Gilets jaunes : mardi 15 janvier 2019

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Publié le 15 janvier 2019
Cette journée des « Gilets jaunes » du mardi 15 janvier 2019 est la 60ème journée qui fait suite à la journée du 14 janvier, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2019.

Le site internet « Le Grand Débat National » est ouvert en ligne.

À l'exception de l'arrêté préfectoral d'interdiction de manifestation à Grand-Bourgtheroulde, le tribunal administratif de Rouen a annulé tous les autres arrêtés pris par le préfet de l’Eure, Thierry Coudert, qui interdisait les manifestations dans 22 communes du département :

  • par leur ampleur géographique, ces mesures  constituent une atteinte aux intérêts des requérants;
  • aucun fait permet de considérer que la mesure soit la seule envisageable.

La nouvelle à peine tombée, les Gilets jaunes ont à nouveau pris place sans action de blocage.

À Gasny et Grand Bourgtheroulde

Dès minuit et demi, des Gilets jaunes sont arrivés à Grand Bourgtheroulde (Eure), certains venant de Chartres ou de Paris.

Dès la nuit, cinq Gilets jaunes venus de Bernay, ont passé la nuit dans une voiture pour ne pas se « faire bloquer par les flics ce matin ».

Vers 9h00, une dizaine d'escadrons de gendarmerie mobile, sept compagnies de CRS et près de 300 gendarmes des unités territoriales limitent la circulation à Grand Bourgtheroulde, les fourgonnettes de gendarmes étaient nombreuses dans les bois entourant cette petite commune de 3.700 habitants.

Les Gilets Jaunes ont reçu l’ordre de retirer leur gilet sous peine de « 135 euros d’amende ». Les pièces d’identités ont été pris en photo par les gendarmes.

Dans la boulangerie voisine, les Gilets jaunes croisent les gendarmes :
- « Vous arrivez de Rouen ? » interroge un Gilet jaune ;
- « Oui, j'y étais samedi, et vous ? » ;
- « On a dû se croiser alors, dans le brouillard des lacrymo ».
Un ancien patron de restaurant affirme qu'il ne vote plus depuis Chirac.

Vers 10h31, BFMtv a interviewé une Gilet jaune qui a affirmé « à un moment donné, ce n'est pas le Gilet jaune qui compte, c'est le fait qu'il y ait beaucoup d'humains sur la planète. Les humains demandent la parole. On est 99% d'humains sur terre. A ma connaissance, je dénombre 1% d'extraterrestres qui détenaient...», avant d'être interrompue par la journaliste : « Qu'est-ce que vous voudriez lui dire à Emmanuel Macron ? » et qu'elle puisse terminer que [1% d'E.T. détenaient...] ...plus que les 99% restant, surnommant les ultra-riches « E.-T.», ce qui sera expliqué dans le journal Libération.

D'après Acrimed, réagissant à l'interview par BFMtv de la Gilet jaune, Xavier Allain, le rédacteur en chef de RMCinfo a twitté : « "On est 99% d'humains sur Terre. J'ai entendu parler d'1% d'extraterrestre" », il a depuis supprimé son twitte. Réagissant au twitte de Xavier Allain sur les 99% humains 1% d'extraterrestre, Jean Quatremer, le correspondant de Libération à Bruxelles a twitté : « Les cons sont lâchés ».

Dans "C à vous" sur France 5, le journaliste Maxime Switek a montré la vidéo de la Gilet jaune qui a évoqué les "extraterrestres" sur BFMTV. La journaliste Charline Vanhoenacker a affirmé : "c'est l'électorat de Cheminade, On en tient une". Le journaliste Patrick Cohen a pris la défense de la Gilet jaune : "En même temps pour être honnête, on ne sait pas bien ce qu'elle voulait dire. Peut-être que ça avait du sens, la phrase est coupée", avant que l'humoriste de France Inter et Sonia Devillers réagissent à ses propos.

Dans la matinée, à Gasny (Eure), pendant le conseil municipal, devant les élus, le chef de l’État Emmanuel Macron a affirmé que « les personnes en situation de pauvreté, on va davantage les responsabiliser, car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent ». « Je ne veux pas dire que les Gilets jaunes est un mouvement social d’un nouveau type, qu’on va attendre qu’il se fatigue et la vie reprendra son cours (...) Mais c’est une chance pour qu’on puisse réagir plus fort et plus profondément ».

