Gilets jaunes : samedi 23 février 2019

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Publié le 23 février 2019
Cette 99e journée des « Gilets jaunes » du samedi 23 février 2019 a été promue sous l’appellation acte XV pour faire suite à l'acte XIV (samedi 16 février) et tout au début, l'acte I (samedi 17 novembre 2018). Le mouvement ne s'arrête pas pour autant en semaine en province où le mouvement qui se tasse reste quotidiennement plus suivi qu'à Paris, en France.

Malgré que le nombre de personnes impliquées a ré-augmenté, cette journée est encore une réussite pour l’exécutif, car les violences en France sont toujours en baisse par rapport à la semaine dernière. Les lieux de rassemblements ont été deux fois plus nombreux que pour l’acte XIV.

Au total, cette journée a rassemblé selon le ministère de l'Intérieur, 46 600 (+5100) participants en France et 113 392 selon le collectif le Nombre jaune et à 200 000 pour le syndicat France Police-Policiers en colère.

Le journal Le Telegramme a publié un portrait du Gilet jaune Maxime Nicolle.

Pour le philosophe Charles Rojzman, les Gilets jaunes avaient une "revendication d’ordre sociale et économique" puis "petit à petit, ils ont été infiltrés" par une "alliance" entre l’« extrême droite d’inspiration nazi » (autour d’Alain Soral notamment), « une extrême gauche très antisioniste » et anticapitaliste et des islamistes.

À Paris

Alors que Paris a commencé son premier jour de vacances scolaire, la capitale a connu l’une de ses manifestations de Gilets jaunes les plus pacifiques (quasiment sans heurt, ni casse) depuis le 17 novembre 2018, alors même que l’affluence est de nouveau en hausse selon les chiffres du ministère de l'intérieur : 5 800 manifestants pour la "marche dans les beaux quartiers" qui a regroupé deux défilés sur le même trajet, déclarés en préfecture. Trois rassemblements Gilets jaunes ont également été déclarés en préfecture.

Débuté entre 12h00 et 13h00 sur la place Charles de Gaulle, point de rassemblement de la mobilisation parisienne chaque week-end, le défilé principal est parti vers le Trocadéro via l’Opéra, puis le Louvre. Des pancartes affichaient « Macron rend le pognon » ou « Macron, démission ».

Vers 17h00, place du Trocadéro, les manifestants commencent à se disperser contrairement à d'autres qui refusent de partir. Des pavés ont été enlevés pour être utilisés comme projectiles. La police a répliqué avec des grenades lacrymogènes et de désencerclement pour disperser les manifestants. Alors que deux personnes sont interpelées, une agent de police a reçu un « cacatov » (« puputov » en Espagnol) : un jet d’excréments sous forme liquide dans un bocal de la taille d’une bouteille d’1 ou 2 litres, qui contenait de la crotte de chien mélangée à de l’eau. Un policier de la BAC a été surpris en train de viser des manifestants à la tête. Au total, vingt-huit personnes ont été interpellées et deux manifestants ont été blessés en situation d’”urgence relative”, dont un « street medic ».

Outre le dispositif de sécurité protégeant les institutions (Elysée, ministère de l’Intérieur, Sénat et Assemblée, etc.), les forces de police étaient déployées en nombre aux abords et à l’intérieur du Salon de l’agriculture, où Éric Drouet est passé dans la matinée. Au Salon de l'agriculture, le président Emmanuel Macron y est resté 14h, de 9h à 23h. À son arrivé, le président a été hué, avant de s'offrir un bain de foule dans une ambiance globalement chaleureuse. Il a dit à un retraité vivant avec 690 euros par mois, qu'il est en dessous du minimum vieillesse car il ne l'avait pas demandé : « vous n'avez pas demandez vos droit, on va le faire » a t-il dit.

