France : malgré une légère amélioration en août, la sécheresse inquiète

Publié le 14 septembre 2023
Malgré l'arrivée des pluies estivales qui ont permis la recharge des nappes phréatiques du Nord-ouest de la France, la situation reste préoccupante dans d'autres régions. Au premier septembre, 62 % des principales réserves d'eau potable était en dessous du seuil normal. Selon le Bureau de Recherche Géologiques et Minière (BRGM), 18 % des nappes serait au plus bas.

Cette situation est légèrement meilleure qu'en juillet quand 72 % des nappes étaient à des niveaux insuffisants mais aussi par rapport à la même période de l'an dernier lorsque "77 % d'entre elles se trouvaient sous les moyennes et 20 % (étaient) très bas(ses)", comme l'a souligné mercredi soir le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu dans Libération.
Mais ces pluies ne sont pas tombées partout et leur impact a été différent selon le type de nappes - réactives ou inertielles - et la sensibilité des sols. Et surtout, elles sont intervenues à l'issue d'un automne et d'un hiver particulièrement secs qui n'ont pas permis de recharger des nappes déjà en souffrance.
Ainsi, "la situation se dégrade au sud", alors que "sur le tiers nord de la France, les précipitations de juillet et d’août ont permis d’engendrer des épisodes de recharge courant août et de limiter les prélèvements", relève le BRGM.
La raison de cette situation : des pluies insuffisantes ou qui se sont peu infiltrées et surtout, un héritage de "plusieurs hivers déficitaires en précipitations" auxquels se sont ajoutés "d'importantes sollicitations des nappes" pour l'eau potable, l'irrigation ou le tourisme.
Selon Christophe Béchu, à la date du 8 septembre, 189 communes étaient privées d'eau potable, soit deux fois plus que le 10 août. C'est certes moins que l'an dernier à la même époque, où quelques 700 communes étaient affectées, mais "la crise de l'eau n'est pas encore derrière nous", a-t-il relevé.
Toujours selon le BRGM, elle pourrait même être devant nous. Le mois d'août s'est en effet terminé par une vague de chaleur tardive, du 17 au 24 septembre et débutée par une canicule de plusieurs jours, autant de facteurs susceptibles d'alimenter la sécheresse et de dégrader la situation des nappes.
Une vigilance accrue reste donc toujours de mise pour les prochaines semaines alors que la période de recharge des nappes ne devrait pas intervenir avant la fin octobre.
Tout dépendra donc des futures pluies qui pourraient recharger certaines nappes très réactives, mais "leur impact restera dans tous les cas limité sur les deux tiers sud du pays", estime le BRGM.
Sources[modifier | modifier le wikicode]
- ((fr)) – « Nappes d'eau souterraine au 1er septembre 2023 ». Bureau de Recherche de Géologie Minière, 14 septembre 2023.