouveau QG rue de Brest.

À Nogent-le-Rotrou, les Gilets jaunes de Nogent-le-Rotrou qui occupent le rond-point Michel-Hoguet, près du McDonald’s, et l’Union locale de la CGT ont prévu d'organiser une nouvelle manifestation, demain samedi à Nogent-le-Rotrou.

À Margon, les Gilets jaunes qui occupent le rond-point de la D 923 vont demain samedi se mobiliser sur Paris, pour l’acte XI des Gilets jaunes et la "Nuit jaune". Il n'y a pas de syndicat, on n'en veut pas car ils n'ont pas été capables de se mettre avec nous en appelant les routiers à la grève.

À Montargis, les trois Gilets jaunes du rond-point Tournebride à Bray-Saint-Aignan ont été condamnés pour avoir incendié la mairie de Bonnée (Loiret, les dégâts sont estimés à 154.000 euros), dans la nuit du 19 au 20 décembre, ainsi qu'un radar automatique des Bordes :

  • 21 ans : dix-huit mois de prison, dont quatre mois fermes ;
  • 31 ans et 38 ans : dix-huit mois, dont huit mois de prison ferme et immédiatement incarcérés.

Le procureur de la République Loïc Abrial avait réclamé des "sanctions exemplaires". Pour soutenir leurs camarades, tout en déplorant ce vandalisme, une poignée de Gilets jaunes du rond-point de Bray-Saint-Aignan a assisté au procès comme Sylvie, qui refuse de donner son nom « parce qu'on vit dans une dictature ».

À Nîmes (Gard), un restaurateur vient de lancer l'hamburger « Gilles et John » aux Oignons « de l’Élysée » et à la sauce « lacrymogène ».

À Paris, depuis les violences qui ont émaillé les manifestations parisiennes, les commerçants recourent de plus en plus à des agents de sécurité, une mesure que toutes les enseignes ne peuvent se payer. Le coût moyen d’un vigile est de 200 euros hors taxes pour une journée.

À Paris, le site « Info Circulation / Radar 60 » a publié une vidéo sur l'opération escargot sur le périphérique parisien par des VTC et des Gilets jaunes.

À Clermont-Ferrand, entre 12 et 13 heures, des Gilets jaunes et des Gilets rouges de la CGT de Michelin ont montré, par un rassemblement devant Michelin aux Carmes qu'ils portent quelques revendications communes.

Sur son site internet YouTube Le Vent Se Lève, Salomé Saqué, étudiante lyonnaise en science politique, a dénoncé le jugement lourd des juges qui ont condamné entre autre une personne à 6 mois de prison ferme pour avoir appelé sur Facebook a rejoindre le blocage d'une raffinerie.

À Bordeaux, une quinzaine de photographes bordelais ont alerté le préfet après des violences policières lors des manifestations des Gilets jaunes.

À Marseille, l’homme âgé de 54 ans qui avait porté un coup de poing mercredi à un commissaire de police à La Ciotat a été condamné a deux ans de prison ferme. Le procureur avait requis une peine de trois ans de prison.

À Flers (Orne), des Gilets jaunes ont eu la mauvaise surprise de recevoir cette semaine un avis de contravention de 135 € pour « stationnement très gênant » sur un trottoir au rond-point de la route de Domfront de la zone d’activités des Grands-Champs : des policiers étaient venus nous parler sympathiquement et finalement, « ils en ont profité pour nous verbaliser ».

Auprès de BFM Tech, Cyril Lage, PDG de Cap Collectif, a affirmé vouloir aider à résoudre la crise. La plateforme des Gilets jaunes “www.le-vrai-debat.fr” ouvrira le lundi 28 janvier.

À Valence (Drôme), un Gilet jaune a été écroué et trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire pour avoir projeté de détruire un péage dans la Drôme et de s’en prendre aux forces de l’ordre le samedi 2 février. Ces quatre hommes, âgés de 35 à 46 ans, de la région de Montélimar, se sont présentés comme des Gilets jaunes. Sept autres personnes ont été remises en liberté.

Sur RMC, invité de Jean-Jacques Bourdin ce matin, le secrétaire d'État chargé au Numérique a tancé l'attitude "irresponsable" d'Eric Drouet.

Auprès du Parisien, Bernard Tapie a affirmé ne pas financer les Gilets jaunes qui « n’ont pas besoin de sponsors ».