En région

À Bordeaux, au moins 4000 personnes ont manifesté derrière une grande banderole « Nous n’avons pas d’armes, vous n’avez pas d’âme ». Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau et gaz lacrymogènes sur des manifestants qui leur jetaient des projectiles devant l’hôtel de ville, avant de charger pour les repousser. Cinq personnes ont été placées en garde à vue “pour jets de projectiles sur les forces de l’ordre, détention de matériel offensif, d’artifices et de munitions”.

À Chambord, plus d'un millier de Gilets jaunes ont participé à un pique-nique géant devant le château de Chambord organisé en coordination avec la mairie et les gestionnaires du château. La Gilet jaune Priscillia Ludosky était présente aux côtés de Charles-Emmanuel de Bourbon Parme, descendant de Louis XIV. Après avoir dénoncé l’enfer fiscal français, il a déclaré que « les Gilets jaunes aiment la France, aiment leur histoire sans être les pillards que nous voyons dans nos villes ».

À Clermont-Ferrand, la manifestation a réuni 2.500 selon la préfecture et 5.000 à 6.000 personnes selon les organisateurs qui avaient prévu leur propre dispositif de sécurité de « Gilets blancs ». Les premiers tirs de grenades de gaz lacrymogène ont éclaté aux abords du palais de justice. Le cortège s'est disloqué en fin de journée. Entre 50 et 100 individus ont dégradé une douzaine de commerces et jeté des projectiles sur les agents de police. Parmi eux, des groupuscules venus de "d'Allemagne et d'Italie". Des affrontements ont eu lieu entre une trentaine de Gilets jaunes et les CRS qui ont tiré au LBD. Cinq personnes ont été blessées, dont l’une au pied. Au total, 37 personnes ont été interpellées, donnant lieu à 22 gardes à vue. Des armes dont certaines par destination (boules de pétanque, batte de baseball, pied de biche, pistolet d’alarme, poignée à impulsion électrique, etc.) ont été confisquées.

À Epinal, 1600 personnes ont manifesté, les grilles de la préfecture ont été arrachées et des vitres cassées.

À Grenoble, la manifestation a rassemblé 200 personnes selon les services de police, 400 selon les organisateurs. Deux manifestants ont été arrêtés, un pour avoir a été trouvé en possession de deux couteaux et un adolescent de 17 ans pour avoir lancé une bouteille de verre remplie d’un mélange à base d’acide chlorhydrique sur des policiers. Julien Terrier, porte-parole des Gilets jaunes à Grenoble, a été placé en gav pour avoir lancé une opération de péage gratuit sur une autoroute.

À Guéret, au rond-point Pompidou, les vitres des fenêtres de la cabane des Gilets jaunes ont été détruites.

À Lille, entre 1.000 et 2.000 Gilets jaunes et au moins 1.700 (selon les organisateurs) ont manifesté en scandant « Lille debout, soulève-toi », La Marseillaise, « Macron démission » ou encore « la police déteste tout le monde » en passant devant les cordons de CRS. Sur les pancartes, on pouvait lire « Frexit », « Politicards tous des tocards, smicards au pouvoir, smic à 1850 euros net », « sans nature pas de vie, cessons de la massacrer », « et si on n’avait rien d’autre à faire que d’être ensemble ? ». Le Gilets jaune Alexandre Chantry, a animé la tête du défilé, libéré après « 23 heures » de garde à vue. Le défilé, qui s’est scindé en deux, s’est déroulé dans le calme, malgré des jets de canettes d’un côté et grenades de gaz lacrymogènes de l’autre. La police a interpellé sept personnes.

À Lyon, 1000 personnes ont défilé dans le calme, en affrontant régulièrement les forces de l’ordre, ciblées par des jets de pavés et de projectiles. Des casseurs ont mis le feu à des poubelles, dégradé du matériel urbain et détruit des vitrines, dont celle d’une agence de la Banque populaire. Un véhicule de police situé devant les locaux de la Police aux frontières, au 92 rue de la Part-Dieu, a été entièrement vandalisé. Vingt-quatre interpellations ont eu lieu.

