France : des croix gammées retrouvées sur des dizaines de sépultures au cimetière de Fontainebleau

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Chapelles funéraires de la division C taguées de croix gammées roses.
Carte
Localisation de la division C et L du cimetière de Fontainebleau.

Publié le 4 janvier 2021
C'est une nouvelle qui a choqué les Bellifontains durant cette fin d'année, le lundi 28 décembre. Des dizaines de stèles, de tombes et de chapelles funéaires ont été retrouvées profanées par des tags de croix gammées dans le cimetière de Fontainebleau.

Ces inscriptions se répartissent sur l'ensemble des divisions C et L (la première comportant des sépultures du XIXe siècle). Des croix, d'une taille variable, de couleur rose fluo, blanche et argentée, réparties de manière discordante, devant, derrière ou sur le côté des sépultures auxquelles il faut ajouter les inscriptions « Charles » et « Biobananas » retrouvées en lettres capitales dans la division C. Officiellement, ce sont 67 sépultures touchées ; des visiteurs en ont cependant compté 70 (15 dans la partie droite de la division L, 17 dans sa partie gauche ; 12 dans la partie droite de la division C, 26 dans sa partie gauche). Certains remarquent d'ailleurs des sépultures dégradées dont les cassures paraissent récentes. Le cimetière juif, situé à 500 mètres, ne compte pas de dégradations.

Plusieurs familles touchées se sont recueillies et ont pu enlever la peinture. L'événement a aussi bouleversé d'autres locaux, venus au cimetière plusieurs jours après les faits. Certains n'hésitent pas à partager leur indignation. Le maire, Frédéric Valletoux, a par ailleurs souligné devant les journalistes : « Ce n'est pas du vandalisme, c'est un crime. ». D'autres personnalités politiques ont réagi sur Twitter : notamment le préfet de Seine-et-Marne, la présidente du conseil régional d'Île-de-France et le ministre de l'Intérieur.

La voiture de la police municipale sortant par le portail ouest du cimetière, place des Combattants-Morts-pour-la-France.

Le soir du 28 décembre, le cimetière a été laissé ouvert après l'heure habituelle de sa fermeture. Vers 19 h, la police municipale est arrivée sur les lieux, a fait le tour des allées du cimetière vers le carré militaire et a refermé les grilles.

Le lendemain matin, le mardi 29 décembre, les mêmes inscriptions en rose fluo, « Charles » et « Biobananas », accompagnées d'une croix gammée, ont été retrouvées sur les rideaux métalliques de la crèche municipale « Les Dauphins », à Melun. Ce n'est pas la première fois que la préfecture subit ce type d'inscriptions, qui sont systématiquement effacées par les agents municipaux. On aurait retrouvé des inscriptions similaires à Maincy et à Vert-Saint-Denis. Une enquête a été ouverte pour « dégradation de sépultures » à Fontainebleau. Elle pourrait être jointe à celle de Melun.

Pour rappel, l'article 322-1 du code pénal[1] prévoit deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende pour « détérioration d'un bien appartenant à autrui » et l'article 225-17 du même code [2], un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende pour « la violation ou la profanation, par quelque moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures, d'urnes cinéraires ou de monuments édifiés à la mémoire des morts ». L'article 23 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse [3] prévoit, quant à lui, une sanction dans la considération de « complices d'une action qualifiée crime ou délit ceux qui, [...] par des [...] gravures, peintures, emblèmes [...] exposés dans des lieux ou réunions publics ».

Sources[modifier | modifier le wikicode]

Références[modifier | modifier le wikicode]

  1. Légifrance, « Code pénal : Section 1 : Des destructions, dégradations et détériorations ne présentant pas de danger pour les personnes (Articles 322-1 à 322-4-1) », 10 septembre 2002
  2. Légifrance, « Code pénal : Section 4 : Des atteintes au respect dû aux morts », 21 décembre 2008
  3. Légifrance, « Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : Paragraphe 1er : Provocation aux crimes et délits. », 22 juin 2004

Annexes[modifier | modifier le wikicode]

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