Le député apparenté PS Régis Juanico a twitté : "Après les "illettrés de Gad", "les cyniques et les fainéants", "le pognon de dingue des minima sociaux", "les Gaulois réfractaires au changement", "les gens qui ne sont rien", voici "les pauvres qui déconnent...".

Entre 13 heures et 14h30, à la mairie de Grand Bourgtheroulde, Emmanuelle Wargon, copilote du Grand Débat, a reçu successivement, deux délégations de six Gilets jaunes, dont une délégation du giratoire de Brionne, rebaptisé « rond-point des braves », à quelques kilomètres de là.

Les Gilets jaunes sont entrés dans la mairie sous les huées d'autres Gilets jaunes qui en les voyant passer les cordons de sécurité hurlaient : « collabos ! ».

Face à la ministre, la Gilet jaune Ingrid Levavasseur a demandé une baisse de la TVA sur les fruits et légumes. Le Gilet jaune Laurent Ricordeau a estimé « qu’il y avait d’autres personnes à taxer, alors que l’on donne 50 milliards à l’Afrique ». Interrogé par la ministre, il n’avait pas su préciser ce que représentait ce chiffre. Le montant global de l’aide publique au développement français (pas seulement vers l’Afrique) est cinq fois inférieur.

Le passage du député LaREM Bruno Questel, auquel les Gilets jaunes démentent avoir menacé, a entraîné un tombereau d’insultes. Un des manifestants arborait l'image "Liberté, égalité, flashball" sur une affiche grand format.

Selon RTL, le président Emmanuel Macron a choisi la ville de Grand Bourgtheroulde pour le lancement du Grand Débat car cette ville est près de « l’autoroute », et il n’aura à franchir que deux ou trois rond-points qui ne sont pas occupés par des Gilets jaunes.

Le journal Le Point a relaté que certains maires ont mal réagit quand on leur a demandé « une question en lien avec les Gilets jaunes », comme Alain Lenormand, vice-président de la communauté urbaine d’Alençon qui a répondu : « hors de question ! Je suis le représentant des maires, pas des Gilets jaunes, on a d’autres soucis ».

Vers 15 h, lorsque Emmanuel Macron est arrivé, le plus grand nombre de Gilets jaunes avait pris position au rond-point de la RD 80 et RD 438, entre 200 et 300 Gilets jaunes ont été bloqués à un kilomètre du bourg, mais 400 Gilets jaunes sont parvenu au centre-ville, comme le Père Michel, en soutane et gilet jaune, venu de la paroisse du Planquay, près de Thiberville.

Certains Gilets jaunes ont dû contourner les barrages routiers, en passant à travers les bois, par des champs et la maison d’un particulier qui leur a ouvert la porte.

Arrivé à quelques centaines de mètres du gymnase, les gendarmes ont repoussé les Gilets jaunes au gaz lacrymogène et interpellé deux hommes.

Emmanuel Macron est entré dans le gymnase de Grand Bourgtheroulde et a lancé officiellement le Grand Débat National devant 600 élus locaux.

Vers 16h30, une autopompe à aqua-canon a été rapproché.

Vers 18h26, dans le gymnase, la maire PS de Saint-Valery-en-Caux, Dominique Chauvel, a affirmé que « notre pays va dans le mur de l'intolérance et des extrémismes », qu'elle ne veut pas « une bonne guerre ça ferrait du bien », mais veut tendre la main « aux gens qui de l'autre côté de la Méditerranée sont en train de crever », « notre pays est au bord du gouffre », « des fascistes et des heures noires nous attendent ».

Dans le reste de la France

Dans la nuit de lundi 14 à mardi 15, deux radars ont été vandalisés dans la Drôme sur la RN 7 : à Savasse et à La Coucourde.

Vers 7h, à Fos sur Mer, les Gilets jaunes ont repris possession du rond-point de la Fossette sur la N568. Le trafic est partiellement bloqué et n'a repris que vers 10h.

Vers 7 h, à Cloyes-les-Trois-Rivières, le radar déployé sur la RN 10, a été incendié ce mardi matin. Peu avant 8h, à Autheuil, le radar a été détruit par le feu sur la N10 entre Châteaudun et Cloyes-les-Trois-Rivières.

À Lamballe, le radar de la Mare-Jaune a été tagué en jaune.

