Mali : démission du Premier ministre Diarra

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Cheick Modibo Diarra en 2010
Cheick Modibo Diarra en 2010

Publié le 11 décembre 2012
Cheick Modibo Diarra a annoncé aujourd'hui à l'aube sa démission et celle de son gouvernement lors d'une brève allocution à la télévision malienne, sans fournir d'explication sur sa décision.

Une vingtaine de militaires étaient venu l'arrêter quelques heures auparavant à son domicile sur ordre du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l'ex-junte qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré en mars.

Des militaires se sont présentés chez lui et ont défoncé la porte de son domicile. Ils l’ont ensuite conduit au camp de Kati où il a rencontré le capitaine Sanogo puis fait sa déclaration diffusée à la télévision nationale.

Ce mardi M. Diarra était toujours résidence surveillée à son domicile.

Sa démission était vivement commentée a Bamako.

Dans une interview accordée à la Voix de l'Amérique, Bakary Mariko, porte-parole du comité de réforme de l'armée, proche de l'ex-junte, estime que M. Diarra « était dans la dynamique de s'éterniser au pouvoir et d'être candidat à la prochaine présidentielle. Il ne comprenait pas pourquoi il était là, deux missions principales : s'occuper de l'armée et reconquérir le Nord du pays. Ce n'est pas un coup d'Etat puis M. Diarra n'a jamais été élu. Il tirait sa légitimité de l'accord-cadre ».

Précédemment, dans le camp du président par intérim, Dioncounda Traoré, on parlait de bicéphalisme au sommet de l’Etat. Parlant de « cacophonie au sommet de l’Etat », Cheick Mamoutou Thiam, porte-parole de l’Adema, le parti de Dioncounda Traoré, estime qu’il fallait mettre un terme à cette situation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a « condamné » mardi l'arrestation du Premier ministre malien et a renouvelé ses menaces de « sanctions ciblées` » contre les ex-putschistes. Dans une déclaration, le Conseil se dit « prêt à envisager des mesures appropriées dont des sanctions ciblées contre ceux qui empêchent la restauration de l'ordre constitutionnel et agissent pour miner la stabilité du Mali ».

La diplomatie américaine a vivement condamné la démission forcée la qualifiant de « recul » pour la transition démocratique dans ce pays. « Nous condamnons cet acte perpétré par la junte militaire et la pressons de cesser ses ingérences perpétuelles dans les affaires politiques et gouvernementales maliennes » a déclaré la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland, annoncant « probablement des décisions cette semaine au sein du Conseil de sécurité » de l'ONU.

De son côté la France se dit « préoccupée par la situation à Bamako ». « Nous condamnons les circonstances dans lesquelles le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra a été contraint de démissionner. Nous appelons chacun à la responsabilité dans l’intérêt du Mali », peut-on lire dans un communiqué sur le site du ministère français des affaires étrangères.

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