États-Unis : le démocrate John Kerry renonce à se présenter à l'élection présidentielle de 2008

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Portrait officiel du sénateur John Kerry

Publié le 26 janvier 2007
John Kerry, sénateur démocrate du Massachusetts, ancien candidat à la présidence des États-Unis [1], a annoncé, mercredi 24 janvier 2007, qu'il renonçait à briguer l'investiture du Parti démocrate pour l'élection présidentielle de novembre 2008.

M. Kerry a choisi de faire cette annonce au cours d'un discours en séance plénière au Sénat, consacré à la guerre d'Irak. Le sénateur a notamment regretté d'avoir figué parmi ceux qui ont voté en faveur de cette guerre en 2003 et s'est dit déterminé à consacrer son temps et son énergie à promouvoir le dialogue national et à s'efforcer de limiter cette guerre en préparant la fin de la participation américaine.

Il s'est enfin dit déterminé à faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider le prochain président ou la prochaine présidente à commencer son mandat avec des chances raisonnables de succès.

Il faut remarquer qu'au cours des dernières décennies, tant dans le camp démocrate que dans les rangs républicains, les électeurs ont tendance à ne plus accorder l'investiture à un candidat ayant perdu l'élection présidentielle qui a précédé. Dans le camp démocrate, il faut remonter à Adlai Stevenson, battu en 1952 puis en 1956, tandis que dans les rangs républicains, un cas de figure comparable se présente avec Thomas Dewey, battu en 1944 et de nouveau investi en 1948 (et de nouveau battu). Le cas du républicain Richard Nixon est sensiblement différent, puisque, battu en 1960 par le démocrate John Kennedy, il n'avait pas concouru en 1964, avant de décrocher de nouveau l'investiture en 1968 et en 1972 (étant élu dans les deux cas).

Le renoncement de M. Kerry peut probablement s'expliquer par la faible faveur dont il semble disposer dans de récentes enquêtes d'opinion. Un sondage commandé en octobre par Associated Press et AOL News montrait ainsi que seules 1 % des personnes interrogées souhaitaient voir John Kerry élu à la présidence en 2008. Un sondage CNN/ORC, publié ce mercredi, tendait à montrer que 51 % des électeurs démocrates ne souhaitaient pas voir le sénateur se présenter en 2008, tandis que, dans un réponse annexe, parmi les candidats potentiels que les personnes interrogées déclaraient soutenir, M. Kerry arrivait en cinquième position, avec 5 % de soutiens, loin derrière Hillary Clinton (34 %), Barack Obama (19 %), John Edwards (15 %) et l'ancien vice-président Al Gore (10 %) [2]

John Kerry, malgré son échec à la présidentielle de novembre 2004, était donné comme un des possibles candidats à l'investiture démocrate, du simple fait que, depuis son échec, il s'était bien gardé de démanteler son circuit de collecte de fonds et en avait fait un large usage dans le courant de l'année 2006, soutenant financièrement, grâce à son « trésor de guerre », environ 260 candidats démocrates au Congrès, à hauteur de 14 millions de dollars.

On peut désormais supposer que le sénateur du Massachusetts envisage de se poser en « sage » du Parti démocrate, ce que pourrait d'ailleurs laisser penser un communiqué de son collègue Joe Biden, sénateur démocrate du Delaware et nouveau président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, qui s'est déclaré attristé par la décision du sénateur Kerry, qu'il considère comme une personnalité politique américaine majeure, tout en se réjouissant de ce que John Kerry envisage de se représenter au Sénat en 2008, ce en quoi il voit l'annonce d'une influence grandissante au Sénat et en Amérique.

Notes

Sources

Sources francophones
  • ((fr)) – lefigaro.fr, avec AFP« John Kerry renonce à la présidence américaine ». lefigaro.fr, 24 janvier 2007.
Sources anglophones