D’après 20 Minutes, entre 67 et 69 % des radars sont hors d’usage en raison des dégradations liées au mouvement des « gilets jaunes ». La petite centaine de salariés du centre de traitement des amendes s'inquiètent d'un potentiel chômage technique. Sur les 300.000 clichés reçus chaque jour des 3.200 radars, seuls 160.000 sont exploitables. Mais la direction affirme que « ce phénomène n’a pas eu pour effet une baisse significative de l’activité », le nombre de messages d’infractions a même augmenté en décembre 2018.

En 2017, 17 millions d’avis de contraventions avaient été émis pour un milliard d'euros. Un record. Quant aux radars, le ministère de l’Intérieur aurait décidé de ne pas les réparer avant la fin du conflit des « gilets jaunes ».

D'après le site internet radars-auto.com, sur les 2750 radars fixes installés, plus de 400 ont été incendiés depuis le début du mouvement des gilets jaunes, le 17 novembre 2018, quasiment toujours avec des pneus. Au début du mouvement, 10 radars étaient incendiés par jour et depuis, 2 par jour comme par exemple cette nuit à Autheuil (28) et Fontaine-Chaalis (60).

Le Courrier picard a écrit que l’autoproclamé leader d’une frange des Gilets jaunes, Richard Zupancic, se filmait montant une opération de bâchage des radars. On peut y voir un acte de transparence ou de la bêtise, à chacun son idée sur le sujet.

Selon Elabe, 67% des Français approuve (soutien et sympathie) les Gilets jaunes (+7). Elle est majoritaire auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (88%, +10), Marine Le Pen (81%, =) et des abstentionnistes (71%, +6). 54 % des Français souhaitent la poursuite du mouvement.

Ce matin, à Chevigny (Jura), les gendarmes ont expulsé des Gilets jaunes du péage n°3 (Crimolois) de l'A39 et ont interpellé sept Gilets jaunes pour entrave à la circulation.

Ce matin à Montceau-les-Mines (Saone-et-Loire), suite au communiqué de la préfecture qui a demandé que soient dressés des PV sur les camps illégaux des Gilets jaunes, les policiers de Montceau ont relevé les identités des Gilets jaunes présentes au camp du Magny situé juste à côté de l’échangeur de la RCEA et ont constaté deux délits : occupation illégale d’un terrain public et la construction illégale d’une cabane. Les PV seront adressés au Procureur de la République. Les Gilets jaunes ont jusqu'à vendredi pour plier bagage sinon des poursuites judiciaires vont être lancées. Les Gilets jaunes ont alors commencé à démonter le camp. Ce soir ne restait plus que la cabane tenant le bar. Des palettes, des pneus et une partie de la barrière ont déjà été brûlés.

À Vauchelles (Oise), après avoir été expulsé hier du terrain de Vauchelles, une quinzaine de Gilets jaunes se sont installés ce mardi, route de Boulogne sur le parking jouxtant le terrain des douanes, sous la surveillance des policiers et des gendarmes.

Vers 8h20, Céline Roy, 22 ans, ex-porte-parole des Gilets jaune de Vesoul, a été placée en garde à vue puis déférée au parquet de la Haute-Saône cet après-midi où le procureur de la République de la Haute-Saône, Emmanuel Dupic, lui a donné une convocation pour un jugement au tribunal correctionnel pour le 29 janvier où elle encourt une peine d’un an de prison pour avoir dit à l’encontre de Ziad Khoury, préfet de la Haute-Saône : « j’espère que tous ceux qui sont potes avec le préfet qui sont sur mon Facebook lui aillent lui dire de se faire en**** ».

Vers 11h45, à Carcassonne (Aude), le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a affirmé qu'il y a des eu des sanctions « lourdes » dans ce départements et que si l’emploi de flashball est « utilisé de façon disproportionnée il faut des sanctions ». Aujourd'hui il y a encore « 1500 » Gilets jaunes qui sont sur les ronds-points.

À Forcalquier, les Gilets jaunes ont été délogés par les forces de l’ordre du rond-point de Casino.  

À Nancy, lors de sa garde à vue à l’hôtel de police, un Gilet jaune de 35 ans, a reconnu avoir proféré des insultes sur Facebook contre les forces de l’ordre lors de deux manifestations le 22 et 29 décembre à Nancy. Il sera présenté demain mercredi au parquet de Nancy.

À Douai (Nord), un Gilet jaune de 59 ans a été placé en garde à vue au commissariat de Douai pour avoir insulté "Connards ! Cowboys !" un policier en Facebook live le 27 décembre dernier sur le rond-point des Quatre-Chemins à Somain. Le Gilet jaune avait publié plusieurs statuts sur son mur Facebook comme : "La France n'a plus de police mais une milice", ou encore "Les policiers sont des bouchers". Il est convoqué devant la justice le 3 mai.