Auprès de Franceinfo le ministère de l'Intérieur a affirmé qu'"à aucun moment, il n'a été constitué d'un fichier 'Gilets jaunes'. Un tel fichier n'existe pas". En revanche, certains Gilets jaunes figurent au fichier PASP (prévention des atteintes à la sécurité publique) qui concerne 49 014 "personnes susceptibles d’être impliquées dans des actions de violences collectives" et dans lequel figure : état-civil, profession, signes physiques distinctifs, passé judiciaire, relations personnelles et matrimoniales, activités politiques, religieuses ou syndicales, ce que confirme la Cnil à Franceinfo.

À Bayonne, un propriétaire a prêté gracieusement aux Gilets jaunes sa propriété avec une maison abandonnée, en périphérie de la ville.

À Paris, suite à la demande de la Ligue des droits de l’homme (LDH) de suspendre l’usage du lanceur de balles de défense dans les prochaines manifestations de Gilets jaunes le tribunal administratif a refusé en invoquant notamment l’expérimentation samedi par les forces de l’ordre de caméras destinées à filmer les tirs.

Lors d'une conférence de presse dans l'après-midi, le Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a confirmé l'expérimentation demain samedi de l'utilisation de "caméras-piétons" sur les officiers avec LBD.

Sur LCI, la présidente du CNDP (Commission nationale du débat public), Chantal Jouanno, a affirmé que le débat est faussé.

À Mamers, les Gilets jaunes sont toujours présents au rond-point d’Intermarché, tous les jours, de 9 h 30 à 18 h 30, sauf le dimanche car la fatigue se fait sentir et il faut bien « se reposer et retrouver sa famille ».

À Fleury-sur-Andelle dans l’Eure, puisque l’arrêté du préfet interdit au Gilets jaune de réinvestir le rond-point du Val aux Biches (Carrefour Market), ils ont délaissé leur quartier général, situé quelques kilomètres plus haut à Grainville-Val d’Orger, pour investir le rond-point de la Bellevue situé au pied de la côte de Grainville, à Fleury-sur-Andelle.

À Verneuil-sur-Avre, les Gilets jaunes ont interpelé la députée Séverine Gipson, sur les blessés par des tirs de flash-ball ou de grenades lors des manifestations, celle-ci leur a rétorqué qu'il y'en a aussi des blessés chez les agents de l'ordre.

À Besançon, trois Gilets jaunes ont été condamnés pour violences, outrages et rébellion qui ont eu lieu le 15 décembre dernier :

  • une mère de famille de 46 ans qui avait depuis été placée en détention provisoire a été « libérée » malgré avoir écopé de trois mois de prison avec sursis;
  • un chauffeur de bus a écopé d'une amende de 3000 euros ainsi qu'une obligation de régler une note de 150 euros de dommages et intérêt pour deux policiers.

Sur Europe 1, Yves de Gaulle, petit-fils du général de Gaulle, a rappelé qu’entre 1958 et 1969, les Français ont été appelés à voter dix fois, soit une fois par an environ. Aujourd'hui, on vote tous les cinq ans... et après on est complètement écarté de toute participation à la vie publique.

Le journal Libération a interviewé des Gilets jaunes à Le Luc (Var) : pour Jo, avec le traité de Maastricht « les gens pensaient avoir du boulot, mais en fait, l’Europe a tout bouffé ». Avec la concurrence étrangère, « nos fermiers, nos agriculteurs se tuent, et nous, on ramène de la viande de l’étranger ». Sa voisine, Katia, a « évité d’avoir des enfants », faute de moyens : « tous les chauffeurs que l’on voit aujourd’hui sont étrangers : Yougoslaves, Roumains, Bulgares. Ils roulent un mois entier, ils sont pas lavés, on comprend rien à ce qu’ils disent. On ne lâche rien, on n’a plus rien à perdre, et si on ne gagne pas, ce sera la guerre civile ».

À Besançon, les “blouses blanches” du CHU Jean Minjoz se sont retrouvés près du centre hospitalier pour dénoncer la dégradation des conditions de travail à l'hôpital et appeler à rejoindre demain samedi le mouvement des Gilets jaunes.

À Soissons, trois déclarations de manifestation des Gilets jaunes auraient été refusée.

Le chaine Break News TV sur YouTube a publiée un extrait de l'émission L'Heure des Pros sur Cnews, dans laquelle le présentateur Pascal Praud a affirmé au début ne jamais s'être fait prendre au radar puis affirme que quand il reçoit des PV comme tout le monde il voit 97 retenu à 92 km/h donc voila, ce à quoi le président de l’association 40 millions d’automobilistes, Pierre Chasseray lui a répondu que cette marge de pondération est une marge d'erreur matériel qui n'est pas une marge de tolérance. 60% de radar en moins, on sait que le nombre de gens qui roulent plus vite « explose » mais le chiffre sur le nombre d'accidents n'a pas encore était donné.

