France : polémique autour de l'éviction de Patrick Poivre d'Arvor du journal télévisé de TF1

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Publié le 13 juin 2008
Patrick Poivre d'Arvor, présentateur vedette du Journal télévisé de TF1, a dénoncé la brutalité selon laquelle TF1 a annoncé son éviction. Il a notamment critiqué la manière peu élégante dont la chaîne a fait preuve dans cette affaire. L'intéressé a notamment déclaré à l'AFP qu'il a eu la « surprise d'apprendre cette décision lundi, comme tout un chacun, en découvrant la une des journaux (…) Les dirigeants de TF1 me l'ont, depuis, fébrilement confirmée, sans me donner la moindre explication sérieuse ».

Le présentateur, très remonté contre sa direction, a ajouté « La brutalité de cette décision est d'autant moins compréhensible que je pense avoir accompli ma tâche, durant plus de vingt ans, avec dignité, professionnalisme et une efficacité qui a permis à TF1 de devancer tous les soirs, sans exception, une concurrence talentueuse » tout en dénonçant le peu d'élégance dans la démarche de sa chaîne. Il a ensuite conclu : « Je veux espérer que la réorganisation programmée de l'information de la chaîne n'entraînera pas d'autres licenciements ni de mise au pas de ses journalistes (…) Maintenant, l'enjeu c'est que la qualité des reportages, des sujets et l'indépendance de l'information soient conservées, maintenues ».

L'affaire prend un tour politique

L'affaire prend un tour plus politique par l'annonce du remplacement de Robert Namias, de sensibilité chiraquienne, par Jean-Claude Dassier « réputé proche de Nicolas Sarkozy ». De plus, Martin Bouygues, actionnaire principal de la chaîne est connu pour ses amitiés avec l'actuel chef de l'État. Ceci a donc provoqué des rumeurs selon lesquelles Nicolas Sarkozy serait derrière cette affaire.

L'UMP a démenti, mardi, toute intervention de l'Élysée dans l'éviction de PPDA. Dominique Paillé a déclaré, au nom de cette formation politique, qu'il y a « peut-être des rapports amicaux entre quelques dirigeants de TF1 et Nicolas Sarkozy, personne ne le nie, mais pour autant je ne vois pas le président de la République s'immiscer dans le fonctionnement interne de la chaîne », et de conclure au caractère infondé de ces rumeurs.

Le même jour, c'est au Front National de s'indigner de la reprise en main de TF1 par la présidence de la République. Dans son magazine quotidien, le parti de Jean-Marie Le Pen souligne que « Pour un certain nombre de commentateurs, l’éviction de PPDA serait la conséquence de son refus de faire totalement allégeance au chef de l’État. Un pouvoir “agacé”, note l’éditorialiste Hubert Coudurier dans le quotidien Le Télégramme, “par les journalistes hostiles ou simplement irrespectueux tel PPDA, qui s'était permis de traiter Nicolas Sarkozy de ‘petit garçon’ après sa prestation aux côtés des ‘grands’ du G8” ».

Sources