Ouverture à Istanbul d'un synode de 14 Églises orthodoxes, appelé à se pencher sur l'affaire de la destitution du patriarche Irénée

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Publié le 24 mai 2005
À l'initiative de Bartholomée Ier, patriarche de Constantinople, un synode rassemblant des représentants de 14 Églises orthodoxes se réunit à partir du mardi 24 mai 2005 au Phanar, siège du patriarcat situé à Istanbul (Turquie).

Parmi les représentants attendus sont annoncés, outre ceux de la puissance invitante au synode, les chefs des Églises orthodoxes d'Albanie (archevêque de Tirana), d'Alexandrie (patriarche), d'Antioche (patriarche, siégeant à Damas), de Bulgarie (patriarche, siégeant à Sofia), de Chypre (archevêque, siégeant à Salamis), de Géorgie (patriarche, siégeant à Tbilissi), de Grèce (archevêque d'Athènes), de Pologne (métropolite de Varsovie), de Roumanie (patriarche de Roumanie, siégeant à Bucarest), de Russie (patriarche de Moscou), de Serbie (patriarche de Serbie) et de l'Église orthodoxe tchèque et slovaque (évêque orthodoxe de Prague).

L'un des représentants sur lesquels devrait se focaliser l'attention est le patriarche orthodoxe de Jérusalem1, Irénée Ier, qui est l'objet, depuis plusieurs semaines, d'une révolte ouverte d'une partie de son clergé, qui a organisé, au début du mois de mai, un synode, dont la légalité est contestée, ayant abouti à la « destitution » du patriarche à la suite d'une affaire de vente de biens immobiliers appartenant à l'Église.

Les diverses autorités civiles et religieuses étaient d'abord restées dans une certaine expectative face à cette destitution. L'État d'Israël, qui a gardé des relations distantes avec Irénée Ier (ne reconnaissant son autorité qu'en 2004, soit trois ans après son élection) s'est maintenu jusqu'ici dans un silence prudent. Le royaume de Jordanie, qui exerce une certaine tutelle sur le patriarcat, a fini par reconnaître, vendredi 20 mai, par la voix du roi Abdallah II, une certaine légitimité à la nomination de trois administrateurs provisoires, tandis que le gouvernment jordanien les invitait, dimanche 22 mai, à nommer un « gardien temporaire » (temporary caretaker). Le patriarche de Constantinople, qui dispose d'une autorité morale incontestée dans toute la communion orthodoxe (il est généralement considéré comme « le premier entre ses pairs ») avait quant à lui reconnu, deux jours après le synode de Jérusalem, une certaine légitimité à la décision prise par les prélats qui avaient destitué Irénée Ier, en raison de la large majorité qui s'était dégagée à son encontre.

L'évolution du synode réuni au Phanar reste toutefois incertaine. Certains observateurs pensent que des discussions pourraient être enflammées, d'autres avançant la possibilité d'un règlement « diplomatique » : une ferme incitation à la démission faite par ses pairs au patriarche contesté, mais assortie d'un délai de réflexion pour sauver les apparences.

Notes

1. Ne pas confondre le patriarcat orthodoxe de Jérusalem avec le patriarcat latin de Jérusalem, dépendant de l'Église catholique romaine, ni avec le patriarcat arménien de Jérusalem, qui appartient également à la communion des Églises orthodoxes...

Sources

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