États-Unis : le FBI menacé par une purge de la part de Donald Trump

Source : FBI Headquarters.
Publié le 3 février 2025
Le département de la Justice des États-Unis a demandé aux dirigeants du FBI d'établir une liste contenant toutes les identités des agents ayant travaillé sur l'assaut du Capitole. Cela fait suite notamment aux renvois voulu par l'administration Trump, de procureurs qui ont pris part à l'enquête.
Des menaces de longues dates
[modifier | modifier le wikicode]Lors de sa campagne électorale, Donald Trump avait dit être « victime d'un complot » face aux affaires judiciaires dont il faisait l'objet.
En septembre 2024, il annonce son intention de poursuivre en justice les fonctionnaires en charge des enquêtes visant à déterminer sa responsabilité dans différents dossiers, dont celui qui a conduit à l'attaque du Capitole le 6 janvier 2021, suite à sa défaite face à Joe Biden.
Donald Trump avait dénoncé le système américain, le qualifiant de « militarisation du gouvernement fédéral ». Il a continué en affirmant que les enquêteurs « ont triché » et « seront poursuivis avec toute la rigueur de la justice, ce qui inclura de longues peines de prison ».
Le renvoi de plusieurs procureurs
[modifier | modifier le wikicode]Une trentaine de procureurs fédéraux ayant participé aux enquêtes concernant Donald Trump ont déjà été limogés pour « manque de confiance », estimant qu'ils ne seront pas en mesure de « mettre en œuvre fidèlement le programme du président » selon un courrier du procureur général nommé par Donald Trump, James McHenry, adressé aux personnes concernées. Cette motivation aurait été confirmée par l'un des responsables qui a été renvoyé.
Le procureur spécial Jack Smith a donné sa démission suite à la victoire de Trump. Il était en charge de deux procédures pénales à l'encontre du président, l'une sur des tentatives illégales d'inverser les résultats électoraux de 2020, et l'autre sur la possession de documents classifiés après la fin de son mandat. Cependant, aucune des deux affaires n'a fait l'objet d'un procès étant donné que Jack Smith a demandé de ne pas poursuivre un président en exercice.
Les grâces présidentielles et la purge du FBI
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Le 20 janvier dernier, Donald Trump devenait président des États-Unis. Dès son premier jour, il a décidé de gracier plus de 1 200 émeutiers ayant participé à l'attaque des policiers et du Capitole en les considérant comme des « otages ».
Deux semaines après son arrivée au pouvoir, Donald Trump envisage de s’en prendre aux agents du FBI, la police fédérale, qui a enquêté sur les affaires pour lesquelles il était accusé.
Ainsi, plusieurs dizaines de hauts responsables du FBI vont faire l'objet d'une enquête avant un possible licenciement. Selon CNN, six responsables de l'agence ont reçu l'ordre de « prendre leur retraite, de démissionner ou d’être virés d’ici au lundi 3 février ».
D'après NBC News, 20 responsables de bureau du FBI, y compris ceux de Miami et de Washington, devraient être limogés après un entretien. D'autres personnes pourraient encourir la même sanction, comme le chef du FBI, Bryan Driscoll, qui doit faire la liste des agents ayant enquêté sur le président, et son adjoint, mais aussi potentiellement plus d'une centaines d'agents.
Une inquiétude des fonctionnaires du FBI
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Les fonctionnaires de l'agence se sont exprimés dans un communiqué en estimant que :
Ce communiqué fait suite à la nomination de Kash Patel comme directeur du FBI, un proche de Donald Trump et reconnu pour des propos parfois complotistes. Ce dernier affirmant devant les sénateurs, qu'il n'était pas au courant d'un plan visant à punir les agents ayant enquêté sur Donald Trump.
La réaction des démocrates
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De nombreuses contestations se sont élevées dans les rangs des démocrates qui s'indignent face à cette décision en estimant que cette mesure a pour objectif d'apporter l'anarchie et le désordre.
« En s'efforçant de licencier des centaines d'agents des forces de l'ordre dévoués et en sapant les fonctionnaires patriotes et respectueux des principes du FBI, les extrémistes d'extrême droite prouvent une fois de plus qu'ils sont le parti de l'anarchie et du désordre »
— Hakeem Jeffries, chef de file démocrate à la Chambre des représentants et élu de New York
« Le président élimine ceux qui sont fidèles à la Constitution et installe ceux qui lui sont fidèles »
— Adam Schiff, sénateur démocrate de Californie
« Des laquais non-élus de Trump mènent une vengeance politique généralisée contre les représentants de carrière des forces de l’ordre de notre pays (…) un coup dur majeur pour l'intégrité et l'efficacité du FBI et du ministère de la Justice. Il s'agit d'une attaque éhontée contre l'État de droit qui porte également gravement atteinte à notre sécurité publique »
— Dick Durbin, sénateur démocrate de l'Illinois
Face à cette menace du président Trump, son prédécesseur, Joe Biden, avait accordé des grâces préventives pour les personnes ciblées par le nouveau président, dont les enquêteurs du 6 janvier 2021, les membres de la commission d'enquête en charge de cette affaire ainsi que les policiers ayant témoigné.
Sources
[modifier | modifier le wikicode]- ((fr)) – Théodore Azouze, « Au FBI, la purge de Donald Trump contre les agents ayant enquêté sur lui ». L’Express, 1 février 2025.
- ((fr)) – « « Une vengeance politique généralisée » : vaste purge au FBI contre ceux qui ont enquêté sur Trump ». Ouest France, 1 février 2025.
- ((fr)) – « États-Unis : des agents du FBI ayant enquêté sur Donald Trump menacés par une vaste purge ». RFI, 2 février 2025.