La Libye libère, après huit ans de détention, les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien

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Carte des pays impliqués dans la résolution de la crise des « infirmières bulgares »

Publié le 24 juillet 2007
Une semaine après que le Conseil supérieur des instances judiciaires libyennes eut commué en réclusion criminelle à perpétuité les condamnations à mort prononcées contre cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien naturalisé bulgare, accusés d'avoir délibérément inoculé le virus du sida à plusieurs centaines d'enfants à l'hôpital de Benghazi, les autorités de la « Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste » ont permis l'embarquement des six condamnés dans un avion affrété par la présidence de la République française, jeudi 24 juillet 2007, en début de matinée. Aussitôt après leur arrivée à Sofia, en Bulgarie, les six condamnés ont fait l'objet d'un décret de grâce signé par le président de la République bulgare, Gueorgui Parvanov.

Chronologie

La libération des prisonniers est l'épilogue d'un acte diplomatique qui a commencé dimanche dernier (22 juillet) par l'arrivée à Tripoli d'une délégation européenne comprenant le commissaire européenne aux Affaires extérieures, Benita Ferrero-Waldner, la femme du Président de la République française Nicolas Sarkozy, Cécilia Sarkozy, et son directeur de cabinet, Claude Guéant. Cécilia Sarkozy avait déjà fait une visite le 1er juillet dernier afin de commencer des pourparlers, ce que la Commission européenne n'avait pas apprécié. La délégation, par ailleurs appuyée par l'émirat du Qatar avait ravivé l'espoir de voir un dénouement rapide de cette crise qui durait depuis plus de huit ans.
Mais lundi, les premiers échos des entretiens semblaient peu optimistes pour l'obtention de cette libération, indiquait l'un des avocats internationaux des inculpés, Me Emmanuel Altit. Cependant, mardi matin, un communiqué du Palais de l'Élysée et de la Commission européenne indiquait « Le président de la République française, monsieur Nicolas Sarkozy, et le président de la Commission européenne, monsieur José Manuel Barroso, se félicitent de l'accord qui a enfin permis cette libération et ce retour en Bulgarie des infirmières détenues depuis plus de huit ans, et du médecin palestinien, ainsi que de la mise en place d'un dispositif amélioré pour assurer les soins délivrés aux enfants victimes du sida en Libye ».
Les infirmières et le médecin bulgares ont embarqués à bord d'un avion français à 6h25 pour regagner leur pays à 9h00 : la commutation de la peine capitale qui devait leur être appliquée en peine à perpétuité par une peine de prison à vie par le Haut-Conseil judiciaire libyen avait ouvert la voie vers une extradition en vertu d'accords passés en 1984 sur les échanges de prisonniers. Leur arrivée en Bulgarie a permis au Président Gueorgui Parvanov d'appliquer son droit de grâce, mettant ainsi un terme définitif à 8 années d'emprisonnement.

Diplomatie officielle et diplomatie parallèle

Comme indiqué ci-dessus, Mme Sarkozy avait effectué une visite le 12 juillet dernier à Tripoli, visite qui avait suscité quelques agacements dans les instances européennes, faisant que la seconde partie des négociations a vu une association étroite de la Commission européenne à l'initiative française. Cependant, il convient de noter que malgré le rôle qu'elle a joué dans cette affaire - et pour lequel elle a été applaudie à l'arrivée des six Bulgares à Sofia, Cécilia Sarkozy n'occupe aucune fonction officielle. Et c'est bien cela qui a été pointé du doigt par quelques dirigeants de l'opposition française, comme le socialiste Jean-Marc Ayrault ou le Vert Noël Mamère.
Mais les voies diplomatiques « parallèles » sont souvent privilégiées par les instances politiques lorsque les voies de négociations classiques semblent ne pas être efficaces dans des processus de négociation, ou alors pour assurer à des tractations toutes les chances de parvenir à un succès. Comme l'a fait remarquer le journal français Le Monde dans son article Happy end en Libye, les États utilisent souvent les offices de personnalités n'appartenant pas au corps diplomatique et ayant noués des relations avec le (ou les) pays avec lesquels il y a négociations à cet effet.

Sources

Sources anglophones
Sources francophones


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