À Perpignan, le bureau de la structure de l'association de défense des Gilets jaunes (ADGJ66) a été créé pour aider, accompagner et soutenir les militants poursuivis en justice et leur famille. L'association ne compte pas prendre en charge les frais de justice, sauf en cas de violences policières.

Suite à l'article En immersion numérique avec les « gilets jaunes » publié lundi hier sur le site de la fondation Jean Jaures, qui se demande si « Maxime Nicolle ferait-il de l’extrême droite sans le savoir ? », ce dernier a répondu : « on peut tous se tromper, j'ai d'ailleurs pas liké que du FN et ça ne veut pas dire que je cautionne leur connerie haineuse ».

Vers 15h50, Henri Weber, ancien sénateur et député européen, a affirmé que trop de démocratie peut tuer la démocratie : le RIC « cette innovation ultra-démocratique » « relève de la stratégie de la destruction de notre démocratie par excès ».

Dans l'après-midi, à Colmar, les statuts de l’association « Les GJ de Colmar » ont été déposés : c’est la première dans le Haut-Rhin, peut-être même d’Alsace.

Vers 16h30, sur Europe1, Francis Lalanne a annoncé que pour les Européennes de mai prochain, sa liste dans laquelle il est la 79ème place, est bientôt finalisée : "Il n'y a que des gens issus des ronds-points".

À Nîmes, 12 Gilets jaunes du Gard auraient été placés 24 heures en gardes à vue sans avocat, en raison de la journée de grève des avocats. Pour Rémi, Gilet jaune du Gard « y a pas eu un avocat pour me dire de me taire ou de demander ci ou ça... ça a été 24 heures d'enfer ». Pour Eric Maurel, le procureur de la République de Nîmes, ces auditions ont été régulières et soumises à l'examen d'un juge. La loi dit que si le gardé à vue demande un avocat, sa première audition, sauf si elle porte uniquement sur son identité, ne peut pas débuter sans sa présence.

Depuis aujourd'hui, à Cholet, 20 à 30 Gilets jaunes se relaieront au rond-point de la place des Mauges, qui mène à Saint-Léger-sous-Cholet. Une cabane a été construite au bord de la rue du Docteur-Roux.

Le soir, à Vallet (Nantes), par manque d'effectif, les Gilets jaunes ont décidé lors d’une réunion avec le maire Jérôme Marchais, d'arrêter et d'évacuer leur camps de l’aire de covoiturage de Vallet.

Vers 19h, à Saran (Loiret), après les révélations de l’émission Capital dimanche sur M6 (destruction de 293.000 produits invendus ces 9 derniers mois), 80 Gilets jaunes se sont installés pour passer la nuit a filtrer les entrées et sorties des camions, sans pour autant bloquer les salariés d’Amazon.

Vers 20h00, sur i24news, Raquel Garrido, a affirmé que « le Rassemblement National (RN) et Emmanuel Macron sont en duo pour diviser le mouvement en imposant le thème de l'immigration ». « C'est un sujet de conversation qui n'était pas dans les préoccupations des Gilets jaunes ».

Vers 20h20, Le Dauphiné a signalé que l'action des Gilets jaunes prive les stations de ski d'une centaine de gendarmes.

À Actu Toulouse, Benjamin Cauchy a réfuté l’idée d’une liste qui ne rassemblerait que des Gilets jaunes : « il y en a qui prônent la révolution et de faire table rase. Ça n’a jamais été mon cas et mon envie. Plusieurs partis m’ont approché. Comme celui de Marine LePen que j'ai décliné. Si je m’engage, ça ne sera pas pour faire de la figuration. Le débat ne changera en rien, on en attend pas grand chose. La seule option, c’est de revenir aux urnes, ne serait-ce que par le biais d’un référendum ».

La Direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère de l’intérieur a publié des statistiques annuelles pour 2018 : 3 571 399 de visas et 250.550 titres de séjour ont été délivrés et 15.677 clandestins ont été expulsés.

Le site internet Vice a publié un article sur les Français qui ont choisi la stérilisation volontaire pour sauver le monde. En 2010, 5% des Françaises en union se sont ligaturées les trompes.

Sources[modifier | modifier le wikicode]

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