Le président Nikolic présente les excuses de la Serbie pour le massacre de Srebrenica

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En juillet 1995, les troupes serbes massacrent plus de 8 000 musulmans à Srebrenica. Commémoration du massacre en 2006

Publié le 26 avril 2013
Tomislav Nikolic, président de la Serbie, a franchit jeudi 25 avril un nouveau pas vers la réconciliation dans la région d'ex-Yougoslavie et l'adhésion de son pays à l'Union européenne. Après avoir normalisé les relations entre la Serbie et le Kosovo voisin la semaine dernière, M. Nikolic a présenté, lors d'un entretien à la télévision bosnienne BHT, les excuses de la Serbie pour le massacre perpétré par les troupes serbes à Srebrenica, en juillet 1995 : « Je m'agenouille et je demande que la Serbie soit pardonnée pour le crime commis à Srebrenica. […] Je m'excuse pour les crimes qui ont été commis au nom de notre État et de notre peuple par quiconque issu de notre peuple. » C'est vers la fin de la guerre inter-communautaire en Bosnie que l'armée serbe massacre pas moins de 8 000 hommes et adolescents musulmans, constituant la pire tuerie en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Au pouvoir en Serbie depuis juin 2012, Tomislav Nikolic était un nationaliste populiste et allié du président yougoslave Slobodan Milosevic pendant les guerres successives qui ont amené au démantèlement de ce pays dans les années 1990. Ayant adopté récemment un discours plus modéré, notamment envers l'Union européenne, sa déclaration du 25 avril est qualifiée d'historique ; cependant, le président serbe continue de nier que le massacre a constitué un génocide, contrairement aux conclusions de l'ONU et de la cour pénale internationale, et qualifie cet événement de « crime ». La présidente de l'association des mères de Srebrenica, Munira Subasic, a déclaré à l'AFP ne « pas être convaincue de la sincérité » des propos de M. Nikolic, en ajoutant : « C'est quoi un 'crime', comme le dit M. Nikolic ? C'est aussi le vol d'un sac à main. Nous avons besoin que la Serbie accepte les jugements de la justice internationale. Nous n'avons pas besoin que quelqu'un se mette à genoux pour demander pardon. Nous voulons entendre le président serbe et la Serbie prononcer le mot 'génocide'. »

Par ailleurs, ce changement de position de la part du président serbe semble surtout répondre aux objectifs de réduire les tensions dans la région et répondre aux exigences de Bruxelles pour permettre à la Serbie d'entrer dans l'Union. Comme le souligne le politologue Bosko Kaksic : « Mais plus encore qu'à Sarajevo et au reste de la région, ce nouveau discours s'adresse à l'Union européenne. »

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