Au Mans, le député lfi François Ruffin a défilé aux côtés des Gilets jaunes.

À Marseille, mille personnes (selon la préfecture) ont défilé depuis la Canebière, sans incident.

À Metz, un Gilet jaune a insulté la police.

À Montceau-les-Mines, la caravane des Gilets jaunes du Magny a été vandalisée dans la nuit de vendredi à samedi.

À Montpellier, 2.500 de manifestants ont défilé. De violents affrontements ont opposé des membres de l’extrême gauche aux policiers et gendarmes. Des Gilets jaunes ont empêché le saccage d'un McDo. Les forces de l’ordre ont alors dispersé les manifestants à l’aide d’un canon à eau et de bombes lacrymogènes. Quatre policiers ont été blessés et sept personnes interpellées.

À Poitiers, trois Gilets jaunes dont un retraité de 75 ans ont été placés en garde à vue. Le retraité est soupçonné d'avoir insulté, outragé et même tenté d'intimider des policiers, refusant de décliner son identité lors de sa garde à vue. Les deux autres hommes ont été interpellés pour entrave à la circulation.

À Quimper, un automobiliste n'ayant donné une pièce à trois Gilets jaunes, a été insulté.

À Rennes, le cortège de 2.000 manifestants a été séparé en deux par les forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, dans une ambiance tendue, émaillée de dégradations : vitrines de banques et d’enseignes immobilières brisées, tags, feux de poubelles et jets de projectiles : bouteilles en verre, pavés, pétards cloutés, boules de pétanques ou encore bouteilles de javel. Les forces de l’ordre ont riposté avec des gaz lacrymogène et des grenades de désencerclement. Huit fonctionnaires de police ont été blessés – touchés par des jets de projectiles –, ainsi que quatre manifestants, tous blessés légers. Les street-medics ont fait état de six manifestants touchés aux jambes par des tirs de LDB. La préfecture a fait état de 26 interpellations, notamment pour des jets de projectile ou pour port d’arme.

À Saint Pierre et Miquelon, une vingtaine de Gilets jaunes s'est réunie sur la place du Général-de-Gaulle pour la première fois.

À Saint-Vaury, un cabane du rond-point des "Valériens Réfractaires" a été dégradée par le feu dans la nuit de samedi à dimanche.

À Strasbourg, cinq personnes ont été interpellées en marge de la manifestation, l'une d'entre elles pour un jet de mortier sur les CRS et les quatre autres personnes pour jets de projectile, outrage et rébellion.

À Toulon, deux Gilets jaunes soupçonnés d’avoir envisagé de placer des jerrycans d’essence en feu dans une voiture à l'encontre de la préfecture, ont été arrêtés.

À Toulouse, plusieurs milliers de personnes ont défilé en scandant « On n’est pas fatigué », « Toulouse Toulouse soulève-toi », ou encore « Emmanuel Macron on vient te chercher chez toi » ainsi qu'en taguant notamment le tribunal de grande instance et des devantures de magasin. Des projectiles et des cocktails molotov ont été jeté en direction des forces de l’ordre qui ont tiré des salves de grenades lacrymogènes vers les manifestants qui se sont éparpillés dans les rues adjacentes. Les CRS ont aussi fait usage d’une autopompe à aquacanon. Rue Labeda, pour une raison non communiquée, alors qu'un groupe de CRS tenait un barrage, un CRS a donné un coup de tête casqué à un autre CRS. Les deux individus ont aussitôt été séparés par leurs collègues devant des Gilets Jaunes ébahis. Une enquête interne a été ouverte pour en déterminer les circonstances, en fonction du résultat, des sanctions seront prises. La Préfecture a comptabilisé 3 blessés légers parmi les membres des forces de l’ordre et 5 personnes interpellées.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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