Somalie : les islamistes abandonnent Mogadiscio face à l'offensive de l'Éthiopie et du gouvernement intérimaire

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Publié le 30 décembre 2006
Les troupes fidèles à l'Union des tribunaux islamiques (UIC), qui contrôlaient Mogadiscio depuis le mois de juin, ont été contraintes d'abandonner la capitale de la Somalie, jeudi 28 décembre 2006, face à l'offensive des troupes du fouvernement intérimaire d'Ali Mohamed Gedi, apppuyées par l'armée éthiopienne, formellement entrée en guerre contre les islamistes dimanche dernier (bien qu'elle ait entretenu depuis des mois des troupes au sein des portions de territoire somalien non contrôlées par les islamistes).

Moins de 24 heures plus tard, le Premier ministre somalien faisait son entrée dans la capitale reconquise, dans une ambiance contrastée, où des manifestations de joie devant le départ des troupes de l'Union des tribunaux islamiques voisinaient avec d'autres manifestations de mécontentement devant le rôle joué par l'Éthiopie dans le repli de l'UIC.

Il est à noter que les troupes éthiopiennes se sont bien gardées, jusqu'à présent, de faire leur entrée à Mogadiscio, le gouvernement de Miles Zenawi étant probablement conscient de la relative impopularité de l'intervention d'une nation réputée chrétienne dans un pays dont l'écrasante majorité de la population est musulmane.

M. Gedi aurait déclaré, en s'adressant à la foule de ses partisans manifestant leur joie, que « ce jour est le début d'une vie nouvelle, d'une stabilisation nouvelle et d'un nouvel avenir pour la Somalie ».

Certains analystes ne cachent toutefois pas leurs craintes devant la défaite des islamistes qui, selon eux, auraient réduit, durant la période où ils ont contrôlé la majeure partie du territoire somalien, l'influence des « seigneurs de la guerre » qui se partageaient le pays depuis la chute du président Mohamed Siad Barre en 1991, et soulignent que le gouvernement intérimaire comprendrait en son sein des personnalités proches de ces « seigneurs de la guerre ». Ces analystes craignent également un « scénario afghan », avec un gouvernement central cerné par une nébuleuse de groupes armés se réclamant de l'islam et indépendants les uns des autres, situation qui, selon leurs vues, serait propice à l'éclosion d'une guerre d'usure, d'autant qu'une certaine « victimisation » des islamistes serait susceptible d'attirer dans le pays des combattants venus de divers horizons du monde musulman, comme cela s'est précédemment produit en Afghanistan.

Plusieurs représentants de l'Union des tribunaux islamiques n'ont d'ailleurs pas caché leur intention de mener la vie dure aux nouvelles autorités installées dans la capitale, malgré leur repli vers Kismaayo, ville portuaire située à environ 260 km au sud-ouest de Mogadiscio, contre laquelle on s'attend à une prochaine offensive. Le cheikh Sharif Ahmed, président du comité exécutif de l'UIC, a notamment déclaré à l'Associated Press : « Nous ne nous enfuirons pas loin de nos ennemis. [...] Nous resterons en Somalie. »

Sources

Sources anglophones