Dans la soirée, à l’occasion d’une réunion du grand débat dans les Yvelines, le Premier ministre Edouard Philippe a lâché : « Le RIC, ça me hérisse ». Je ne suis pas pour le RIC. Si on fait ça, on rentre dans une mécanique qui est terrible.

Le tribunal administratif de Paris a reconnu que les LBD avaient causé des blessures graves chez 33 personnes, mais a estimé que les instructions données par le ministère de l'Intérieur et la préfecture de police écartaient les risques d'excès et la nécessité d'une interdiction à Paris.

À Toulouse, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés ce soir devant la prison de Toulouse en soutien aux Gilets jaunes incarcérés.

À Nancy, durant une conférence le préfet de Meurthe-et-Moselle a demandé à l’État plus de moyens pour assurer le maintien de l'ordre dont des canons à eau.

À Nice, deux actions Gilets jaunes ont été réalisé ce soir :

  • au rond-point de Saint-Isidore une dizaine de Gilets jaunes ont gonflé des ballons jaunes en hommage "aux 13 Gilets jaunes décédés depuis le 17 novembre", selon l’une des « rebelles » actuellement sur le rond-point;
  • sur le boulevard de Riquier, devant l’immeuble de Vinci depuis 7 ans, une quinzaine de Gilets jaunes demande pourquoi il n'a toujours pas construit les logements pour étudiants promis.

À la maison des associations de Bagnoles, le Gilet jaune Jérôme Jackel a sommé la présidente LFI du Gard, Geneviève Sabathé, de quitter le mouvement : « de toute façon j’ai les Européennes à lancer en tant que France insoumise, ce qui n’est pas compatible avec les Gilets jaunes puisqu’ils ont eux aussi une liste ».

Le Figaro a publié un article sur François-Bernard Huyghe et Damien Liccia qui ont publié « Dans la tête des Gilets jaunes » qui dénoncent le pouvoir culturel des « bobos » déracinés qui - pour parodier Rousseau- aiment les Tartares LGBT pour être dispensés d'aimer leur voisin.

Dans Actu.fr, des Bretons revenus des manifestations parisiennes ont témoigné, notamment Jean-Paul, de Gomené, 36 ans a affirmé : « les CRS ont chargé les gens pacifiques et ont laissé faire les casseurs ».

De 20h30 à 22h30, à Dunkerque (Nord), 400 « Gilets jaunes » ont défilé pour une « marche nocturne citoyenne et pacifiste ».« Peuple brise tes chaînes, stop à la dictature financière », pouvait-on lire sur la banderole. Trois interpellations ont eu lieu. Après avoir entendu des discours haineux et violents, une Gilet jaune a brûlé son gilet jaune et quitté le mouvement.

Vers 21h30, à Brest, ivre et armé d’un couteau de chasse, un homme de 41 ans a voulu en découdre avec des Gilets jaunes du campement du port, route du Vieux-Saint-Marc. Les Gilets jaunes ont alerté la police qui ont arrêté l'individu.

À 22h30 sur C8, une émission spéciale de "Touche pas à mon poste" a été co-présentée par Cyril Hanouna, et la sarthoise Marlène Schiappa, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations qui a affirmé : "on est aussi dans un pays, pardon, je vais le dire, je suis désolée, la France est un pays qui aime se plaindre".

Schiappa a approuvé la création de la "BAD" (brigade anti-discrimination) de l'ex candidat à la présidentielle Benoît Hamon, pour appliquer la loi : "des gens assermentés, qui vont se faire passer pour des employés, pour des personnes qui vont en boîte, qui vont prendre un logement", lesquels surprendraient en flagrant délit les auteurs de discriminations. On ne la passe pas au vote, créons-la à dit Schiappa.

L'émission spéciale a été consacrée au mouvement des Gilets jaunes. Parmi les invités, Katia Scherrer, une habitante de Legé, et "street medic" qui envisage de figurer sur la liste d'Ingrid Levavasseur aux élections européennes. Elle approuve la plateforme www.noos-citoyens.fr qui vient d'être lancée et qui permettra à chaque citoyen d'exprimer une revendication.

Vers 22h30, à Baillargues, une dizaine de Gilets jaunes a démonté les barrières et tourné les caméras de vidéo-surveillance du péage de Baillargues. Les vigiles sont intervenus en nombre et les Gilets jaunes sont repartis en repassant par le grillage qu'ils avaient découpé pour entrer.  Aucun dégât n'est à déplorer, seulement de la maintenance pour remettre en état.

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