Japon : des scientifiques veulent cloner un mammouth d'ici cinq ans

Ceci est une page protégée.
Une nouvelle de Wikinews, la source d'informations que vous pouvez écrire.
Reconstitution d'un mammouth

Publié le 23 janvier 2011
Le journal nippon Yomiuri Shimbun affirme dans son édition du 17 janvier que des scientifiques japonais vont tenter de faire naître un mammouth par clonage et redonner ainsi vie à une espèce disparue depuis des milliers d'années. En travaillant sur les tissus d'un cadavre de mammouth retrouvé congelé et conservé dans un laboratoire russe, les chercheurs devraient parvenir à le cloner. « Les préparatifs sont achevés » et l'équipe va bientôt pouvoir débuter les opérations, a assuré au journal Akira Iritani, chef de l'équipe scientifique et professeur à l'Université de Kyōto.

Le projet consiste à introduire des noyaux de cellules du mammouth, mort depuis des milliers d'années, dans des cellules énucléées[1] provenant d'un éléphant vivant, afin de créer un embryon contenant de l'ADN[2] de mammouth. Cet embryon sera ensuite placé dans l'utérus d'une femelle éléphant en espérant qu'elle donnera après 22 mois de gestation naissance à un bébé mammouth, précise l'hebdomadaire. Toute la difficulté réside dans cette étape car de récents travaux montre que le cytoplasme présent dans les ovules joue également un grand rôle dans la formation de l'embryon. Or, dans le cas présent, le cytoplasme sera celui d'un éléphant.

S'appuyant sur les travaux d'un autre scientifique japonais, Teruhiko Wakayama, du centre Riken de biologie du développement de Yokohama dans la région de Tōkyō, qui est parvenu à créer des clones de souris mortes et congelées depuis 16 ans, l'équipe de M. Iritani va utiliser la même technique couplé à un autre procédé qu'ils ont mis au point permettant d'extraire des noyaux de cellules mortes, sans les abîmer. « Si nous parvenons à créer l'embryon d'un clone, il nous faudra discuter, avant de l'implanter dans un utérus, de la manière dont nous pourrions nourrir [le futur mammouth] et de la pertinence de le montrer au public », a expliqué M. Iritani. Cette expérience devrait permettre d'en savoir plus sur ces grands herbivores laineux disparus il y a des millénaires de la surface de la Terre pour des raisons encore discutées. « Après l'éventuelle naissance du mammouth, nous examinerons ses conditions de vie et ses gènes afin de comprendre pourquoi l'espèce s'est éteinte, entre autres questions », a détaillé le chercheur.

La portée scientifique de cette expérience est sans équivoque et si elle réussit, de nombreuses questions se posent notamment, sur l'évolution de l'animal. L'équipe de M. Iritani travaille avec un spécialiste russe des mammouths et deux experts américains des éléphants, et espère toucher au but d'ici tout de même cinq ou six ans. Interrogé par Europe 1, Pascal Tassy, paléontologue et spécialiste des animaux fossiles au Muséum national d'histoire naturelle rappelle qu'il s'agit d'un véritable « fantasme » pour la communauté scientifique et que ce serait « l'événement du siècle ». L'animal sera-t-il conservé à titre expérimental ou alimentera-t-il un zoo ?

Notes

Sources