Raid héliporté US contre un village syrien : réactions dans le monde

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Publié le 29 octobre 2008
Le dimanche 26 octobre, une opération héliportée américaine sur le village syrien d'Al-Sukkariah à Abou Kamal, près de la frontière irakienne, a fait 8 victimes. L'administration américaine n'a pas confirmé et enquête. Des responsables américains ont cependant admis que leur pays avait réalisé un raid en Syrie contre un passeur d'insurgés. L'événement a connu des suites diplomatiques au cours de la semaine.

Situation du village d'Al-Sukkariah à Aboū Kamāl

Michèle Montas, porte-parole, a indiqué que « l'ONU a reçu de la Syrie une lettre dans laquelle elle proteste pour un raid contre un village syrien proche de la frontière irakienne. » Selon l'agence syrienne Suna la lettre, qui a été remise au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon et au président actuel du conseil de sécurité et ambassadeur de Chine, Zhang Yezui, demande à l'ONU de rendre responsable les États-Unis de l'opération militaire meurtrière. La Syrie a également demandé au gouvernement irakien « d'enquêter sur les objectifs de l'agression et d'interdire l'utilisation de son territoire comme un tremplin pour de telles agressions. » Enfin en mesure de rétorsion elle a décidé mardi de fermer une école et un centre culturel américain basés à Damas.

Lundi le porte-parole du gouvernement irakien, Ali Al-Dabbagh, avait, sans condamner le raid, indiqué que « l'endroit visé était le théâtre d'activités d'organisations anti-irakiennes... » L'Irak, par le même canal et après une certaine hésitation, a mardi « rejeté l'attaque héliportée car la constitution irakienne ne prévoit pas que le pays soit utilisé pour lancer des attaques contre les pays voisins. » et a « demandé aux forces américaines de ne pas répéter ce genre d'opérations ». Il a également souligné qu'il « avait ouvert une enquête au sujet de l'attaque »

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères iranien, Hassan Qaskqavi, a qualifié d'inacceptable le raid américain et a souligné que « l'Iran condamne vigoureusement toute forme de violation territoriale et de la souveraineté qui conduit au décès des innocents. » La Syrie demeure le seul pays arabe allié à l'Iran sur la majorité des affaires régionales depuis la révolution islamique de 1979.

La Chine « s'oppose aux actions qui empiètent sur la souveraineté et l'intégrité territoriale d'un pays » a indiqué Jian Yu, porte-parole du ministère des affaires étrangères. Il a ajouté « les parties concernées doivent traiter correctement l'événement et maintenir la paix et la stabilité au moyen-orient. »

L'Égypte a fait part mardi de son inquiétude face « à l'opération militaire qui a gravement violé la souveraineté de la Syrie » et appelé les parties concernées a « éviter toute action qui pourrait avoir un impact négatif sur la stabilité de la région et à se conformer au principe du voisinage amical. »

La Ligue arabe basée au Caire « affirme que cette violation n'aide pas à la stabilité dans la région et ouvre la voie à de nouvelles tensions » et demande l'ouverture d'une enquête afin « de demander des comptes aux responsables »

Un communiqué de la présidence française « exprime sa vive préoccupation et déplore la perte de civils irakiens, appelle à la retenue et souligne son attachement au strict respect de l'intégrité territoriale des états. Elle souhaite que toute la lumière soit faite sur cette opération qui a couté la vie à plusieurs personnes, dont des enfants. Le président de la République adresse aux familles des victimes et à leurs proches toutes ses condoléances. »

Sources