Le Parlement géorgien hausse le ton pour obtenir une reprise des négociations sur l'évacuation des bases militaires russes

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Publié le 12 mai 2005
Le Parlement de la Géorgie, petite république ex-soviétique située dans la chaîne du Caucase, a adopté, jeudi 12 mai 2005, une résolution qui, si les actuelles négociations avec la Russie ne donnent pas de résultats tangibles avant le 15 mai, déclarera à cette date comme étant « hors-la-loi » deux bases militaires russes situées près de la frontière avec la Turquie, dans les localités d'Akhalkalaki et Batoumi.

Cette mesure aurait pour effet un refus, de la part des autorités géorgiennes, de délivrer, à partir du 1er janvier 2006, tout visa aux membres du personnel des bases russes, ainsi qu'une volonté de bloquer tout transport de troupes ou de matériels à destination ou au départ des deux cantonnements.

La résolution demande également que les ministres géorgiens des Finances et de l'Environnement réclament officiellement à la Russie le paiements de contreparties financières – de l'ordre de plusieurs centaines de millions de dollars américains – pour les dommages qui auraient été causés à l'environnement par la présence de ces deux bases.

La Géorgie demande en fait l'accélération du processus de négociation sur l'évacuation définitive de ces deux bases, processus dont le principe avait été acquis en novembre 1999 lors d'une réunion de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Deux bases militaires russes avaient d'ailleurs déjà été fermées entre temps, mais la Russie estime pour sa part que son retrait complet ne pourrait pas avoir lieu avant au minimum l'année 2008.

La résolution adoptée par le Parlement géorgien n'est probablement pas étrangère à la récente visite faite par le président américain George W. Bush et sa secrétaire d'État Condoleezza Rice, les 8 et 9 mai derniers, à la suite de leur participation aux cérémonies du 60e anniversaire de la capitulation du IIIe Reich, cérémonies auxquelles le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, a refusé de participer en raison du différend sur la prolongation de la présence militaire russe en territoire géorgien.

Réagissant à l'adoption de la résolution géorgienne, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est fait légèrement menaçant, dans une déclaration faite devant la Douma (le Parlement russe) : « Nous ne céderons pas au chantage et nous ne nous inclinerons pas devant des pressions politiques internes à la Géorgie. Si des mesures sont prises contre nos bases, qui seraient susceptibles de menacer la sécurité ou les vies de nos citoyens ou qui impliqueraient que des armes tombent dans des mains étrangères, je vous assure que nous ne resterons pas passifs. »

Outre la perte de deux bases importantes dans son système de sécurité caucasien (en dehors d'une base située sur le territoire de l'Arménie voisine), la Russie craint en effet la perspective d'une prochaine adhésion de son petit voisin à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

Sources