Syrie : la situation humanitaire s'aggrave toujours plus

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Publié le 4 juillet 2013
Le conflit en Syrie s'éternise toujours plus et la situation humanitaire ne fait que se dégrader. À Homs, haut lieu de la révolution syrienne, l'armée fidèle au régime tente de reprendre aux rebelles les derniers kilomètres carrés occupés par ces derniers dans la Vieille ville qu'ils défendent bec et ongles. Dans cette zone assiégée depuis plus d'un an où l'armée du régime de Damas ne parvient pas à percer, sont encore bloqués plus de 2 500 civils. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé le 2 juillet dernier aux belligérants de laisser un couloir humanitaire dans le but de pouvoir évacuer les civils encore présents sur place qui n'ont aucun moyen de s'échapper : « j'appelle les belligérants à faire le maximum pour éviter des pertes civiles et à autoriser un accès humanitaire immédiat, ainsi que la possibilité pour les civils bloqués de partir sans crainte de persécutions », a t-il déclaré. Selon une source du ministère des Affaires étrangères syriennes, Damas a « appelé la Croix-Rouge à coopérer avec le Croissant Rouge pour évacuer les civils bloqués dans la vieille ville de Homs », précisant que ces civils sont « utilisés comme boucliers humains par des groupes terroristes ».

En France, 4 élus de la ville d'Alep ont achevé le 3 juillet une tournée de 10 jours où ils ont rencontrés des représentants du Quai d'Orsay, mais aussi des différents pays de l'Union européenne. Ces élus ont rappelés les conditions de vie dans le nord de la Syrie, région durement touchée par les combats entre les rebelles et les forces gouvernementales, et ont dressé une liste des besoin humanitaires urgents. En effet, les moyens dont disposent les rebelles sur place pour restaurer une vie presque normale sont extrêmement limités ; le chef de la province libre d'Alep, Yahya Nanaa, a déclaré : « La communauté internationale a déçu le peuple syrien. Le montant du soutien qui est arrivé à Alep n'est que de 1,2 millions de dollars », sachant que la population de cette province s'élève à plus de 7 millions d'habitants. Ces élus, qui présentent la particularité d'avoir été désigné lors d'élections démocratiques organisées tant bien que mal en mars dernier, s'évertuent comme ils peuvent à rétablir les services publics de la ville, ce que l'ancien ambassadeur de la France en Syrie désigne comme étant « un des éléments de stabilisation de la révolution ». Les besoins sont énormes, mais les moyens très limités : « Des dizaines d'écoles ont été détruites, les centrales électriques et les stations de pompage d'eau ont été endommagées, les hôpitaux sont ciblés par les bombardements et les chirurgiens opèrent avec des lampes frontales », a montré Ahmad Azouz, le chef du conseil local de la ville d'Alep, précisant même que « des épidémies commencent à apparaître, comme la rougeole et la tuberculose et, pour la première fois depuis 1966, nous avons recensé un cas de décès à cause de la polio ». Au niveau des services nécessaires au bon fonctionnement d'une ville comme l'administration, le traitement des déchets, les transports... Ahmad Azouz précise qu'il y a « les gens compétents pour faire fonctionner tous ces services, mais [qu'il] manque du matériel et des moyens, […] [la ville d'Alep n'a reçu que] 30 000 dollars d'aide ces cinq derniers mois ».

L'un des manques les plus importants est également l'absence de protection contre les armes chimiques utilisées par le régime de Damas, notamment le gaz Sarin. Le médecin-chef d'Alep indique que les autorités locales ne disposeraient que de 16 masques protecteurs et 10 000 ampoules d'atropine, un traitement contre ce gaz. Par ailleurs, la délégation d'Alep a également demandé un soutien aux organisations internationales pour que les lycéens puissent avoir la possibilité de passer leur baccalauréat en août prochain. Abdulkareem Anees, le responsable de l'éducation au conseil de la ville, a précisé que les écoles étaient les premières cibles des bombardements et que l'enseignement est désormais dispensés dans des lieux comme des mosquées ou des caves et que plus de 10 000 élèves sont instruits par plus de 2 000 volontaires. M. Anees a conclu en déclarant : « le régime de Bachar Al-Assad interdit aux professeurs de travailler dans les zones libérées car il sait très bien que l'éducation est un moyen de lutter contre la tyrannie et l'extrémisme ».

Le bilan pour la seule journée du mercredi 3 juillet serait de 110 morts (35 civils, 52 rebelles et 23 membres des forces syriennes). Le bilan global de la guerre s'élève quant à lui à plus de 100 000 morts et plus d'un million de réfugiés.

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4 juillet 2013

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