L'île d'Anjouan est à nouveau aux mains des forces comoriennes

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Carte de l'archipel des Comores.

Publié le 26 mars 2008
L'armée de l'Union des Comores (l'Armée nationale de développement), appuyée par 1 350 militaires tchadiens et soudanais de l'Union africaine, annonce avoir repris le « contrôle total » de l'île sécessionniste d'Anjouan après une journée d'opérations militaires.

Cette opération, baptisée « Démocratie aux Comores », a débuté le 25 au matin, avec le débarquement de plusieurs centaines d'hommes de quatre navires, soutenus peu de temps après par une centaine de militaires équipés de véhicules armés de mitrailleuses qui ont rapidement repris le contrôle des villes de l'île après de « brefs affrontements » dans la ville d'Ouani et « un court échange de tirs » à Mutsamudu la capitale. À Domoni, « on a assisté à des scènes de fraternisation entre la population et les soldats soudanais », selon le communiqué de l'armée.

En fin de matinée, le ministre comorien de la Défense Mohamed Dosara avait annoncé la reprise par l'armée de l'aéroport de l'île et de la capitale de Mutsamudu, après que des tirs d'armes lourdes eurent été entendus. « Nous n'avons rencontré que peu de résistance ». Dans le même temps, le port d'Anjouan était passé sous le contrôle des troupes de l'Union africaine sans qu'aucune victime n'ait été officiellement signalée. La seule riposte relevée semble avoir été le fait d'une dizaine d'hommes armés qui attendaient un assaut à moins de deux kilomètres de la capitale où des coups de feu ont retenti dans l'après-midi. Selon un officier, trois « hauts gradés » ont été arrêtés.

L'objectif principal de cette opération était de capturer l'homme fort de l'île, le colonel Mohamed Bacar, au pouvoir depuis 2002. Celui-ci, selon plusieurs sources, aurait pris la fuite déguisé en femme. Il aurait été localisé dans un village côtier d'où il semblait vouloir gagner en bateau l'île française de Mayotte. Un responsable du gouvernement de Moroni a promis que Bacar et ses lieutenants seraient jugés pour viol, torture, emprisonnement arbitraire et déplacement de populations.

Le colonel Bacar, qui avait pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2001, avait été élu président de l'île en 2002, puis avait été réélu en mai 2007. Le gouvernement comorien n'avait pas reconnu les résultats de ces élections, depuis lesquelles Bacar revendiquait l'indépendance de l'île. Si trois des quatre îles de l'archipel des Comores sont regroupées sous la bannière de l'Union des Comores, chacune possède son propre président régional et de fortes rivalités existent depuis l'indépendance de 1975.

L'intérêt de l'île d'Anjouan est économique, cette île possédant le seul port en eau profonde de l’archipel. Les quelques 30 000 porte-conteneurs qui y transitent par mois doivent payer une taxe de passage, qui n’est pas reversée aux finances fédérales.

Sources