France : les principaux candidats à la présidentielle s'engagent pour la transparence de la vie publique

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Publié le 15 mars 2017
Tous les principaux candidats à la présidentielle ont répondu aux six engagements portant sur la moralisation de la vie publique soumis par Libération, sauf François Fillon.

En effet, Libération a, jeudi 9 mars, présenté aux principaux candidats à la présidentielle six propositions d'engagements sur la moralisation de la vie publique, en particulier pour davantage de transparence : interdiction de toucher une rémunération privée pour un parlementaire, prohibition des emplois familiaux, création d'un statut d'attaché parlementaire, nomination d'un « véritable déontologue » au Parlement, la suppression de l'indemnité représentative de frais de mandat et son remplacement par un remboursement sur justificatifs, ainsi que la suppression de la réserve parlementaire.

Les principaux candidats ont répondu.

Ainsi, le candidat du PS, Benoît Hamon, veut « lever toute suspicion de conflits d'intérêts ». Il souhaite donc interdire le cumul d'un mandat de parlementaire avec des fonctions de conseil, ainsi que les emplois de proches, même si « certains objecteront que cette disposition est facilement contournable par le biais des emplois croisés ». Concernant l'indemnité représentative de frais de mandat, il propose de s'inspirer de l'exemple britannique et de l'Independent Parliamentary Standards Authority, créée en 2009 pour contrôler les dépenses et traitements des parlementaires.

Pour Emmanuel Macron, le candidat d'En marche !, faisant allusion à l'affaire Penelope Fillon, « l'activité réelle des collaborateurs parlementaires doit pouvoir être vérifiable et leur rémunération reposer sur des critères publics ». S'il estime qu'« une interdiction générale ou absolue pourrait se heurter à des obstacles constitutionnels », il préconise néanmoins de durcir les règles sur l'incompatibilité pour les rémunérations privées des parlementaires.

Pour Nicolas Dupont-Aignan, « les abus ne laissent pas le choix ». Selon lui, « les comportements délictueux de certains obligent à légiférer ». Il propose ainsi d'adopter une « règle de prohibition des emplois familiaux », même s'il serait « peut-être dommage de priver les parlementaires de leurs proches ». Le candidat de Debout la France veut également, lui aussi, prohiber les rémunérations privées, estimant qu'un élu « doit se tenir à l’écart de lobbys et intérêts divers ». « Je suis favorable à la suppression de la réserve parlementaire qui fait flotter un parfum d'Ancien Régime autour des prérogatives des élus », ajoute-t-il enfin.

La candidate du Front national voudrait quant à elle interdire « tout aller-retour entre la grande finance et la haute fonction publique ». Concernant les emplois familiaux et la création d'un statut d'attaché parlementaire, elle souhaiterait appliquer les règles du Parlement européen, bien que des soupçons d'emplois fictifs pèsent aussi sur des assistants parlementaires du parti au sein de ce même Parlement. Marine Le Pen aimerait également supprimer l'indemnité représentative de frais de mandat.

Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise, après avoir rappelé que tous les candidats de son mouvement aux élections législatives s'engagent sur la charte éthique de l'association Anticor, évoque la possibilité de « révoquer les élus », qui serait une des bases de la VIe République qu'il souhaite mettre en place. Il estime aussi que les propositions de Libération, qui « épargnent la présidence de la République, les régions, les maires », ne suffisent pas pour faire face à la gravité de la « décomposition de la Ve République ».

Pour Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, l'absence de représentativité de l'Assemblée nationale constitue le problème principal. « Les parlementaires sont pour 3% des ouvriers et des employés, et pour 82% des cadres et professions intellectuelles supérieures », déplore-t-il, estimant que chaque député devrait toucher « une seule rémunération, celle de son mandat, à un niveau correspondant à la rémunération moyenne d’un ouvrier ou d’un employé : 2 300 euros brut aujourd’hui ». Il souhaite aussi la suppression du Sénat, « assemblée de notables qui échappe au suffrage universel ».

Nathalie Arthaud souhaite pour sa part que l'indemnité des parlementaires « ne dépasse pas le salaire moyen ouvrier ». La candidate de Lutte ouvrière voudrait aussi fixer le nombre d'attachés parlementaires, salariés directement par l’État. Enfin, concernant la rémunération, les activités et le patrimoine des parlementaires, elle pense que « tout doit être public et connu de tous ».

Silence de Fillon

Un candidat d'importance n'a cependant pas souhaité répondre aux propositions du quotidien. Il s'agit du candidat des Républicains, François Fillon. Cette absence de réponse de la part de François Fillon ne manque bien entendu pas de poser question, alors que diverses affaires entachent sa campagne, en particulier l'« affaire Pénélope Fillon ».


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